12 avril 2025
une ballade/Lilou
Une ballade
Tôt ce matin j’ai mis ma casquette rouge
Assortie à mon sac à dos offert par ma mère.
Le jasmin déployait son parfum subtil et acidulé
J’ai laissé de côté les écheveaux de laine teints
Qui séchaient au soleil.
L’image de Mamie tricotant encore et encore des chaussettes
Qui piquent les chevilles en encombrent les baskets
Celles- là même que j’ai customisées et vissées à mes pieds
Pour marcher à l’unisson des chants d’oiseaux printaniers ;
Me chatouille et je rêve que de la nymphe Fructidor
M’emporte dans la grotte de Capri
Là où rien ne finit.
296513487 / K
Ne pas attendre le coup de fil du capitaine 2
De fil en aiguille, de ce qui tient à un fil 9
Ne pas perdre le fil de ses pensées 6
Même celles venant au fil de l’eau 5
S’accrocher au fil du savoir 1
Conserver le fil du mois d’avril 3
Ajouter le fil apaisant du thé, humer le jasmin 4
Garder l’unisson, le fil de nos voix liées 8
Le fil à la patte des chemins partagés 7
QUETE DE SERENITE / Marie Sylvie
Viens / Jill Bill
08 avril 2025
Sujet 134 - les participants
Viens par Jill Bill
Quête de sérénité par Marie Sylvie
Jeunesse par J.Libert
296513487 / K
Une ballade / Lilou
05 avril 2025
Hors jeu / L'Entille
Hors jeu.
Personne ne voulait rester sur le banc de touche. La partie n’était pas gagnée d’avance mais au jeu du qui perd gagne, ils avaient plus d’un atout dans leur manche. Vaillamment chacun avait retroussé ses manches et activé l’esprit d’équipe qui les caractérisait. L’enjeu les galvanisait. Le chemin tout aussi bien que le but les enthousiasmaient. Le leader les avait chauffé à blanc, remontés comme des coucous suisses. « À cœur vaillant rien d’impossible », et, « tous pour un, un pour tous » étaient leurs devises. La qualification était à ce prix. Pourtant, ils savaient qu’un seul sortirait du lot, un seul serait appelé à un grand destin, mais pas question de croc en jambe ou de : « pousse-toi d' là que j' m'y mette ». Ils tenaient tous la solidarité comme vertu cardinale et pas un n’y dérogerait !
Enfin, tout ça c’était avant. Avant que la justice y mette son grain de sable qui fit tout dérailler. On cria au déni de justice, à la chasse aux sorcières, à la mise à mort. Mais rien n’y fit. Le courage les abandonna et chacun tira sur ses compagnons de naguère. « C’est pas moi, c’est lui » fût leur nouveau credo.
À l’impossible nul n’est tenu. Accepter de combattre pour une cause perdue n’est pas un choix opportun pour les jeunes loups aux dents longues, ni même pour les vieux. Ils repartirent pour des terres plus sereines où l’échec n’est pas une option.
Petit-Pont / La Licorne
"Petit-Pont"
Dans le village de mon enfance
Au pied des montagnes douces
Chaque dimanche avait son importance :
C'était à chaque fois “nous” contre “tous”
Sur ce terrain vallonné de cambrousse
Se jouait chaque semaine un match vital
Et, s'il vous plaît, que personne ne glousse :
Au milieu des moutons, c'était un festival
Pas d'autres spectateurs dans ce trou perdu,
A “Petit-Pont”, nous jouions pour la gloire
Mais chaque passe ratée était un drame absolu
Et chaque but marqué une éclatante victoire
Le gardien portait la casquette du Pépé
L'arbitre sifflait entre ses deux doigts
Y'avait ni Platini, ni Zidane, ni Mbappé
Mais mon Dieu, on était pleins de joie
Maintenant que ces années ont disparu
Doucement dans les brumes de la mémoire
Je me rends compte qu'elles étaient bien plus
Que des années transitoires
Alors, pour leur donner une dernière chance
Je les dessine à l'encre douce
En essayant d'en rendre l'ambiance
Et puis je referme ma trousse
Car aujourd'hui ma qualification
C'est celle de dessinateur de BD
Je ne tire plus dans le ballon
Je tire des traits sur le papier...
