Le pianiste d'Alicia
Alicia était là comme chaque jour depuis une semaine, après l’école. Il avait plu, une pluie orageuse qui avait laissé quelques flaques qui amusaient les enfants surtout les plus petits. Autour de lui, les passants vaquaient à leurs occupations ; certains pressés faisaient fi des trottoirs glissants d’autres prenaient leur temps et musardaient leur cabas à la main contemplant les vitrines qui à cette heure du jour commençaient à s’allumer. Lui, il ne voyait rien. Il était pris par la musique ; il la vivait au point d’oublier qu’il était installé devant un bistrot, qu’il faisait la manche pour gagner trois sous. Il jouait jouait jouait malgré l’humidité de son blouson malgré ce piano droit qui n’avait rien à voir avec son piano de concert.
Ah ! les concerts, il se souvenait de son rêve. Il
s’était vu à Pleyel ou Berlin ou Carnagy Hall. Il se souvenait de Diane,
violoniste avec qui il voulait monter un duo et en attendant ils s’étaient
mariés et très vite Alicia était venue au monde, un bébé qu’il adorait. Mais
rien de tout cela. Alors qu’il était promis à un avenir de concertiste
brillant, un stupide accident, un bras brisé et le pouce broyé avait mis fin à
sa carrière. Il s’imposa une rééducation longue et difficile pour récupérer de
la dextérité, rééducation durant laquelle Diane le quitta emmenant Alicia avec
elle, pour s’installer en Suisse, auprès de ses propres parents pendant qu’elle
parcourait le monde avec les plus prestigieux orchestres.
Malgré son courage jamais il ne put revenir à un niveau
international.
Maintenant il vivotait de quelques cours de musique et pour
assurer un petit complément il était là le soir et essayait de faire connaître
la musique, la grande musique.
Et puis un jour, Diane, revenue s’installer dans cette
grande ville, l’avait aperçu. Elle en avait été bouleversée et les remords se
réveillèrent. Elle avait alors confié à Alicia que cet homme était son père. Bien
sûr elle lui avait racontée quelques histoires à propos de lui mais les mots
étaient un peu évasifs. Diane ne put empêcher sa fille de se rendre chaque jour
rencontrer ce père qu’elle ne connaissait pas encore.
Voilà pourquoi Alicia calée comme le tronc d’un platane,
venait l’écouter, l’entendre subjuguée par ses mains qui couraient qui
caressaient les touches comme le souffle de la brise.
Elle sait qu’il la voit. Sait-il qui elle est ?
Osera-t-elle lui parler ? Moi je crois que oui.
Un accident peut bouleverser un destin..... une vie de famille, souhaitons-lui du meilleur.... jill
RépondreSupprimerIl finira bien par être touché par sa persévérance, et après, peut-être y aura-t-il suffisamment de confiance ?
RépondreSupprimertout un roman dans cette histoire, allez, dis nous, ça va bien finir ? Emma
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