21 juin 2025

Sujet 145 - semaine du 21 au 28 juin

 





L'art de faire sa valise/Lilou

 


L'art de faire sa valise pour Belize.




Il vous faut une bonne valise rose bien flaschie fluo que l’on voit bien sur les tapis.


 Elle doit être grande ; oui mais pas trop non plus. Ni trop grande ni trop petite !

Mettez-y des pantalons en lin froissés, des shorts et des bermudas étriqués.

Des jupes en jean délavé et des tee-shirts fraîchement repassés, bien pliés

 Des chemisiers de toile plissée.

Choisissez avec soin votre lingerie ; sachez que vos bonnes vieilles culottes en coton sont, certes plus confortables que les strings en soie et dentelle, mais beaucoup moins affriolantes si vous étendez la lessive ! 

N’oubliez pas les chaussettes épaisses ; en rando ou en trek, les pieds nus dans les nus pieds, n’est pas conseillé. 

Attention les vieilles paires déchirées durant votre dernier jogging, c'est pas top pour draguer.

Faites le tour des placards et dégotez quelques nuisettes transparentes toujours plus classes que le pyjama en pilou molletonné de tante Berthe. On ne sait jamais qui on rencontre.

Voilà en un tour de main la valise est prête.

Vous n’avez plus qu’à fermer…

Le temps de vous apercevoir que le bagage est  un tantinet trop lourd et  la valise un tantinet trop petite. 

Essayez alors de déplacer un objet, d’en enlever ou d’en remettre…

Vous voici ébouriffée avec la trousse de toilette, à la main sans savoir quoi en faire ! Que le choix est difficile




LE COLLECTIONNEUR DE VALISES / François

 


LE COLLECTIONNEUR DE VALISES

 

Savez-vous combien il rusa,

Pour avoir la valise en carton,

De Linda de Suza,

Il fait la collection,

De valises !

 

Il va à la chasse avec Lise,

Parmi les rues d'Ibiza,

À la recherche de valises,

Abandonnées sur le béton.

Pour faire la collection,

De valises.

 

Mais quand il rencontra Lisa,

Il finit sa collection,

De valises, il les jeta.

Abandonnant sa belle Lise,

Et toute sa collection,

De valises.

 

Mais un jour, son cœur se brisa,

Il regretta sa collection,

Il avait fait un mauvais choix avec Lisa,

Et rejoint avec émotion,

Sa bonne amie Lise,

En faisant sa valise.

 

Alors sans la valise de Linda de Suza,

Il ramassa des valises en carton,

Et refit une collection,

Avec sa fidèle Lise,

De valises

 

Quelle valise ? / An'Maï




-Je dois faire ma valise...Un choix s'impose : quelle valise ? Et combien : une ? Deux ?

- Non ! Quel voyage ? Parce que du lieu où tu pars, dépendra le contenu de ta ou de tes valises.

-C'est sûr mais dans tous les cas de figure on m'a prévenue que je dois  faire attention au coût du supplément de bagage !

-Perso, ça ne m'inquiiète pas trop ! Je voyage léger !

-Ah bon ? Et tu vas où comme ça ?

-A la fois loin et tout près !

- Cesse donc de parler par énigme et dis moi où tu pars !

-Le pays des rêves, qui ne m'impose ni valise ni moyen de transport et qui de surcroît, ne me coûte rien !

- Vous ne partez pas cette année ?

-Hélas non ! Et crois-moi, on n'a pas le choix !



J'ai mis dans ma valise / La Licorne

 



J'ai mis dans ma valise :

 Une robe couleur cerise

Un vieux plan de Venise

Mes affaires de toilette

Une paire de baskets

et des chaussettes rouges et jaunes

 à p'tits pois... (bis)

 

T'as mis dans ta valise

Trois ou quatre chemises

 Quelques pochettes surprise

Une paire de lunettes

Une petite musiquette

Et des chaussettes rouges et jaunes

 à p'tits pois (bis)

  

Il a mis dans sa valise

 Deux livres de psychanalyse

 Un coeur qui cautérise

 Les oeuvres d'un poète

Une ou deux devinettes

 Et des chaussettes rouges et jaunes

à p'tits pois (bis)

  

Elle a mis dans sa valise

 Un selfie sur la banquise

 Les oeuvres de Marie-Louise

Une petite calculette

Un dictionnaire Hachette

Et une seule chaussette :

droite ou gauche ? Ah...quel choix !