Progrès / K
Alors qu’ils cherchaient à s’approcher des Andes, non loin de Mendoza, l’explorateur Diaz de Solis et son expédition tombèrent sur un spectacle étrange.
Des hommes curieusement vêtus, non armés, couraient dans tous les sens dans un pré plein de creux et de bosses sur lequel des lignes étaient tracées. Quelques moutons observaient cet étrange ballet avec circonspection.
Etudiant de loin à la longue-vue ce qu’ils prirent pour une coutume ancestrale, Diaz et ses hommes comprirent rapidement qu'un objet semblait être l’enjeu de leurs courses folles.
Plutôt informe, il ressemblait cependant de loin à un sac de jute rempli de chiffons et l’on remarquait vite qu’il était particulièrement difficile à attraper en raison de la configuration du terrain.
L’objet sacré -qualification purement hypothétique- roulait dans tous les sens, au point que peu nombreux étaient ceux qui parvenaient à s’en saisir, du moins à l’utiliser.
Les explorateurs ne comprenaient pas pourquoi les autochtones n’utilisaient pas leurs mains, mais leurs pieds, ce qui ne facilitait pas du tout la pratique. Ils songèrent à une possible pénitence prévue dans cette liturgie dont les règles leur étaient inconnues. De plus, la peuplade prise par ce rituel paraissait ne pas s’en plaindre.
Il y eut même un moment extrêmement perturbant où l’un des hommes tout près de l’objet s’en débarrassa inexplicablement illico d’un coup de tatane monumental pour l’envoyer juste au -dessus de la tête du surveillant des filets de poisson. Ce qui procura une grande joie à certains d'entre eux seulement. Bizarre.
Prudents, mais pragmatiques, Diaz et ses hommes décidèrent de camper à distance sans se manifester. Ils se contentèrent le moment venu d’aller déposer nuitamment, à peu près au milieu du pré déserté, un billot de bois retaillé en cube, comme une offrande anonyme, premier apport de la civilisation du progrès à cette bande de sauvages.
UN REVE DE GOSSE / J.Libert
LA FRANCE EN VERT / Marie Sylvie
Tout fout l'camp / Jill Bill
31 mars 2025
Sujet 133 - les participants
Tout fout l'camp / Jill Bill
LA FRANCE EN VERT / Marie Sylvie
Un rêve de gosse / J.Libert
Progrès / K
Petit-Pont / La Licorne
Hors jeu / L'Entille
29 mars 2025
Je flippe/Lilou
Je flippe
Je suis
planté devant le flipper ! il est bizarre ce machin.
Il me dit d’aller
à droite, mais c’est de là que je viens !
Il me dit d’aller
à gauche mais je n’ai rien à y faire.
Tout droit
je perds la boule.
Il me dit
vous êtes ici mais ça je le sais !
Ah où vais,
où cours-je ! Étage zéro
Et que
fais-je avec mon livre sous le bras ?
Et si je
remets une pièce dans la fente.
Où est- elle
cette fente ?
Bon, il est temps d’y aller ! Eulalie m’attend.
Enfin les
temps changent du mien il y avait un compteur et cela clignotait.
L'ENTRETIEN / Tarval
Pourquoi sommes-je-ici ?
J’ai RV avec le directeur pour un emploi,
Mais c’est un vrai dédale pour parvenir jusqu’à lui.
Pourtant il faut absolument que je le rencontre,
J’ai absolument besoin d’un travail.
Mais le chemin qui mène à lui semble vraiment tortueux,
Et je finis par me demander pourquoi je suis ici.
