16 août 2025

Un chemin possible / Pierre Lpc

 

  
 






Un chemin possible :

Déjà dans les nuits enfantines

Les quartiers de lune me berçaient.

Non en croissants pour croissance

Mais en faucilles tranchantes.


Elles ont facilité les ciels rouges

Mon épanchement aux crépuscules.

Le bain de pourpre puissant, la toile

Aux bois de pins, puisant la moelle

À mon tronc, qui jamais ne recule.


Une fois le médaillon à son point culminant

Nos peaux rosissent sous son feu ardent.

Nos ouïes frémissent des vieilles bandes

Magnétiques, le souvenir de nos airs favoris.


Ces petites rengaines ou ces grandes mélodies

Nous voient virevolter avec elles, hors de nos cellules.

Les murs, les barreaux, les gardiens, ne sont rien

Face à nos ponts, souriants d'une rive à l'autre.


Si c'est mon âme qui fuit ainsi le monde

Mêlée par harmonie au vent heureux du matin

Le soir pourrait, en Canis Lupus, me voir

Fendre l'écume au sable lisse de mon éveil.


J'ai, par la droite, exploré le début de mon fond.

Cette eau saline qui voit la terre se muer en puits

Et ses margelles, repousser l'horizon

Loin de ma vue, à l'immense appétit.


J'y ai trouvé un monde ouvert sur l'invisible

À toutes les interprétations possibles.

Mon abysse, ma charpente

Le baiser de la vie aimante.

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