04 février 2025

Sujet 125 - les participants

 

pour peu que j'ouvre les yeux...

Jill Bill : La complainte 

K : Repos 

Marie Sylvie : Rêve enchanté  


01 février 2025

Sujet 125 - semaine du 1er au 8 février

 



Le trop c'est trop / Lilou

 

Il y a des moments  où le trop est trop !



 

Le geai, perché sur une branche tordue, poussait des cris rauques, comme s'il partageait ma fureur. Son aile battait l'air avec une nervosité qui résonnait avec la tempête en moi. J'avais trop encaissé, trop courbé l'échine. Dans ce cas, il n'y avait plus de place pour la patience, plus d'espace.

 La haine grondait dans ma poitrine comme un orage prêt à éclater. Chaque goutte d'eau qui tombait du ciel semblait nourrir le feu qui brûlait en moi, au lieu de l'éteindre. Sur cette aire désertée par la raison, je serrais le manche de la hache, mes doigts blanchis par la force que j’imprimais. J'avais longtemps espéré un semblant de paix, une issue plus douce. Mais même la taie qui recouvrait autrefois mes nuits s'était imprégnée des ombres du doute et du ressentiment. Il n'y avait plus de retour possible. Seul restait le fracas de mes pensées, la lame de ma colère prête à s'abattre sur tout ce qui entravait ma liberté. Il ne me reste plus qu’à jouer à pile ou face ou aux dés.

Alphabétiquement vôtre / la Licorne

 



Alphabétiquement vôtre


Kevin est un cas :

Hâlé, hardi et taillé à la hache

Trait distinctif : oeil droit marqué d'une taie

Rusé même s'il n'en a pas l'air

Doué pour les jeux de 

Optimiste quand tout part à vau l'eau

Gai comme un pinson, criard comme un geai

Ne cède jamais à la haine

Les défis lui donnent des ailes

Profession : gardien de la paix

Quelquefois un peu "faux-cul"...

Mais, bon...on l'aime !



LE GEAI BLEU / J.Libert

 



                                                            LE GEAI BLEU
 
 
    « On entend parfois l’expression : « c’est un oiseau rare ». Ici, on peut la prendre au sens littéral. Oui ! Je suis un oiseau rare. Je suis le geai, le geai bleu des chênes.
 
    Sans prétention aucune, ma parure, aussi éclatante que celle du paon fait de moi le milord ailé des forêts de chênes qui ne connaissent pas le couperet de la hache. Elles sont mon aire de vagabondage et de nourrissage.
 
    Un œil extérieur pourrait me comparer à une pierre précieuse, un chatoyant dans son écrin. Je pourrais vous énumérer toutes les couleurs et les nuances  de mon plumage ; ce sont surtout les bleus qui prédominent : depuis le haut du dos jusqu’au départ de mes ailes.
 
    Mais si on admire ma beauté moirée, mon chant n’est pas toujours des plus harmonieux. Si j’ai la faculté d’imiter le cri des autres espèces, je peux avoir des accents de trompette, simuler le cri du canard. Ce sont d’étranges cris rauques, peu chaleureux qui n’ont rien à voir avec les stridulations du rossignol. Mais à chacun ses points forts.
 
    Je construis mon nid loin de la vue des humains, de façon presque invisible, assez haut dans les arbres. Je fabrique une petite taie matelassée faite de racines sèches, de fils épars, glanés au hasard sur laquelle seront couvés les œufs. Je reste toujours à proximité pour éviter tout pillage ou intrusion. Je sais de quoi je parle ne valant pas mieux que le coucou qui pille,  sans scrupule, le nid des autres oiseaux.
 
    Dans la forêt de chênes, je me nourris surtout de glands dont je peux faire provision, à la manière de l’écureuil, mais aussi, de maïs, de chenilles et de fruits divers. Je me souviens  des trous où j’enterre mes trésors de nourriture et, même sous les flaques d’eau ou sous un épais manteau de neige, je suis capable de les retrouver.
 
    Les graines que j’avale et que je rejette servent à reproduire un nombre immense d’arbres forestiers. Ainsi, tel le petit colibri, je fais ma part : je participe à la croissance, la luxuriance de la nature.
 
    Adepte de la paix, j’ai omis de vous parler de ma peur, surtout de ma haine du hibou, cet égorgeur nocturne qui, sous le couvert de l’obscurité, commet ses méfaits. Dans ce cas, je n’hésite pas à alerter, par mes cris, la gente ailée pour le forcer à fuir.
 