Je travaille dans la finance,
Et je suis bien côté dans mon domaine,
Je me suis fait licencier suite à de nombreux mauvais calculs de la société qui m’embauchait,
Et depuis, je recherche du travail.
Mais la vie n’est pas facile,
J’ai eu beaucoup d’entretiens d’embauche,
Mais aucun n’a donné suite,
C’est vrai que la renommée de mon ancienne entreprise y est pour beaucoup,
Et je subis les conséquences de leurs erreurs.
Mais j’ai décidé de me battre,
Et de faire oublier les précédents qui m’incriminent aussi,
Je vais trouver le directeur,
Et lui prouver que je suis un battant,
Que je suis capable et déterminé,
Et surtout que je suis compétent dans mon travail.
Alors c’est parti, je suis le plan,
Et dans peu de temps,
Je serai dans son bureau,
A moi de me vendre et de me rendre irremplaçable,
Et le tour sera joué.
J’y vais, je me lance,
Et je crois en moi.
ICI ET AILLEURS / Marie Sylvie
C'est non / K
Pourquoi êtes-vous là ?
Et n'essaie même pas en rêve "un seul hêtre vous manque et tout est dépeuplé."
C'est non.
Dis donc, au fait, "Être ou ne pas être" là, je t’en pose des questions ?
Je suis là et même ici.
Las.
De ci de là, je ne suis pas là pour me faire engueuler, et je pense donc je suis, et au point où j’en suis, je pense que tant que j’y suis, je pige. Tu me suis ?
Et tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien.
Donc ta question est déplacée, et d’ailleurs je ne suis plus là.
RECONVERSION / J.Libert
RECONVERSION
- Pourquoi êtes vous ici ? dit la chaude voix enregistrée sur l’appareil d’accueil de la direction de l’institut de philosophie
-Je n’ose pas dire... répond timidement l’homme d’une cinquantaine d’années, tout étonné d’être ainsi accueilli
- Allez-y ! cela reste entre nous, reprend la voix incitative
-Et bien, voilà ! J’ai un problème avec le zéro
- Ah oui ? Et quel est ce problème ?
- Je suis comptable dans une grande entreprise ; je manie des chiffres à longueur de temps. Quel que soit l’emplacement du zéro, ceux ci m’entraînent systématiquement à les placer à droite en me tordant les doigts ou la main. Ainsi, je parviens à des sommes astronomiques,en positif ou en négatif. Mon patron m’a déjà menacé de porter plainte ne croyant pas en ma bonne foi. Que dois je faire ?
- La première solution, dit à nouveau la voix chaude, serait de prendre un traitement décontractant pour détendre vos muscles. Mais, si rien n’y fait, le mieux serait de vous reconvertir dans une profession où vous ne toucheriez plus jamais aux chiffres : jardinier par exemple ?
C’est ainsi que cet homme devint jardinier en chef de la petite ville de Dizéros, en toutes lettres.
COGITO ERGO SUM / Galet
COGITO ERGO SUM
Pourquoi suis-je là ? Bonne question. D’ailleurs, qui suis-je ? Je n’ai toujours pas réussi à atteindre le « Connais-toi toi-même »… J’en déduis donc que je ne m’ai jamais été présentée. Mais me suis-je seulement représenté ce que je suis ? Un animal pensant ? Trop restrictif pour les bêtes ! Surtout le singe dont certains disent que nous sommes une évolution, terme ô combien contestable. D’autres prétendent que notre lointain ancêtre était un poisson. Nous en aurions alors perdu les écailles pour n’en conserver que la capacité à louvoyer ou à nager en eaux troubles ! Et il en est pour affirmer que le singe lui-même descend du fameux poisson. Serait-ce là l’origine des sirènes ? Des êtres hybrides incapables de survivre loin de ces deux éléments ? Personnellement je connais des individus au profil simiesque vivant près de la mer, mais là n’est sans doute pas le propos.
