LA POMME «MADELEINE»
C’est le souvenir
d’un champ couvert de pommiers en fleurs. C’est une neige en avril teintée de
rose et de pourpre. C’est une couronne de dentelle exquise et brève au front du jeune printemps.
Enfants, elles
traversaient les vergers pour aller chercher le lait à la ferme voisine et
s’imprégnaient, sans le savoir, de la douceur laiteuse de cette floraison
champêtre qui se renouvelait, année après année.
Aussi neuves que cette explosion d’étoiles
blanches sur les branches encore dénudées, elles s’intégraient parfaitement
dans ce paysage d’une pureté innocente.
En marchant, les
deux fillettes foulaient les pétales éparpillés sur le chemin et musardaient le
long des fossés observant le vol fragile des libellules à la pointe des herbes
sauvages.
Après la rentrée
des classes, en septembre,, elles étaient toujours là quand les pommiers
croulaient sous leurs fruits abondants et juteux, depuis les espèces les plus
douces et les plus sucrées jusqu’aux plus rustiques et plus acidulées.
En quelle année,
elles ne se souviennent plus très bien, mais ce dont elles se souviennent c’est
du goût incomparable et unique d’une pomme qu’elles connaissaient sous le nom
de « madeleine ». Sa chair délicate entre le sucré et l’acide fondait
sous le palais. Sans crainte, on pouvait les consommer avec la peau.Bien que
son nom ne fut jamais controversé, elles n’ont pas retrouvé cette espèce sur les marchés. Sans
doute, «la madeleine» garderait-elle, pour elles, et pour toujours, le goût de
l’enfance et du bonheur.
Elle n'est plus mais son souvenir délicieux reste... jill
RépondreSupprimerje n'ai pas connu madeleine...un regret car amatrice de pommes !
RépondreSupprimerAvec ou sans Proust, à chacun sa madeleine
RépondreSupprimerBel hommage à une pomme disparue (j'ai un ami, arboriculteur, qui s'attache à conserver les anciens types de ...pommiers ! Si, si, y'a des gens qui font ça !). Je lui demanderai s'il peut me faire goûter une...madeleine ! :-)
RépondreSupprimerLa Licorne
A lire au coin du feu, les pieds au chaud et une pomme à croquer.
RépondreSupprimerUne très belle et fine évocation. Bravo.
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