08 mars 2025

Sujet 130 - semaine du 8 au 15 mars

 



perchée sur cet édifice/La Licorne

 Perchée sur cet édifice





Je suis la reine des pommes

attendre ce feu d'artifice :

J'ai déjà mal au sacrum !

Le spectacle promet d'être magnifique

Mais ce serait mieux avec un matelas

Pour l'instant je regarde le trafic

Dans la rue tout en bas...

Par chance, je n'ai pas le vertige

Merci grand-papa cherokee

Qui pratique la voltige

Dans un cirque aux Etats-Unis !

Moi, je suis comme le phoque...

En Alaska : je m'ennuie en maudit

Sur cette ruine digne de New-York

Faut pas croire que c'est toujours

Drôle de jouer les acrobates

Je ne le fais pas tous les jours

Peut-être que je vous épate

Mais ce n'est pas mon intention

Je préfère mes pénates

Et mes vieux chaussons

A cette posture fort délicate...

Si je suis là aujourd'hui

Sur ce bout de mur pourri

C'est juste que je n'ai pas eu mon billet

Pour la soirée du 14 juillet !

toute ressemblance/ Galet

 TOUTE RESSEMBLANCE…


Allongé sur l’épais matelas d’une chaise longue, au bord de la piscine, il consultait sa

messagerie sur l’ordinateur qui ne le quittait jamais et sur lequel il voulait suivre en direct la

retransmission annoncée. Encore quelques minutes. Comme toujours, attendre l’excitait.

Il se délectait par avance, le spectacle ne pourrait qu’être magnifique. Il avait pour thème la

ruine d’un pays qui avait eu l’outrecuidance de croire à sa liberté et se terminerait en

apothéose par un gigantesque feu d’artifice dont les tirs convergents embraseraient la nuit.

Ça y est, le coup d’envoi venait d’être donné. Il était captivé par les images et se sentait au

cœur de la scénographie qu’il avait lui-même programmée. Certes, il avait été aidé, mais seul

comptait l’instigateur de génie qu’il était, n’est-ce pas ?

Sur l’écran se succédaient explosions et panaches de fumée. Les protagonistes envahissaient

le décor, certains avançant, d’autres reculant, dans une pagaille orchestrée. Il avait bien

l’intention de regarder jusqu’à la fin mais trouvait des longueurs à l’action. S’il devait y avoir

une prochaine fois, il faudrait muscler de scénario. Enfin le ciel du décor s’illumina : de toutes

parts des obus s’abattirent sur la ville, des avions larguèrent leurs bombes, et les cris étaient

étouffés par le grondement des chenilles des chars qui éventraient les rues.

Satisfait, il coupa la connexion, remplit une coupe de champagne et tendit la main vers la

pizza-reine qui venait de lui être livrée. Son appétit ne faisait que croître…


…ne serait que  pure coïncidence !

Qui ne dix mots consent

 Qui ne dix mots consent



Elle me trouvait magnifique

Je ne demandais qu'à la croire

Elle m'a dit « Pourquoi attendre»

J'ai apporté mon matelas

Elle avait le port d'une reine

Je rêvais d'un feu d'artifice

Elle a dit « Nous c'est pour toujours »

J'ai vu mon cœur tomber en ruine

Elle s'est donnée en spectacle

Cachait-elle ses intentions ?

Mythomane/l'Entille

 Mythomane



Il faut toujours que tu en fasses des caisses. 

Un spectacle de pacotille et tu en fais un feu d’artifice. 

Un matelas  abandonné et tu l’imagines char 

pour une reine magnifique.


Ton intention part d’un bon sentiment faut croire, 

mais c’est à la ruine  qu’il faut t’attendre.

le huit mars/Lilou

 

Le huit mars





 

Les droits des femmes, c’est un peu comme un feu d’artifice : on en parle beaucoup, on les promet souvent, mais parfois, ça retombe comme un pétard mouillé. Pourtant, il serait peut-être temps d’arrêter d’attendre qu’on nous les accorde comme une pochette surprise et de les prendre nous-mêmes, non ?

Pendant des siècles, on nous a reléguées à la maternité, à la cuisine, à la couture, et au rôle passif dans le spectacle du monde. Mais franchement, qui a décidé qu’on devait rester là, tranquillement assises sur un matelas de stéréotypes, pendant que d’autres prenaient les grandes décisions ?