Départ or not départ / L'Entille

 




Que mettrais-tu dans ta valise si d’une minute à l’autre tu devais partir ?

 Le strict nécessaire pour continuer ailleurs ou l’intime de ta vie d’avant  pour prolonger celle que tu quittes ?

Nietzsche dit que choisir c’est renoncer.

Parfois il n’est question que de survie, il n’y a plus rien qui puisse te retenir.

Abandonner un présent à bout de souffle pour un avenir hypothétique.

Alors il arrive que le choix soit un non choix.



ACCESSOIRE DE MODE / J.Libert

 


ACCESSOIRE DE MODE


    Valises en cuir, en toile ou en carton, elles sont toutes là, superposées, dans la collection vintage. Il n’y a que l’embarras du choix.


    Elsa se dit que ces valises d’un autre âge ne doivent plus remplir leur fonction première et que, si elles séduisent toujours, c’est uniquement pour servir de rangement à des vêtements, du linge de maison, des revues, des papiers ou des albums de photos de famille, remisés de façon statique.


    Elle se souvient encore de sa seconde valise qui lui avait laissé un cuisant souvenir. Elle avait remplacé la première, celle à poignée, en matière synthétique. Espérant être soulagée de son poids, elle l’avait choisie à roulettes, tirée par une languette ; mais celles ci, placées sur la tranche la plus longue et la plus étroite, tous les deux mètres, la valise basculait, tantôt à droite, tantôt à gauche. De retour chez elle, Elsa avait vidé un tube entier de pommade « Hémoclar » pour soigner ses jambes bleuies par les ecchymoses.


    Et que dire de ces valises à double fond dans lesquelles une personne mal intentionnée pouvait y glisser de la drogue ou autre matière illicite à l’insu de son ou sa propriétaire ?


    Ainsi, Elsa se rappelle de la lecture de ce roman relatant le récit de la jeune victime condamnée, emprisonnée, pour la découverte d’héroïne brute dans sa valise, lors d’une fouille, par les douaniers, à la frontière, dans le sud est Asiatique. (celui qui se disait son petit ami, y avait glissé de la drogue).


   Ces valises n’ont plus rien en commun avec les valises aux jolies couleurs d’aujourd’hui ; ces dernières , de toutes dimensions, munies de roulettes, d’une poignée télescopique, d’une serrure connectée, avancent presque toute seules. Elles sont devenues un accessoire de mode. Là, c’est un vrai plaisir de voyager, sans crainte d’être trop chargée et de se casser le dos. 


Retrouver les mots / K

 


J'avais perdu la liste, où l'avais-je laissée, je n'ai pas eu le choix, j'ai tout ouvert. 

La voilà, le comble pour des mots valises, non ?


Arbalettre / moyen d’acheminer le courrier à distance pour les maisons avec chien méchant.

Balbuciment /parole de quelqu’un muré dans ses incertitudes.

Cambricolage / vol avec effraction qu’on fait soi-même le week-end au lieu d’appeler un spécialiste.

Gestaction / période de 9 mois pendant laquelle on se concentre sur l’acte et non la parole.

Carbagnole / véhicule révolutionnaire à mi chemin de la berline et de l’autobus.


Calembourde / jeu de mot approximatif, mal à propos.

Humilitant / partisan de la modestie.

Intermerde / cheminement difficile momentané sur un trottoir encombré de déjections canines.

Congromérat / groupe de poissons formé de plusieurs bancs.

Digitalien / spécialiste chargé des empreintes dans la police scientifique transalpine.

Autopsy / examen très introspectif, qui peut tailler dans le vif, qu’on mène seul avec soi-même personnellement sans aide extérieure.