    Retrouvant mon champ libre au creux des forêts, le ciel, la terre, les nuées, l’eau  m’appartiennent. »


Mirage / K

 



Le geai gelé joue à hache- hache,

Il bat de l’aile, d’un coup de dé…

C’est une espèce de cas,

Frère des sept incas d’espace

Qui arpentent l’aire de rien 

Le désert,

Ici, aucune haine,  

Le silence et la paix règnent.

C’est l’heure de la taie,

Dodo,

Enfant do,

Eau rayée.




Tactique et tac ! / L'Entille

 


Tactique et tac !

« Si tu veux la paix, prépare la guerre » C’est ainsi que parlait je ne sais plus qui et ça n’a pas d’importance. D’ailleurs il le disait en latin : « Si vis pacem, para bellum » Hein, ça en jette !

C’est ainsi qu’on déterra la hache de guerre. Il n’en fallut pas plus pour mettre le feu aux poudres.

Sur l’autel de la haine, nous avions joué au entre la diplomatie et les armes. Aussitôt vinrent se mettre en ordre de bataille les plus virulents d’entre nous. Toujours prêts à hisser haut les taies et autres chiffons rouges, prompts à foudroyer les eaux placides d’un lac souterrain, on dut débattre du cas épineux qu’on avait fait naître de toute pièce et que les plus irascibles ne voulaient plus lâcher. Nous nous rendîmes sur l’aire de l’aigle, espace neutre et éloigné de l’arène. Les discussions houleuses entre les tenants de l’affrontement et ceux d’une impartialité vigilante soulevaient des vagues de colère tonitruantes. Personne ne s’écoutait plus. Il n’était pas loin le moment où les uns pousseraient les autres jusqu’à l'inévitable chute  du nid. Et le geai, annonciateur de danger arriva. Il n’écouta aucun point de vue. Il décida qu’on jouerait la paix ou le conflit à pile ou face. Il prit une rémige de son aile et la jeta par-dessus bord.   Tous suivirent le vol lent et sinueux de la plume. Mais on ne sut jamais de quel côté elle tomba. Et d'ailleurs on ne se souvient pas non plus pourquoi on a déclenché la guerre. Merci Végèce!

 


L'OASIS DE PAIX / Marie Sylvie

 



L'OASIS DE PAIX 



Une taie d'oreiller blanche flotte doucement sur le fil à linge, évoquant la paix de ce lieu enchanteur. 
Les oiseaux attirés par cette sérénité, viennent trouver refuge et chanter leur air harmonieux.
Même un geai aux ailes bleues ajoute une touche de beauté supplémentaire à ce décor naturel. 

Dans ce cadre idyllique, un voisin brise le silence en maniant sa hache pour couper les bois morts au cas où un incendie viendrait tout ravager. Il récupère également l'eau de pluie, prêt à parer toute éventualité. 

Sur l'aire de repos, je m'installe confortablement dans mon fauteuil et couds une magnifique robe, avec mon au doigt, pour la célébration de la fête médiévale. Cette ambiance festive où l'amour l'emporte sur la haine est tout simplement envoûtante et chaleureuse. 

Y a d'la haine / Vegas sur Sarthe

 





Y a d'la haine


Une fois de plus Germaine et moi nous étions embrouillés pour une histoire d'eau – pas le film érotique kitch et machiste, mais juste quelques gouttes d'eau sur sa table basse suédoise, une Vittsjö s'il vous plait – aussi sentais-je monter l'orage dans l'aire.

Sans conviction je lançai un « On fait la paix ? »

Après réflexion et trois coups de torchon Germaine me répondit qu'elle préférait déterrer la hache de guerre, ce à quoi je rétorquai qu'on dit « Enterrer la hache de guerre » et que ça revient à faire la paix.

«Môssieur a encore une fois raison » lança t-elle en même temps que le lecteur CD et sa chanson favorite des Rita Mitsouko … Y a d'la haine.


Je m'interroge encore sur ce qui lui plait dans ces paroles :

« La haine aussi
Faut qu'elle se répande
Sans que ça freine » 


Dans ces cas-là c'est son rituel à Germaine : on joue au le canapé ou le lit. J'ai lancé le dé et on a filé au lit.

Germaine a relancé le dé pour l'aile ou la cuisse (pas le film avec de Funès et Coluche mais pour décider des préliminaires)

En frôlant sa cuisse j'ai dû par inadvertance ou sur un malentendu tomber sur son point Geai car Germaine bouffait déjà la taie d'oreiller !


