18 octobre 2025

Les murmures des murs / L'Entille

 



Les murmures des murs
 
Au printemps les murs sont ornés de minuscules touches de couleur. Des tâches bleues parfois rouges les habillent de gaîté à l’ombre ou au soleil. Des mousses, des fougères, des fleurs ont glissé leurs crampons, accroché leurs courtes et faméliques tiges pour s’épanouir rajeunissant le gris des granits.
Et c’est pendant les nuits d’été que les amoureux du quartier ou les artistes en herbe laissaient leurs traces sur les aspérités des murs, répondant à l’instinct intrinsèque de l’humain depuis des temps immémoriaux.
Les murs des villes lisérés de lierre, auréolés de lichen, oubliés de l’art mais égayés de graffitis et de messages s’ennuient l’automne arrivant.
Mais tout change et les frimas de l’hiver séparent ceux qui s’aiment ou qui s’enchaînent. Les amoureux s’oublient et la tectonique des plaques ouvre des fissures à travers les ciments du cœur.
Des traces resteront longtemps, délavées au fil du temps. Des racines s’immisceront dans les failles et viendront au printemps revenu, réveiller l’envie de renaître, l’envie de revivre et d’aimer à nouveau.
 

2 commentaires:

  1. Autrefois, on gravait un tronc, on peint les murs de nos jours, c'est bien dit, les choses renaissent, comme le printemps.... JB

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  2. Les murs ont toujours été des porte-voix, et le temps qui passe y ajoute ses mots !

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