Epagnole / boisson préférée des chiens de chasseurs .

Sveltest / épreuve d’évaluation tout en finesse.

Fracturation / pour payer la note en période d’os des bris.

Capiterne / chef sans charisme.

Grimauve / couleur molle, étouffante et sucrée.

Crevette petite fatigue du bord de la mer.

Dermathose bosse des maths.

Esquimose bleu qui apparaît si l’on consomme trop rapidement une crème glacée.

Electroniche abri ultra-moderne pour chien.

Elucidration / découverte à base de pomme fermentée.

Ganglyon / grosseur apparaissant chez certains braqueurs rhodaniens qui somatisent avant un casse.

Hispaniquant / se dit de quelqu’un affolé à l’idée de parler espagnol.

 


LES VALISES DE CAROLE : UN HÉRITAGE SILENCIEUX / Marie Sylvie

 

 

LES VALISES DE CAROLE : 
        UN HÉRITAGE SILENCIEUX 


Cette photographie de valises éveille en moi des souvenirs poignants, indissociablement liés à Carole ma sœur.

Je revois le jour où, après son appendicectomie, je devais porter son cartable, en plus du mien, pour qu'elle puisse retourner au collège, préférant l'établissement scolaire au confinement du foyer familial.

Ces valises sont également les témoins silencieux de drames plus profonds. Je me souviens de sa tentative de suicide à Pau, où elle sauta du deuxième étage de sa maison d'accueil, se fracturant la cheville. Mon père et moi avons dû alors entreprendre un voyage pour la ramener. Les correspondances de train entre Pau et Le Mans étant courtes, mon père portait Carole, immobilisée par son plâtre, tandis que je prenais en charge ses valises déjà si lourdes de ce qu'elles représentaient .

Une autre fois encore, en Savoie,  elle a tenté de mettre fin à ses jours en se coupant les veines. De nouveau, il a fallu se rendre à sa maison d'accueil pour la récupérer. Cette fois,  j'étais accompagnée de ma mère, et c'est encore moi qui ai porté ses valises. 

Si j'ai fait le choix répété de porter les valises de Carole, c'est parce que je connaissais le motif véritable de ses tentatives de suicide, un secret familial lourd et douloureux, juste entre elle et moi. Mon calvaire a duré au moins quatre ans, de mes six à mes dix ans. Carole , née le 21 Octobre 1963 à Metz , qui avait trois ans de plus que moi, témoin de ma détresse, de mes pleurs et de mes blessures causées par notre grand-père maternel pédophile - dans les bras duquel ma propre mère me jetait  - ne supportait plus cette situation intolérable. Dans un geste de protection désespéré, elle a tenté d'interrompre ses agissements : Son intention n'était pas de tuer le grand-père mais de le faire dormir pour qu'il cesse de me faire du mal. Elle a donc tenté de lui faire ingérer des somnifères, soigneusement pilés et mélangés à son café arrosé. Cependant, le grand-père probablement affaibli par l'âge, l'alcool et le tabac, ne s'est jamais réveillé. Carole, malgré les circonstances, a porté le fardeau de cette mort, se culpabilisant profondément. 

C'est ainsi que Carole m'a libérée. Aujourd'hui, en contemplant ces valises, je ressens le besoin viscéral de rendre hommage à Carole. Après d'innombrables tentatives de suicide, elle a finalement trouvé la paix. Et depuis ce jour, ces valises demeurent tel un mémorial silencieux de son sacrifice et de notre histoire. 


Le Choix d'un jour / Ghislaine

 



Le Choix d'un jour

Sur les étagères du savoir, des valises empilées les unes sur les autres,
posées là depuis des décennies attendaient celui ou celle qui
pourrait en prendre une de son Choix.

Pour être choisi à recevoir une de ses valises, point de demande.
L'attributeur, seul, pouvait convoquer une personne pour obtenir
une valise, selon le règlement toujours expliqué avant le Choix !