Les Rita Mitsouko chantaient Y a d'la joie … ou c'est moi qui ai mal entendu vu qu'on n'aime pas Charles Trenet.



Bof ! / Jill Bill

 


Bof !

Sur le zinc...
Roulement de .... hop un six !
Gagné, un geai... Jais.... !? Nan, l'oiseau....

J'aurais préféré une hache, tiens,
Je n'en ai cure, faire cas de ce lot.......

D'ailleurs il bat de l'aile;
Si je le lance à un jet de moi, il se casse le bec......

La haine est mauvaise conseillère
Laisse tomber Corneille, façon d'causer,
De l'eau et des graines
Tu auras la paix avec lui... !

J'ai bien envie de l'abandonner
Sur une aire de ne pas en avoir l'air.......
Dans une taie d'oreiller ! Ca m'enchanterait...........

27 janvier 2025

Sujet 124 - les participants

 




Jill Bill : Bof ! 

Vegas sur Sarthe : Y a d'la haine 

Marie Sylvie : L'oasis de paix 

L'Entille : Tactique et tac ! 

K : Mirage

J.Libert : Le geai bleu 

La Licorne : Alphabétiquement vôtre

Lilou : Le trop c'est trop !

25 janvier 2025

Sujet 124 - semaine du 25 janvier au 1er février

 



                                                              

Ordonnance. / L'Entille

 



Ordonnance.


 

- Docteur, voici votre ordonnance. Que je n’y comprenne goutte, soit! Mais que vous mettiez le pharmacien en échec, là c’est fort !

- Madame, ce n’est pas un charabia, vous vous en doutez. Ai-je le temps pour ces gamineries ?

- Vous n’avez pas le temps, j’en suis fort aise. Croyez-vous que mon temps soit moins important que le vôtre ?

- Madame, je ne me permettrais pas.

- Et le pharmacien, ainsi que toute son équipe a tenté en vain de déchiffrer vos hiéroglyphes.

- Madame! Il est vrai que mon écriture laisse à désirer mais de là à la comparer à des idéographes.

- Ah les grands mots ! Mais, mes grands maux à moi ne sont pas prêts d’être calmés si l’apothicaire est dans l’impossibilité de me délivrer mes potions.

- Comme vous y allez !

- Et vous ? Tenez, regardez.

- Ah oui, quand même ! Je crois que là je me suis dépassé.

- Le logiciel pour taper les prescriptions est très au point, vous devriez l’essayer.

- Peut-être.

- A ce niveau vous n’avez guère le choix, à moins d’apprécier les retours d’expérience très désagréables.

- J’espère que ça pourrait aider à contrer ma dyslexie.

- Essayez l’intelligence artificielle. Il paraît que ça résout tous les problèmes.

 


Le code / Emma

 



Le code 
Il y avait, à Oxbridge, un très sérieux professeur d'histoire ancienne, nommé Willybillie Poe, que la reine avait anobli  pour l'ensemble de ses travaux, salués dans le monde entier,  sur  les vestiges des écuries d'Alexandre  le Grand qu'il avait lui-même découverts en Éthiopie orientale.
Au cours d'une mission dans les monts désertiques du Globaï, il trouva, dans une grotte à demi bouchée par le sable, une tablette d'argile gravée de signes.
La découverte était d'importance, car, selon la théorie du professeur Poe, Zarathoustra aurait fini sa vie en ermite dans le désert du Globaï.
Willybillie Poe entreprit donc de comparer les signes de la tablette, qu'il avait appelés "écriture globaïlienne", avec toutes les écritures qu'il connaissait : Chaldéen, Assyrien, Hittite, Egyptien de toutes les époques. En vain. Au mépris de toute logique, il étendit les recherches au Chinois antique, au Tartare moyen et bas, au Sibérien, à l'Iroquois, au Navajo, et aux signes des pyramides Maja… à toutes les langues répertoriées dans la grande bibliothèque d'Oxbridge.
 Aucun résultat.
Sir Poe passait toutes ses nuits dans une fièvre de plus en plus agitée. Il en perdit son latin. Puis sa santé. Puis sa femme. Enfin il fut licencié par l'université pour comportement erratique en cours, avant de mourir victime d'une infection transmise par les cloportes des grottes.
Or donc il arriva que le mois suivant, Harry Beans, Californien de 16 ans et demi, surfeur sur la vague le jour et le dark web la nuit, tomba sur la photo de la plaque du Globaï dans National geographic.
 