Heureusement, l’histoire est remplie de femmes qui ont refusé d’être des figurantes et qui ont tout envoyé valser. Des reines, des guerrières, des scientifiques, des artistes… Magnifiques, intrépides, et prêtes à transformer chaque ruine en un palais de réussite !

Alors aujourd’hui, plus question de demander poliment. Arrêtons de croire au Père Noël ! L’égalité, ce n’est pas un menu spécial qu’on nous sert quand ça arrange. C’est un droit. Et on compte bien l’avoir, avec ou sans carton d’invitation ! Remettons toujours l’ouvrage sur le métier.

 

Joie enchantée/Marie Sylvie

 JOIE ENCHANTÉE 


Dans un royaume aux couleurs enchantées, 
Une reine en robe de mille feux dansait.
Sa robe magique reflétait les cieux 
Tel un feu d'artifice, des éclats lumineux. 


Le spectacle éclatant illuminait la nuit 
Transfornant les ruines en un doux paradis. 
La joie s'infiltrait telle une rivière de lumière 
Inondant les cœurs d'une chaleur printanière. 


Avec intention, elle dansait, magnifique, 
Répandant la joie d'un geste féerique. 
Cette joie, une symphonie de pétales dorés, 
Éclatait en rires d'enfants émerveillés. 


Toujours croire en des jours radieux, 
Car dans l' attente, l'espoir est précieux. 
Le matelas de la vie devient trône 
Quand la magie et les rêves se marient en un seul son.
La joie tel un oiseau en vol gracieux
Envolait les âmes vers un avenir merveilleux. 

La Maitresse/ Jill

 La Maîtresse




Toujours, quel joli adverbe,

Sans intention de fin

J'aimerais y croire

Ne te ruine pas en mots

Ne joue pas au magnifique amant

Feu d'artifice comme un 14 février

Tu es bagué

Pigeon voyageur

Même si j'aime que tu te donnes en spectacle

Pour arriver à ta faim

Plaisir de la chair au matelas

Moi, la reine des pommes

Je désire en attendre autre chose....


01 mars 2025

Sujet 129 - semaine du 1er au 8 mars

 



love en déséquilibre/Lilou

L'amour en déséquilibre




Love me please love me ! 

J'ai le cœur qui penche à gauche,

Comme un navire en pleine mer.

Chaque battement

Me fait tanguer, me fait sombrer.

Je me fais chavirer

Dans l'océan de tes pensées.

Ton regard, un vent de douceurs,

Qui souffle sur mes insécurités.

Et même

Quand je crois tenir le mât,

C'est vers toi

Que mes voiles se déploient.

À gauche, toujours, mon amour danse,

Le tango de nos différences.

Mais toujours vers

Ton cœur, mon seul univers.

Février in love/ L'Entille

Février in love




Ça y est, on en voit le bout ! 

Le mois du rouge, le mois du cœur, des fleurs, des bulles et des

 dentelles. On nous en rebat les oreilles jusqu’à la nausée. 

Et toi, pauvre solo, va te cacher. 

Sans Valentin ou Valentine, tu es au ban du love. 

Où que tu regardes, à gauche ou à droite, il n’y a aucune place pour 

toi en ce mois de février. 

Reviens en Mars.


All we ever look for / K

 


Un temps de recherche pas perdu 
Quarante-cinq secondes  
Sablier écoulé
LOVE
8 points
Joli programme
Pas mal...
Pas MIEUX

 

 


LOVE, LOVE / J.Libert

 


 

LOVE, LOVE


D’abord, on s’envoie des textos à toute heure du jour, à la moindre occasion que l’on souhaite partager. Ils sont de plus en plus longs, parfois de plus en plus audacieux. Le regard ne décolle pas du smartphone toujours à portée de main ou de vue. Les doigts ne volent pas assez vite sur le clavier pour libérer ce trop plein de désirs qui vous anime et l’on attend avec impatience et inquiétude un juste retour à ces ardeurs.


Voici qu’un soir, une imperceptible lassitude souffle sur la fougue de cette passion comme une brise légère sur des flammes trop vives ; on le sent, quelque chose se meurt et on ne veut pas le savoir. On continue à s’envoyer des textos, plus courts, moins nombreux, plus impersonnels ; on n’y met plus tout son cœur. On ne consulte plus aussi souvent son smartphone et l’on est moins pressé de répondre aux messages que l’on reçoit. On se dit toujours des mots tendres: « love, love » mais ils ne sont plus habités. Ils sont devenus un refrain, une ritournelle un peu gauche.