Chacune d'elles contenait un pouvoir mais il était à double tranchant.
Si le pouvoir était utilisé avec cœur, intelligence et légitimé,
la valise pouvait rester en sa possession.

Mais si par malheur, le pouvoir était utilisée de façon abusive,
mercantile ou pour faire le mal, la valise lui serait dépossédée,
ainsi qu'une partie de lui même et ce Choix aussi lui reviendrait.

Valmy Millemot, un jour reçu la fameuse convocation.
Petit homme rondouillard, pas très gâté par la nature,
fut invité à choisir une valise.
Comme il était petit, il ne put que choisir la moins haute sur l'étagère.
Elle était usée, en cuir orange mais encore brillante. Elle lui plaisait
beaucoup, il s'en empara donc avec les remerciements d'usage et
le règlement bien compris.

Quand il arriva chez lui, il ouvrit la valise doucement et aussitôt,
une voix surgit de la valise.
"Tu as le pouvoir de transformer toute chose ""
C'était tout ! Une seule phrase pour son pouvoir.
Mais comment s'en servir avec discernement ?
Comment savoir ce qu'il pouvait transformer en respectant
le règlement ?

Sa mère étant très malade, il transforma sa maladie en une énergie
positive et la maladie ne fut plus là.. Il n'avait eu qu'à dire ce qu'il voulait.
Il était fou de joie d'avoir ce pouvoir..
Un jour il vit un agriculteur pleurant devant son champ, désespéré
que l'averse de grêle ait tout détruit.
Il dit;
""Rends son bien à cet homme ""
Aussitôt le champ reprit son aspect et l'agriculteur ne sut jamais comment cela se fit mais il en fut heureux.

Valmy Millemot se sentait investi d'un pouvoir ultime de bonheur.
Quelques années passèrent à faire le bien jusqu'à ce qu'il rencontre Lilou.
Il en tomba fou amoureux mais la belle ne lui rendit pas son amour.
Il savait pourquoi. Petit et rond comme un ballon, comment pouvait il
plaire à la belle Lilou..
Les jours passaient mais pas son amour pour elle et la dépression s'empara de lui. Au point qu'il lorgnât sa valise plus que de raison.

Son amour pour Lilou fut plus fort que sa volonté et il dit;
"" Pour demain à mon réveil, fais que je soies
un bel homme et assez riche ""
Ainsi fut fait aussitôt.
De nouveau il courtisa Lilou avec sa nouvelle apparence et la belle
Lilou cette fois, succomba.
Elle accepta même de l'épouser.

Le jour du mariage, il reçut une convocation de l'attributeur.
Il s'y rendit, pensant qu'il avait utilisé pour le bien son pouvoir !
Mais hélas cela ne se passa pas bien.
L'attributeur lui posa une seule question .
"" Choisis de quelle partie de toi tu veux être privé ""

Il fallait répondre dans les cinq minutes sinon on mourrait.
Valmy réfléchit à toute vitesse et dit;
"" Retire moi le jour de ma vie où j'ai pris la décision de vouloir
ce pourquoi je suis là ""

A ce jour il est le seul à avoir déjouer le règlement avec intelligence et subtilité et continue à être heureux avec sa Lilou.
Mais bien sur, si valise lui fut retirée, son apparence resta puisque
son souhait avait été demandé pour le lendemain de sa décision.

Voilà comment contourner parfois les règles !


Les points sur les i / Jill Bill

 


Les points sur les i 

Ne fais pas la difficile
Chez Emaüs, tu auras aussi le choix !!
Pour aller voir ta mère, c'est bon !!!

Si tu continues, je vais la boucler Roy !!!
Que va penser maman en me voyant arriver
En.... clocharde !!
Dur de croire
Que j'ai réussi aux Amériques........
Alors que je n'y suis pas :
Que nous vivons à PLURIEN !!!

Tu dramatises Reine......
Tu as tout, ou presque !

Aux puces, moui !
Toi et ton grand projet, bagottier en gare, à Plurien, euh.....
Tu vends de la gazette et je joue à madame pipi !

