Luna mater
Suis-je née de la Lune,
Si belle Séléné
Qui berce tendrement
Bien trop de mes nuits blanches?
Parfois si blond croissant
Qu'enfant je voulais mordre
Et parfois médaillon
Sur un collier d'étoiles,
Qu'un pierrot amoureux
Offre à sa Colombine,
Je voudrais tant l'atteindre
Mais je suis prisonnière.
Sous la charpente obscure
De ma prison nocturne,
Mon lit est la cellule
Où les yeux grands ouverts
Je rêve d'évasion.
Et pendant que certains,
Croyant faciliter
Leur endormissement,
Recomptent les moutons
Épargnés par le loup,
Qui n'est qu'un chien courant
sur une morne plage,
Moi je compte les arbres
Pour trouver le sommeil.
Un deux trois...tous pareils !
Des arbres alignés
Sur fond de gris nuages...
Tourne tourne ma vie
Sur les rubans usés
D'une vieille cassette
Tournent tournent les pages
Avant que tout s'arrête...
Avant qu'au bout du bout,
Je traverse le pont
Qui mène à cet ailleurs
Auquel je crois si peu.
En attendant je nage
Comme tant d'autres nagent
Dans l'océan profond
De ces bizarres nuits
Où le sommeil me fuit.
Et quand enfin pourtant,
La cruelle me prend,
Je rêve en souriant
Que je suis un enfant
Endormi et confiant
Dans les bras de la Lune.
Des vers bien doux à lire
RépondreSupprimerComme une caresse pour l'âme
Terrible moment que l'introspection nocturne, sous l'oeil indifférent de la lune !
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