Puis vient un moment où l’on ne sait vraiment plus quoi se dire. Les doigts languissent, hésitent à former les mots. On a honte de toutes ces audaces livrées sans pudeur au clavier. Elles ne sont plus de vous. On voudrait les reprendre car le temps poursuit son travail insidieux. Il sape les plus beaux sentiments, ternit les plus jolies couleurs, oublieux des éternelles promesses.


Toutefois, il est des passions éphémères qui savent, avec le temps, se transformer en une amitié solide et indestructible.

 

AMOUR MALADROIT / Marie Sylvie

 


 

AMOUR MALADROIT 


Dans un quartier paisible et tout en douceur, 
Vivait un homme gauche, discret rêveur.
Il aimait sa voisine sans oser lui dire
Aussi il tentait sans cesse de le lui écrire.

《 Chère Voisine, voilà que je t'aime bien !》
Mais écrire ces mots lui faisait trembler sa main. 
Il écrivait, effaçait puis recommençait, 
Sans jamais trouver la formule d'avouer. 

Un jour, décidant d'être un peu plus hardi, 
Il planta des fleurs en forme de cœur, joli. 
Mais sa maladresse fit tout capoter, 
Il se piqua les doigts en tombant dans les rosiers. 

Découragé mais le cœur toujours amoureux, 
Il tenta une lettre simple et pleine de vœux. 
Mais quand il l'a posta , oh! quel désarroi ! 
Elle arriva chez le voisin d'en face, ma foi.

En jouant au Scrabble, il tenta de former  LOVE 
Mais sa gauchère fit en preuve que c'était VOLE .
Sa voisine reçut le mot et s'interrogea :
Était-ce un message secret ou bien une maladresse de l'ami maladroit ? 

Finalement, un soir, par une nuit étoilée, 
Il sortit sa guitare décidé à chanter.
Mais hélas, il zézaya sur chaque mot d'amour,
Faisant fuir les alentours. 

Cependant la voisine amusée par tant d'efforts 
Approcha doucement d'un pas fort.
《 Cher voisin, ta maladresse est  touchante, 
Pourquoi ne pas partager dès ce soir un thé à la menthe ? 》 

Et voilà notre homme gauche tout heureux 
D'avoir enfin acquéri grâce à ses gestes malchanceux. 
L'amour parfois se cache dans la timidité 
Et il suffit d'un sourire pour tout faire basculer. 

              

 

Marie-Bernadette / Jill Bill

 






 

Marie-Bernadette


Un message silencieux
Sur le bureau de la collègue
Quatre lettres, en anglais,
Deux roses, Etoiles de Hollande
(Le coursier à vélo a fait diligence)
Un coeur, en papier de soie...

Je n'ai pas signé, trop timide,
Je n'ai pas signé, à elle de deviner...

Lui dire, ô je suis si gauche ;
Va t-elle deviner, demain matin....... ?

Désillusion, désillusion, désillusion ;
Elle a sauté au cou, de notre patron, célibataire,
Coureur de jupons....
Elle aux anges, lui, jouant le jeu, aubaine !!
Puis, sera larguée.......

Elle va en soupirer, sur mon épaule,
Elle va en pleurer, sur mon coeur...

Qu'elle aubaine, pour moi aussi,
Finalement....

Elle sera à moi, si je sais la prendre,
J'entends par là, lui offrir mon mouchoir
Et ma compassion.......

 

25 février 2025

Sujet 128 - les participants

 

Jill Bill : Marie Bernadette

Marie Sylvie :  Amour maladroit

J.Libert : Love, love 

K : All we ever look for

22 février 2025

Sujet 128 - semaine du 22 février au 1er mars

 



Coup manqué / J.Libert


 


COUP MANQUÉ


    Ses jambes se dérobèrent sous elle et refusèrent de lui obéir. Sa vue se brouilla. Tombée lourdement sur le sol, elle mit quelques instants à réaliser sa position.

     Elle essaya de soulever la tête, d’appeler au secours, mais sa voix se perdit dans l’air tiède de l’immense prairie déserte. Allongée sur l’herbe rase, elle ne sentait que ses picots s’enfoncer dans ses mains et ses avant bras dénudés. Rien d’autre ! Peut-être sa chute avait-elle anesthésié douleur et souvenir.

    Autour d’elle, pas âme qui vive ! Pas un animal, pas un insecte, pas un oiseau témoin de son désarroi. Elle était seule si ce n’était, au loin, très loin, une maison qui semblait inhabitée et un bâtiment désaffecté.