Je dois me ressaisir et essayer de revenir au point de départ de mon introspection, tentative hasardeuse puisqu’on n’est pas supposé pouvoir remonter le temps, tout ce temps perdu à essayer de le rattraper… Assez ! Retour au point zéro de tout ceci : pourquoi suis-je là, alors que j’ai tant à faire ailleurs ? Et si, ailleurs, personne n’avait besoin de moi ? Mais moi, quel besoin, quelle envie m’ont poussée à entrer ici ?
Eureka ! Je sais ! Besoin, envie… Je suis pratiquement certaine qu’il y a des toilettes au rez-de-chaussée de cet institut !
Le nom ne fait pas le moine/ Jill Bill
23 mars 2025
Sujet 132 - les participants
Le nom ne fait pas le moine / Jill Bill
COGITO ERGO SUM / Galet j
RECONVERSION / J.Libert
C'est non / K
Ici et ailleurs / Marie Sylvie
L'ENTRETIEN /Tarval
Je flippe /Lilou
22 mars 2025
Une étrange conversation / Lilou
Une étrange
conversation !
Téléphone
Orange : Bip
bip Oh là là ! J.: Bip bip Oh là là ! J'ai trop chaud, je surchauffe
à force d'être utilisé toute la journée !
Éponge : Oh , pauvre de: Oh, pauvre de
toi ! Moi, je passe ma journée à absorber de l'eau et à être pressée comme un
citron. C'est épuisant !
Téléphone
Orange : Pff… au
moins, toi, tu as le droit à des bains ! Moi, je ne peux même pas toucher une
goutte d'eau, sinon, c'est la panne assurée !
Éponge : Héhé , c'est vrai ! Mais crois
- moi , ce n'est pas si agréable que ça: Héhé, c'est vrai ! Mais crois-moi, ce
n'est pas si agréable que ça. Je suis toujours trempée et on me tord dans tous
les sens.
Téléphone Orange : Moi , au moindre
choc: Moi, au moindre choc, j'ai peur de me casser ! Hier, mon propriétaire m'a
fait tomber par terre… J'ai cru que j'allais y passer !
Éponge : Oh ,: Oh, je comprends ! Moi,
après chaque utilisation, on me jette sans ménagement dans l'évier. Quelle vie…
Téléphone
Orange : On dirait
que nous avons: On dirait que nous avons tous les deux des vies difficiles…
Éponge : Oui… mais au moins, on sert à
quelque chose !
Téléphone Orange : C'est vrai ! Allez,
courage, mon amie !
Éponge : Courage à toi aussi, téléphone
orange !
A tout
bientôt
ALLO ? ALLO ? / Tarval
ALLO ? ALLO ?
Allo ? Allo ?
Qui est au téléphone ?
Est-ce pour une publicité, encore ?
J’en ai assez de ce téléphone qui sonne sans arrêt.
C’est cinq à dix fois par jour,
Et à chaque fois que je décroche, personne.
Serait-ce des coups de fil menaçants ?
Je n’en sais rien, mais cela commence à m’inquiéter.
Alors, quoi faire ?
Changer de numéro ?
Mais il faudra prévenir tous mes contacts,
Et je ne m’en sens pas le courage.
Alors, les ignorer ?
Mais si je reçois un coup de fil important,
Je risque de passer à côté.
Déposer une main courante à la police ?
Ils vont me rire au nez,
Ils n’ont pas que cela à s’occuper.
Je n’ai pas de solution,
Sinon me résoudre à répondre,
Même si je sais que cela ne sert à rien.
Je repose le combiné, perturbée.
Je vais dans un premier temps avertir l’opérateur téléphonique,
Peut-être pourrait-il agir en ciblant les appels.
Oui, je vais commencer par ça,
Et ensuite, j’aviserai selon les résultats.
En attendant, je prends mon mal en patience,
Et je vais répondre malgré le fait qu’il ne se passe rien quand je décroche.
Je ne sais pas quoi faire d’autre, donc je m’y résous avec tristesse.