Ayant forcé quelques codes secrets en moins de temps qu'il ne faut pour saisir la souris, il lui fallut exactement 11 minutes pour déchiffrer les signes, après s'être connecté à "CIA cryptoservice niveau 7".
 
                       Et il lut :
- un sac de farine
- 2 poulets
- une jarre d'huile
et ne traîne pas en route !


MARQUES DÉPOSÉES / Galet

 



MARQUES DÉPOSÉES


C’était un dimanche de novembre gris et pluvieux et toute la famille était rassemblée pour l’anniversaire de l’aïeule. Cinq enfants et leurs conjoints et conjointes, plus leurs enfants, certains accompagnés et les petits enfants, cela faisait pas mal de monde et de bruit. Grand-mamy ayant déclaré vouloir se reposer un peu dans sa chambre, les adultes avaient investi la salle à manger pour jouer au scrabble ou aux cartes, quelques uns préférant le salon pour discuter de tout, de rien en sirotant un café ou un digestif.  Comme le temps ne se prêtait pas aux jeux d’extérieur et que les enfants, excités d’être ensemble commençaient à s’énerver mutuellement, Benjamin eut une idée : il les fit assoir en cercle sur le tapis du bureau, prit sur une étagère un gros album photos qu’il feuilleta quelques secondes avant d’en sortir un grand cliché qu’il fit circuler en proposant : « Trouvez ce que cela représente ». 
- Ben, c’est des lettres, dit Alan avec un haussement d’épaules, en passant la photo à sa voisine, même qu’y a les lettres de mon nom, mais elles sont pas ensemble.
Il était très fier de son savoir fraîchement acquis depuis son entrée au CP en septembre et apposait sa « signature » en lettres bâtons sur les cartes d’anniversaire.
- Bien sûr, bon début de réponse, dit son oncle, mais ce n’est pas celle que j'attends.
- C’est écrit dans la pierre, dit Jeanne – « gravé » la reprit son cousin Jules qui était tout de même en cinquième – mais c’est quelqu’un qui savait pas bien pasque y en a plein à l’envers.
- Exact ! valida Benjamin, mais pourtant tout est correct.
- Je sais ! Je sais ! cria Nicolas, y z’ont presque raison, Alan et Jeanne, c’est un jeu que j’aime bien, y en a un chaque fois dans le programme télé, y faut trouver le mot qui reste quand t’as barré toutes les lettres qui forment d’autres mots qui sont écrits dans tous les sens, en hauteur, à l’envers, même en travers ! Tiens, j’ai déjà trouvé : TOME, CAPE, AN…
Tous étaient maintenant têtes contre têtes au-dessus du rectangle de papier glacé.
- Et moi : TON, AME, BOOM, TOY… renchérit Virginie.
- Ça peut pas, c’est de l’anglais ! contesta Maxime.
- Moi, z’ai trouvé PINGOUIN, zozota la petite Line qui ne savait ni lire ni écrire, mais ne voulait pas être en reste.
Leur oncle s’amusait autant qu’eux à les voir si concentrés, mais encore une fois, ce n’était pas la bonne réponse.
- Et si c’était un message d’un pirate pour indiquer où il a caché un trésor ? suggéra Timothée.
- Non, plutôt un message codé comme pendant la guerre, pour dire quand les Américains vont débarquer par exemple. Il faut remplacer chaque fois une lettre par une autre pour pouvoir le déchiffrer, dit Sonia, l’aînée du groupe. Mais le problème, c’est de trouver si c’est la lettre d’avant, ou d’après, ou de plus loin… C’est pas fastoche !
- Et p’têt bien que c’est une liste de courses, ou une recette de cuisine ! gouailla Steph qui ne pouvait pas rester longtemps sérieux. Allez, Tonton, dis-nous !
Comme tous acquiesçaient, Benjamin expliqua qu’en fait c’était une inscription en grec très ancien, trouvée en Crète, avec d’autres blocs gravés semblables et complémentaires et que l’ensemble n’avait encore pas été complètement déchiffré. Le texte était rédigé en boustrophédon, c’est-à-dire en zig-zag, donc une ligne sur deux était écrite à l’envers, c’est pour cela que Jeanne avait repéré les caractères à l’envers. Si c’était une écriture moderne, ils pourraient lire ces lignes avec un miroir ! Et il leur montra un exemple trouvé sur internet. Les enfants trépignaient, tous voulaient essayer. Les adultes venus jeter un œil dans le bureau s’étaient aussi pris au jeu.
Pourtant l’heure tournait et chaque famille devait regagner son domicile, mais les enfants s’étaient juré d’échanger une lettre par semaine en boustrophédon ! En montant dans sa voiture, Ben souriait, content de son initiative mais très dubitatif quant à ce serment enfantin !