    Encore assez lucide, elle décida d’avancer, de ramper à la force des bras. Maintenant, tout son corps se réveillait, lui faisait mal. Le moindre mouvement lui arrachait des grimaces de douleur. Cependant, elle ne voyait aucune autre solution que celle de bouger pour ne pas mourir sur place.

    Le soleil sortit des nuages, réchauffa ses membres endoloris. L’œil fixé sur l’herbe humide, elle ne progressait que très lentement quand elle repéra, à quelques mètres, un objet luisant : la lame en acier d’un couteau opinel planté dans la terre meuble reflétait les premiers rayons matinaux.

    Elle s’en souvint alors brusquement : un homme avait surgi dont ne sait où, armé d’un couteau. Elle lui avait lancé au visage la gourde qu’elle tenait en main. L’homme l’avait manquée et il avait disparu.

Remake / Galet

 



REMAKE


CHRIIIISSS !... Bon sang, vous vous fichez de moi ? Si vous tenez absolument à tourner ce navet, commencez par respecter l’original !

OK, la Laura, elle a pris 20 ans dans la tronche, donc tu préfères qu’on me voie de dos parce que, moi, j’en ai plus de 40 ?… Sympa la réflexion, et merci pour ma promo ! Mais pourquoi la faire encore courir et tomber dans la prairie ? Et d’abord, elle DÉVALAIT la colline et toi tu me la fais MONTER.

Quoi ? Elle courre parce qu’elle est contente de revoir la maison de son enfance ? OK, mais le Charles Ingalls, ça devait être un bon terrassier parce que, dans mon souvenir, le dénivelé était un peu plus fort il me semble ? 

Qu’est-ce que tu marmonnes dans ta moustache ? L’érosion de temps ? A qui tu vas faire avaler ça ? Je te signale qu’il y a maintenant une troisième génération qui regarde le feuilleton qui repasse en boucle. T’as intérêt à te documenter ! Bon, je commence à avoir le derrière mouillé… CHRIIIISSS !! MATTHEW !! Y a pas quelqu’un qui va m’aider à dénouer ces foutus lacets attachés ensemble, que je me relève ? Personne n’a un couteau ?


Un seul être vous manque / L'Entille

 



Un seul être vous manque.


Heathcliff ! Heathcliff !
Je te cherche partout depuis ce matin. Tu es sorti sans faire de bruit. Tu n’étais déjà plus là lorsque je suis descendue. Que vais-je faire sans toi ? Ton absence est comme un couteau dans mon cœur exsangue. Nous avons tant parcouru la campagne ensemble. Aucun chemin, aucun bosquet, aucun arbre ne nous est étranger.
Heathcliff ! Heathcliff ! Reviens, je ne te laisserai plus dormir tout seul dans le salon. Ma chambre te sera ouverte chaque nuit. Je te préparerai les repas que tu préfères. On écoutera uniquement les musiques que tu aimes. Je te lirai tes histoires préférées.
Heathcliff ! Heathcliff ! Reviens.
Ah mais tu es là. Où étais-tu caché mon tout doux. J’étais inquiète, je me suis languit de toi depuis mon réveil.
Heathcliff ! Viens ici mon tout beau. Viens mon chien.


LE MONDE DE CHRISTINA : L' OBSCURITÉ DE LA FERME / Marie Sylvie

 



LE MONDE DE CHRISTINA : 

L' OBSCURITÉ DE LA FERME 


Christina, les jambes tremblantes,  le souffle court, se retrouvait au milieu du champ doré qui jadis représentait la sérénité et la quiétude. Maintenant il n'était qu'un théâtre d'horreur silencieux. Ses mains s'accrochaient à l'herbe, cherchant un ancrage dans la réalité qui semblait se dissiper.
Elle avait fui la maison le cœur battant à tout rompre, échappant de justesse à l'atrocité qui s'y était déroulée. Le couteau de cuisine, l'arme de folie de son père, était encore gravé dans son esprit. L'image de ses proches, gisant inertes, ne cesserait jamais de la hanter. 

Le paysan, son père abattu par des dettes insurmontables et le désespoir, avait perdu tout sens de la réalité. Dans un accès de démence, il avait pris le couteau et avait assassiné sa famille avant de se pendre dans la grange autrefois lieu de jeux et de rires et de ce fait  devenue un monument de tragédie. 

