N'ayant pas participé ces derniers mois aux défis de Mil et Une, j'ai décidé, pour rattraper mon retard, de grouper les trois derniers afin d'en faire un texte unique. Voilà ce que ça donne...
TITRE :
“J'aurais voulu être un artiste...”
Quelle semaine ! Du genre que je ne risque pas d'oublier... ...ça a commencé samedi, quand la pluie a commencé à tomber. D'abord doucement, puis de plus en plus fort. Peu à peu, par la fenêtre, on a vu la rivière monter ...et inonder tout le quartier.Et puis lundi matin est arrivé ce qui devait arriver : au moment de repartir au travail, j'ai fait dix mètres dans le parking et j'ai noyé le moteur ! Je vous montre la scène ?
Heureusement, mon patron a été compréhensif : il m'a permis de prendre une semaine de RTT. Une semaine entière à la maison ! Mais qu'est-ce que j'allais bien pouvoir faire de tout ce temps, en plein hiver ?C'est là que j'ai eu une idée lumineuse...depuis le temps que je repoussais le moment de me remettre à la peinture...Allons-y ! C'était l'occasion ou jamais. J'ai ressorti du grenier un vieux chevalet et des tubes à moitié secs. Tellement secs, d'ailleurs, que j'ai dû appuyer très fort pour faire sortir la couleur. Tellement fort que pschitt ! Je m'en suis pris un bon jet dans l'oeil ! Miséricorde ! Voilà à quoi je ressemblais :
Et j'ai eu beau frotter, frotter...ça n'est pas parti. Peinture à l'huile, bien sûr ! Et de bonne qualité...ça m'apprendra à toujours acheter les meilleurs produits !Comme vous pouvez vous en douter, cet incident a bien refroidi mes ardeurs de peintre....ça a bien fait rire ma femme et ma princesse, aussi...
Puisque les yeux étaient “hors-service”, ne me restaient que les mains...et les oreilles.
J'ai donc ouvert le piano et je me suis mis en tête d'en jouer. Ce qu'il faut préciser, c'est que la dernière fois que je l'avais fait, j'avais quinze ans. Entre-temps, c'est ma fille qui a utilisé l'instrument. Moi, je me suis toujours trouvé des excuses : pas assez doué, trop occupé...Bon, là, j'avais le temps. Mais je n'avais plus la vue aiguisée qui me permettrait de lire les partitions. J'ai donc improvisé.
Mi, mi, mi, mi...la, sol, ré...j'ai balbutié quelques notes...et puis j'ai continué...La mémoire m'est revenue. De très loin. Au bout d'une demi-heure, mes mains couraient un peu plus vite sur le clavier. Et des mélodies me sont venues. Pas celles que j'avais apprises. Non. Les miennes.
Mon épouse, qui était dans la cuisine, a quitté ses fourneaux et s'est appuyée au chambranle de la porte, pour écouter.“C'est joli, a-t-elle dit. Tu devrais persévérer...Je t'avais bien dit que les Balance avait un certain sens artistique...”Et puis, hop, sa robe a virevolté, elle a fait demi-tour et elle est repartie surveiller sa tarte.
Mais bing ! J'étais touché en plein coeur. J'ai senti les larmes monter.
Ah non, me suis-je dit...stop ! Les inondations... Et les yeux rouges. Merci. J'ai déjà donné !
Quelle aventure ! Voilà où mènent les pluies diluviennes. Bravo pour ce condensé palpitant.
RépondreSupprimerLe piano serait donc comme le vélo ? Bel essai...réussi !
RépondreSupprimerbien joué cette synthèse ! serait il vrai qu'à quelque chose malheur est bon ?
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