A...B...C… / J.Libert

 


A...B...C…



    La vieille Sonia se souvient encore de son apprentissage de l’alphabet vers l’âge de 4 ans, et pour elle, c’est un souvenir à la fois merveilleux et douloureux.
    Avant son entrée à l’école primaire du bourg, à 5 ans, c’est son père qui lui avait fait nommer, répéter, dans l’ordre, les 26 lettres de ce magnifique alphabet ; mais chaque fois qu’elle se trompait, il la corrigeait sévèrement à en avoir les cuisses bien rougies.
    Les lettre entrées dans ses chairs, quelle ne fut pas sa fierté de les découvrir, de les lire sans erreur et d’un trait, écrites à la craie blanche sur le haut du grand tableau noir qui couvrait le mur de la petite classe.
    Plus tard, docile, appliquée, la jeune Sonia répétait , journellement, l’enseignement ritournelle mnémotechnique de sa première maîtresse : re la roue, se la souris, pe la jambe à papa, que la jambe cassée etc. Ainsi,l’apprentissage de la lecture lui parut chose facile et fut , pour elle, une activité joyeuse.
    Est ce pour ces premiers souvenirs que la vieille Sonia préfère encore, aujourd’hui, le manuscrit à l’ordinateur ? Elle adore manier le crayon pour former des lettres même si celles ci évoluent avec le temps. Elle se demande toujours, naïvement comment on a pu et comment on peut inventer autant de mots avec seulement 26 lettres : tant de mots trésor mais aussi tant de mots tueurs – À nous de choisir !- 

A la masse ? / K

 



Kryptos : -Je te l’avais dit, encore une course au trésor truquée.  Il n’y a aucun levier, aucune trappe, pas de tiroir secret, tout est bloqué, rien ne bouge, ne rêve pas d’une lettre amovible, tout est en pierre !

Enigmus -Ah d’accord ! Alors va chercher les cadors ! Puisque là ils nous prennent pour des condors, on va leur montrer qui sont les ténors, foi de conquistador !

Kryptos alerta leurs deux camarades costauds Kulbutor et Kognesec qui attendaient à deux pas.

-Les gars, vous êtes prêts? Allez, amenez vos masses. Pas de quartier.

Les deux bestiaux ne se firent pas prier : ils mirent tout leur cœur à pulvériser l'obstacle qui contrariait tant leurs bons maîtres. 

Leur œuvre accomplie, enfin, le parchemin s'offrit à Kryptos et Enigmus.

Ceux-ci malgré leurs efforts ne parvinrent pas à le dérouler.

-    - Kryptos, rappelle les cadors !  

À LA RECHERCHE DE L'OR...THOGRAPHE / Marie Sylvie

 






Cette image me ravive mon combat.
Cela me rappelle effectivement lorsque j'ai retrouvé conscience après cette longue période végétative. 
Je ne savais plus écrire, j'avais perdu la maîtrise de la langue française et il m'a fallu un immense courage pour aujourd'hui arriver à écrire ces lignes. 
J'étais terrorisée de ne plus pouvoir parler à cause de mon handicap mais encore plus de ne plus pouvoir écrire une ligne.
J'avais oublié des souvenirs précieux et la manière de m'exprimer, pourtant j'éprouvais ce besoin immense de crier ma joie d'être vivante même si je restais une épave. 

Ne pouvant plus parler à cause de mon invalidité, j'ai d'abord voulu faire des mots croisés mais il m'était impossible de tenir un crayon. 
Pourtant, je tenais à retrouver ce trésor qu'on m'avait volé : Le vocabulaire français et son orthographe. 
J'étais effrayée de ne plus savoir écrire et de n'avoir plus qu'un vocabulaire restreint. 
Alors mon époux m'a offert un smartphone pour transmettre mes besoins par messagerie whatsapp ou par mail. 
Ainsi nous avons pu communiquer.

Pour lui, l'orthographe n'était pas important mais pour moi elle l'était. 
Je le vivais comme un traumatisme.
À force de ténacité, j'ai relu mes écrits que j'avais conservé, des textes poétiques et des chansons. 
J'ai commencé par un site de débat sur divers sujets pour me refamiliariser avec les mots mais aussi la vie quotidienne elle-même. 