Christina, seule survivante, rampait vers le sommet de la colline à la recherche d'aide, d'espoir, de quelque chose qui pourrait la sortir de cet enfer. Chaque mouvement était une lutte, chaque souffle une victoire sur la terreur paralysante. Elle savait qu'elle devait continuer pour honorer la mémoire de sa famille et pour échapper à ce cauchemar. 

Le soleil couchant projetait des ombres longues et inquiétantes, enveloppant le paysage d'une lumière étrange et effrayante. Chaque pas en avant était une déclaration de survie, une promesse de ne jamais se laisser vaincre par les ténèbres. 

L'avenir de Christina était incertain mais sa détermination brillait comme un phare dans la nuit noire. Elle trouverait un moyen de surmonter cette horreur, de se reconstruire et de se battre pour un avenir meilleur malgré la cicatrice indélébile que cette nuit avait laissé sur son âme. 

Froides sueurs dans l'été / Jill Bill





 




Froides sueurs dans l'été


En pleine campagne
Avec ses deux trois ploucs dispersés
Avoir un accident d'bagnole, euh.......

Elle se mit à ramper
A travers les herbes, comme une limace,
Vaseuse, une guibolle amochée...

Le conducteur, mort, ivre mort
Voilà ce qui causa sa perte, leur drame...
Boire ou conduire, lui disait-elle,
Mais allez prêcher dans le désert hein !!!

Et personne en vue, pas même un chien,
Le soleil qui cogne,
Au s'cours, à l'aide, à l'aide, à l'aide...

Elle pensait déjà à la nuit qui tomberait
Et pas même un couteau pour se défendre...
A l'abri de rien, individu prédateur, puma pareil...

Au s'cours, à l'aide, à l'aide, à l'aide...

Bon, que va faire l'auteur du bouquin à présent ;
Sieur Fred Hitchcok......

17 février 2025

Sujet 127 - les participants

 



Jill Bill : 
Froides sueurs dans l'été

Marie Sylvie : 
Le monde de Christina/l'obscurité de la ferme 

L'Entille : 
Un seul être vous manque 

Galet : 
Remake 

J.Libert : 
Coup manqué



15 février 2025

Sujet 127 - semaine du 15 au 22 février

 



Une lessive haute en couleurs/Lilou

 Une lessive haute en couleurs


Chez la famille Duraton, le linge, c'était un peu comme un inventaire à la Prévert version linge sale. Des chaussettes orphelines, des slips troués, des pulls qui ont rétréci, des draps qui ont fait la grève du lit... Bref, un joyeux bazar textile qui s'entassait dans le panier à linge, prêt à déborder à chaque instant. 

Ce samedi matin, c’est jour de lessive  et même de grande lessive. La machine familiale a rendu l’âme le mois dernier et depuis la famille Dubois décide d'aller laver son linge à la laverie automatique du quartier. Entre le père, la mère, et les deux enfants, le chat et le chien chacun a une mission bien précise : papa porte le panier de linge, maman s'occupe de la lessive, et les enfants… Eh bien, ils sont là pour mettre le bazar et profiter des jets d’eau pour laver le chien Oscar. 

Dès leur arrivée, catastrophe : Jules, le petit dernier, glisse et renverse toute une boîte de lessive en poudre par terre. Un nuage blanc envahit la laverie, et un vieux monsieur lisant son journal, assiste dans un coin disparaît presque sous la poussière. 

Papa essaie de rattraper la situation et verse un bouchon de lessive liquide dans le tambour… mais il se trompe de bouteille et vide le shampooing du chien à la place. "Ça lavera bien quand même", dit-il en haussant les épaules pendant qu’Oscar s’ébroue couvert de mousse !

Maman, elle, programme la machine mais n’a pas vu  que Jules a touché tous les boutons. Résultat : le cycle démarre en mode « 90°C – Essorage Tornade ». En voyant le linge tournoyer à une vitesse folle, Léa s'exclame : "On va récupérer des chaussettes taille Barbie et les tee-shirts comme une brassière arc en ciel ! 

Quand la machine s'arrête enfin, le linge ressort impeccablement propre, mais avec une odeur étrange… de lavande et de croquettes pour chien. "Au moins, on n'aura pas de puces", plaisante papa.

Finalement, laver son linge en famille, c'est un peu comme la vie : un mélange d'imprévus. 


