16 août 2025

Luna mater / An'Maï

 


Luna mater

Suis-je née de la Lune, 

Si belle Séléné 

Qui berce  tendrement

Bien trop de mes nuits blanches?

Parfois si blond croissant 

Qu'enfant je voulais mordre

Et parfois médaillon 

Sur un collier d'étoiles,

Qu'un pierrot amoureux

Offre à sa Colombine, 

Je voudrais tant l'atteindre 

Mais je suis prisonnière. 

Sous la charpente obscure 

De ma prison nocturne,

Mon lit est la cellule

Où les yeux grands ouverts 

Je rêve d'évasion.

Et pendant que certains,

Croyant faciliter 

Leur endormissement,

Recomptent les moutons

Épargnés par le loup,

Qui n'est qu'un chien courant

sur une morne plage,

Moi je compte les arbres

Pour trouver le sommeil.

Un deux trois...tous pareils !

Des arbres alignés

Sur fond de gris nuages...

Tourne tourne ma vie

Sur les rubans usés 

D'une vieille cassette

Tournent tournent les pages

Avant que tout s'arrête...

Avant qu'au bout du bout,

 Je traverse le pont

Qui mène à cet ailleurs

Auquel je crois si peu.

En attendant je nage

Comme tant d'autres nagent

Dans l'océan profond

De ces bizarres nuits

Où le sommeil me fuit.

Et quand enfin pourtant, 

La cruelle me prend,

Je rêve en souriant

Que je suis un enfant

Endormi  et confiant

Dans les bras de la Lune.



2 commentaires:

  1. Des vers bien doux à lire
    Comme une caresse pour l'âme

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  2. Terrible moment que l'introspection nocturne, sous l'oeil indifférent de la lune !

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