Au fait, je prends la valise caramel
Etre chocolat, je connais, merci !!!!


16 juin 2025

Sujet 144 - Les participants

 


Les points sur les i 
par Jill Bill
Le choix d'un jour 
par Ghislaine
LES VALISES DE CAROLE : UN HÉRITAGE SILENCIEUX 
par Marie Sylvie 
Retrouver les mots
par K
ACCESSOIRE DE MODE
par J.Libert
Départ or not départ
par L'Entille
J'ai mis dans ma valise
par la Licorne
Quelle valise ?
par An'Maï
LE COLLECTIONNEUR DE VALISES
par François
L'art de faire sa valise
par Lilou


14 juin 2025

Sujet 144 - semaine du 14 au 21 juin

 





Voyage par procuration / Pierre Lpc

 


Voyage par procuration :

Je ne peux quitter mon logement

Alors je consomme tonne d'ouvrages.

Vos enquêtes ouvrent mes yeux largement

Autant que vos pas, aux pôles, aux steppes, aux nuages.


Encyclopédies, journaux, romans

Je dévore tout ce qui transporte mes sens.

Vos jungles foulées, j'en sens l'humide verdure.

Les rues peuplées, j'y vois les regards effrayés.

Instants furtifs immortalisés sur papier.


J'ai tout de même un rêve fou.

Tenir en mes mains un document

Qui ne contiendrait rien

Avec pour seul titre

Pages blanches pour esprits libres.

Balade matinale/Lilou

 Balade matinale


Il n’a échappé à tous ceux qui me connaissent que ma chienne Neige pose pour la photo. Souvenir car elle est partie à l’âge vénérable de 19 ans. Mais en voyant toutes ce puzzle, les souvenirs affluent ! Un particulièrement ! Un matin alors que je venais de me presseur mon citron quotidien et ajouter de l’eau tiède, il parait qu’il y a plein de vitamines et que cela nettoie le foie, j’ai vu les chaussons de danse de ma petite Jeanne. Lors de sa dernière visite, elle avait dû oublier de les remettre dans son sac. Heureusement comme une bonne danseuse, elle en a plusieurs et je lui avais même montrer la photo de la tombe de Serge de Diaghilev, prise à Venise. Elle s’était montrée très intéressée par les photos de l’album et avait pris le temps de compulsé d’autres albums de mes voyages. Le masque inca l’avait fortement impressionnée tout en jade matière précieuse pour ce peuple disparu et le petit tuk tuk guatémaltèque rouge ; nous avions pris un mémorable fou- rire quand j’avais prononcé le mot : trimballe couillon !

Mon jus de citron bu, et je me dépêchais car Neige se manifestait pour sa sortie matinale. Attrapant la laisse non sans jeter un coup d’œil au tableau accroché la veille un bord de mer dégotté dans le vide grenier du village, je suis sortie de la maison. De suite la chienne, se précipita vers le portail qui comme d’habitude n’était pas fermé ; elle courut immédiatement vers le champ voisin dans le but certain de « lire son journal canin » alors que moi je m’arrêtais pour contempler mes belles ancolies et les molènes de Phénicie mauve qui se balançaient dans la brise légère de cette belle matinée. Au loin Neige aboyait, elle m’appelait ; je sortis de ma rêverie et la rejoignis. Elle était à l’arrêt devant un objet bizarre. Probablement oublié par un vendeur la veille, je reconnus un engin qui servait à tricoter des chaussettes. Je l’ai ramassé et tout le long de la balade je me suis demandé ce que j’allais en faire. Finalement dans la vitrine des curiosités, il serait du plus bel effet.  

DÉTENTE ET SÉRÉNITÉ / François

 



DÉTENTE ET SÉRÉNITÉ

 

 

Plutôt que se détendre avec un waterphone,

Un gadget aux effets incertains.

Il vaut mieux prendre sa vespa, le chien,

Pour aller près des vagues qui fredonnent.