Demain dans l'journal / L'Entille

 



« Demain dans l’journal »

 

« Demain dans l’journal, y’aura mon portrait » Cette rengaine tourne en boucle dans ma tête depuis quelques heures. Non, j’ai pas gagné un concours quelconque ou même commis une prouesse sportive, loin de moi ce spectacle. Ni bien sûr été mis en examen après une garde à vue éprouvante où j’ai fini par avouer tout, même l’assassinat de JFK.

« Demain dans l’journal, y’aura mon portrait » J’arrive pas à me sortir cette chanson de la tête. Elle s’est insinuée en moi comme le vaccin de la grippe aviaire dans un poulet de trois semaines. Ce matin j’ai écouté les infos à la radio, j’devrais pas, c’est toxique. Ensuite, passage à la douche et j’ai enfourché mon vélo pour aller au boulot. Sur le parcours, rien de spécial, la circulation habituelle, les piétons pressés, les trottinettes intrépides, les vélos véloces, les voitures méprisantes, les camionnettes querelleuses et les bus impériaux.

« Demain dans l’journal, y’aura mon portrait » Une drôle d'inquiétude m’a agrippée soudain. En passant devant « My beautiful laundrette » le nouveau business de Momo qui vous vend du temps de machine à laver, 7 jours sur 7 et 24h sur 24 avec distributeur de lessive et de sodas.

Momo, il faut toujours qu’il l’a ramène. Il a de la culture et le fait savoir. Il s’est mis en cheville avec son cousin Omar parce que j’ai refusé de m’associer à son projet. Au début, je devais passer deux fois par jour relever les compteurs. Le quartier est pourtant sûr mais Momo est un bileux. Je devais aussi surveiller les machines et poser la vidéo surveillance. Des fois que quelqu’un aurait pris une machine pour un punching ball. Ah, et puis aussi le SAV. Mais c’est quand il s’est mis dans la tête que je pourrais « à l’occasion » saboter les enseignes concurrentes pour améliorer sa rentabilité, j’ai plus été d’accord.

Momo, il aime pas qu’on lui refuse. Il pourrait mettre un contrat sur ma tête maintenant que je connais ses combines concurrentielles. Il en serait capable avec Omar.

« Demain dans l’journal, y’aura mon portrait »…. Allez, pédale !

 


LA GRANDE LESSIVE / Galet

 



LA GRANDE LESSIVE



Quand elle avait fait la connaissance de Freddy, il n’était déjà pas blanc-blanc, mais c’est bien connu, les filles se laissent avoir par les mauvais garçons, et puis elles croient naïvement qu’elles pourront les changer…

Au fil des mois, elle avait plus d’une fois expérimenté sa part d’ombre, soupçonné plus que su des choses pas très nettes et réalisé trop tard que sa grande passion était bien terne. Il ne servait à rien d’en parler, il était même fortement conseillé d’éviter le sujet, moyennant quoi son existence restait vivable. Elle gardait pourtant un espoir infime de changer les choses, surtout les jours où il l’accompagnait (elle réfutait la surveillance dont l’accusait sa copine Sylvie), comme aujourd’hui où, comme d’habitude, c’est elle qui se coltinait la lourde charge de la grande panière à linge pour laquelle il avait consenti qu’elle prenne un petit chariot. Une lessive par mois, ce n’était pas du luxe et il y avait facilement de quoi remplir la plus grande des machines à tambour.

Elle l’avait décidé à venir à la laverie automatique les lundis matin, parce qu’il n’y avait jamais personne, donc aucune possibilité de se colleter avec quelqu’un pour un regard de travers ou un mot mal interprété. Et donc ce lundi, comme d’habitude, elle avait chargé la 17, mis le godet de lessive et la dose d’assouplissant, elle avait aussi ajouté dans le bac la javel qu’elle avait apportée, avait refermé le hublot et sélectionné le cycle long. Cela lui donnait largement le temps de faire les courses, lui restant là, de toute façon il n’aurait pas aimé pousser un caddie.

Quand, deux heures plus tard, elle trouva un attroupement devant la barrière qui bloquait la rue et qu’elle vit le gyrophare rouge de l’ambulance des pompiers et le bleu de la voiture des gendarmes, elle sut que sa lessive était terminée, et qu’elle allait maintenant avoir tout le temps de vivre une autre vie, seule au milieu d’autres. Elle reprit le chemin de son appartement minable en fredonnant « Passez votre amour à la machine, faites bouillir… ». Les visites n’allaient pas tarder. Et puis elle était sur le point de réaliser enfin son vieux rêve de gosse : avoir sa photo dans le journal !