Et cela m'a mené jusqu'à ces ateliers d'écriture qui me donnent des inspirations, des sujets d'écriture. 
Voilà trois ans que je livre ce combat, cherchant toujours ce besoin d'entretenir la manière de parler, pour l'instant par écrit, en espérant qu'un jour je pourrais également retrouver la force de parler.
Pour l'instant, il y a du progrès, mais parler c'est comme vouloir articuler  une phrase après un footing : Je suis essoufflée dès les premières mots.

En revanche, pour l'écriture, il suffit de lire mon blog où entre les textes frais répondant aux défis et mes textes que je recopie, j'occupe beaucoup de page, ayant toujours l' angoisse de me réveiller, d'ouvrir les yeux et de ne plus savoir à nouveau écrire. 


Les chercheurs d'or / Jill Bill

 


Les chercheurs d'or...

Pour trouver le trésor
Faut décrypter, ça.......... !!!

Trouvez-moi Champollion, vite fait....

Il est mort !!
Autant faire parler une momie m'sieur l'aventurier !!

Appelez Adèle Blanc-Sec alors,
Elle est extraordinaire là-dessus aussi.......

Et qu'est-ce qui dit que trésor il y a
M'sieur l'aventurier....... ?

Je le sens, c'est tout !!!

C'est peut-être une épitaphe, ou
Une liste de commissions, hi hi......

Suffit hein !!!!

Ah ces aventuriers en quête de bonne fortune
Tous les mêmes....

Il va tomber sur un os, je ne dis rien,
Les pilleurs de tombes sont rapides....

19 janvier 2025

Sujet 123 - les participants

 



Les chercheurs d'or 
Jill Bill 

A la recherche de l'or...thographe 
Marie Sylvie 

A la masse ?
K

A...B...C…
J.Libert

Marques déposées
Galet

Le code
Emma 

L'ordonnance
L'Entille 

18 janvier 2025

Sujet 123 - semaine du 18 au 25 janvier

 



Pauvre Jean / Lilou

 Pauvre Jean


Quand je vois cette photo, si belle si colorée , je ne peux m’empêcher de penser à cette histoire que l’on se raconte chaque fois que l’hiver approche.

Jean, homme fort, courageux toujours habillé avec sa chemise à carreaux du Canada, prend sa hache et s’en va vers la remise pour couper son bois. Sûr qu’au mois de novembre c’est un peu tard dans la saison mais Noélie, sa compagne l’a quitté, sur un malentendu et elle est partie convolée avec Justine l’ex de Jean. Le pauvre bougre a mis plus de trois mois pour se remettre de cette trahison. 

Alors qu’il est en pleine action, un jeune de bel indien, plume au chapeau passe par là et tout en lui disant bonjour, il lui signifie que l’hiver va être rude. Jean qui pensait que son stère était suffisant pour l’hiver décida de continuer encore un peu. Un peu plus tard, le bel indien repasse près de lui, voit le tas de bois grossi et hoche la tête et dit :

« L’hiver sera rude  et même très rude ! »

Dubitatif, Jean regarde son tas de bois évalue les stères et se dit que si le bel indien, autochtone lui dit qu’il fera froid et même très froid, c’est que cela va être terrible.

Il décide donc de couper encore quelques troncs. A la fin de la journée, Jean est épuisé mais très content. Il aura chaud cet hiver. Son poêle acheté avec Noélie sur un coup de cœur, va ronfler de toutes ses flammes et avec Totore, sa chienne patou, il va couler des jours tranquilles.

Alors qu’il se débarrasse de ses vêtements trempés de sueur, le bel Indien revient et lui dit dans un grand sourire :

«  l’hiver sera froid très froid, rude très rude ! »

Jean est décontenancé. Pourtant au tonnage de bois entassé devant la terrasse, il pensait que finalement c’était bien suffisant. Agacé par cet olibrius, il finit par lui demander :

«   Et pourquoi l’hiver sera froid, très froid et rude  très rude et pourquoi pas  glacial ? tant que vous y êtes ! »

Le bel indien caresse sa barbe de cinq jours et lui déclare :

« Chez nous on dit que quand l’homme blanc coupe du bois c’est que l’hiver sera rude ! »

L’indien entendit soudain le bruit d’un corps qui tombe ! Jean s’était évanoui !