 

On ne peut pas toujours chausser des demi-pointes,

En regardant un masque à la maison,

A penser près du chien, à des courtepointes,

Il faut savoir changer d’horizon.

 

 

Un thermos frais de citronnade,

Une serviette, un moyen de transport,

Vers la calanque, passe muscade.

Après, la rocaille, arrive à bon port.

 

Solitude et nature,

Détente et sérénité.,

Valent mieux qu'un waterphone.

 

Au milieu de cette verdure,

La plage s'étend devant l'eau bleutée,

Tout n'est que détente qui impressionne.

8-1-10 ou huit indices ? / K


 

Les indices s’accumulaient.
Tendant l’oreille, le chien perçut l’odeur du citron.
Le waterphone ne trompait personne et peinait à se faire passer pour un interphone sous-marin.    
Le code 142 06, organisé en convoi de voiturettes, prenait le chemin de la consigne de la gare. 
Ce qui expliquait le regard surpris du masque mexicain, déjà passablement intrigué que personne ne réponde à la question « Pourquoi Delphine fait-elle pousser du delphinium ? ». 
Il ne fallait pas compter sur le portrait-robot du père des danseuses pour lâcher la moindre information.
Décidément, il n’y avait plus l’ombre d’un doute.
La mer ne cessait d'aller et venir. 

Petits éclats de joie / La Licorne

 


Petits éclats de joie


Ce soir, Monsieur Mozaïc, prénommé Alain,

se remémore tous les moments doux et sereins

qui ont "émaillé" son quotidien:

le thé au citron du matin,

les premières fleurs dans le jardin,

la promenade, sur la plage déserte, avec le chien,

le spectacle de danse classique, un peu plus loin,

devant les vagues turquoises et les rochers bruns,

au son d'un carillon cristallin...

La petite danseuse qui lui avait donné son 06, enfin...

un clin d'oeil du destin ?

La fin du chagrin ?

On verrait bien demain...

Puzzle / An'Maï

 


Puzzle
 
Petit puzzle en huit images
C'est un rébus bien compliqué !
Sur un plat rond, citron pelé,
Chien blanc couché  à l'air très sage...
Suit un grand lustre théatral !
Tout ça m'intrigue et me questionne
Je me triture les neurones
Devant ce rébus peu banal !
 
 
Où vont ces rouges voiturettes
Avec leur jaune numéro ?
Et sur la cinquième photo
D'où vient ce masque qui nous guette ?
Nous voici à présent au jardin
Avec cette sixième image.
Un peu fouilli, un peu sauvage
Où poussent de mauves lupins.
 
Sur  les galets des chaussons roses
Faits pour la danse, assurément
Posé dessus en noir et blanc,
Un vieux portrait. L'homme en impose !
Enfin ces ombres dessinées
Sur le sable blond d'une plage
Terminent l'étrange voyage
 Qui laisse les questions posées.
 

DÉBUT D’INCENDIE / J.Libert

 



DÉBUT  D’INCENDIE



    Rex, le chien de la maison, fatigué de sa promenade matinale, s’allongea sur la terrasse pour entamer une longue sieste, protégé du soleil par le masque Africain en céramique bleue rapporté d’un lointain voyage.


    Sur le chemin du douanier, il avait eu tout le loisir de gambader, humant l’air parfumé des citrons prêts à mûrir, des fleurs mélangées aux herbes folles souvent agitées par les vents marins et des embruns salés venant du grand large.


    C’était l’heure la plus chaude de la journée. Après s’être exercées plusieurs heures, les fillettes de l’école de danse située en contrebas de la maison avaient ôté leurs petits chaussons et se détendaient ou dormaient sur des lits d’appoint en toile installés dans leur salle. Un grand calme succéda à la musique des répétitions avec, seulement, le chant lancinant des grillons.


    Mais l’air transparent et bleu vibrant de chaleur fut bientôt obscurci par une brume épaisse et piquante. Au loin, les citronniers se consumaient. Des flammes commencèrent à lécher les broussailles, tandis que les pompiers s’activaient pour éteindre les premiers brasiers.