L'œil des Dieux
Sous le
soleil impassible d’Égypte, Pharaon, l’air distingué, ajustait son monocle
avant d’inspecter la construction de sa pyramide.
« Un peu plus à gauche, messieurs les esclaves ! » lançait-il, persuadé que la
perfection dépendait d’un bon angle de vue.
Autour de
lui, le désert s’étirait, doré et silencieux, tandis que le Nil chuchotait au
loin des secrets d’éternité. Les palmiers frémissaient, comme s’ils retenaient
un rire discret devant tant de majesté concentrée dans un simple monocle.
Un coup de
vent soudain fit briller le verre d’un éclat divin. Pharaon cligna de l’œil,
ébloui par sa propre clairvoyance. Mais la poussière, moqueuse, se leva à son
tour et le fit éternuer. Le monocle tomba, rebondit sur une pierre, et disparut
dans le sable.
Un silence
sacré suivit. Les ouvriers se figèrent, craignant une malédiction optique.
Puis, d’un geste digne, Pharaon sourit :
« Qu’importe ! Sans monocle, je vois désormais avec l’œil des dieux. »
En
contrebas, le Nil reprit son murmure tranquille comme s’il savait, lui, que le
vrai secret des pyramides tenait moins à la géométrie qu’à un peu de panache.
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