04 février 2025
01 février 2025
Le trop c'est trop / Lilou
Il y a des moments où
le trop est trop !
Le geai, perché
sur une branche tordue, poussait des cris rauques, comme s'il partageait ma
fureur. Son aile battait l'air avec
une nervosité qui résonnait avec la tempête en moi. J'avais trop encaissé, trop
courbé l'échine. Dans ce cas, il n'y
avait plus de place pour la patience, plus d'espace.
La haine grondait dans ma poitrine comme
un orage prêt à éclater. Chaque goutte d'eau
qui tombait du ciel semblait nourrir le feu qui brûlait en moi, au lieu de
l'éteindre. Sur cette aire désertée
par la raison, je serrais le manche de la hache,
mes doigts blanchis par la force que j’imprimais. J'avais longtemps espéré un
semblant de paix, une issue plus
douce. Mais même la taie qui
recouvrait autrefois mes nuits s'était imprégnée des ombres du doute et du
ressentiment. Il n'y avait plus de retour possible. Seul restait le fracas de
mes pensées, la lame de ma colère prête à s'abattre sur tout ce qui entravait
ma liberté. Il ne me reste plus qu’à jouer à pile ou face ou aux dés.
Alphabétiquement vôtre / la Licorne
Alphabétiquement vôtre
Kevin est un cas :
Hâlé, hardi et taillé à la hache
Trait distinctif : oeil droit marqué d'une taie
Rusé même s'il n'en a pas l'air
Doué pour les jeux de dé
Optimiste quand tout part à vau l'eau
Gai comme un pinson, criard comme un geai
Ne cède jamais à la haine
Les défis lui donnent des ailes
Profession : gardien de la paix
Quelquefois un peu "faux-cul"...
Mais, bon...on l'aime !
LE GEAI BLEU / J.Libert
Mirage / K
Le geai gelé joue à hache- hache,
Il bat de l’aile, d’un coup de dé…
C’est une espèce de cas,
Frère des sept incas d’espace
Qui arpentent l’aire de rien
Le désert,
Ici, aucune haine,
Le silence et la paix règnent.
C’est l’heure de la taie,
Dodo,
Enfant do,
Eau rayée.
Tactique et tac ! / L'Entille
Tactique
et tac !
« Si
tu veux la paix, prépare la guerre » C’est ainsi que parlait je ne sais
plus qui et ça n’a pas d’importance. D’ailleurs il le disait en latin :
« Si vis pacem, para bellum » Hein, ça en jette !
C’est
ainsi qu’on déterra la hache de guerre. Il n’en fallut pas plus pour mettre le
feu aux poudres.
Sur
l’autel de la haine, nous avions joué au dé entre la diplomatie et les armes.
Aussitôt vinrent se mettre en ordre de bataille les plus virulents d’entre
nous. Toujours prêts à hisser haut les taies et autres chiffons rouges, prompts
à foudroyer les eaux placides d’un lac souterrain, on dut débattre du cas
épineux qu’on avait fait naître de toute pièce et que les plus irascibles ne
voulaient plus lâcher. Nous nous rendîmes sur l’aire de l’aigle, espace neutre
et éloigné de l’arène. Les discussions houleuses entre les tenants de
l’affrontement et ceux d’une impartialité vigilante soulevaient des vagues de
colère tonitruantes. Personne ne s’écoutait plus. Il n’était pas loin le moment
où les uns pousseraient les autres jusqu’à l'inévitable chute du nid. Et
le geai, annonciateur de danger arriva. Il n’écouta aucun point de vue. Il
décida qu’on jouerait la paix ou le conflit à pile ou face. Il prit une rémige
de son aile et la jeta par-dessus bord. Tous suivirent le vol lent et
sinueux de la plume. Mais on ne sut jamais de quel côté elle tomba. Et
d'ailleurs on ne se souvient pas non plus pourquoi on a déclenché la guerre.
Merci Végèce!
L'OASIS DE PAIX / Marie Sylvie
Y a d'la haine / Vegas sur Sarthe
Y a d'la haine
Une fois de plus Germaine et moi nous étions embrouillés pour une histoire d'eau – pas le film érotique kitch et machiste, mais juste quelques gouttes d'eau sur sa table basse suédoise, une Vittsjö s'il vous plait – aussi sentais-je monter l'orage dans l'aire.
Sans conviction je lançai un « On fait la paix ? »
Après réflexion et trois coups de torchon Germaine me répondit qu'elle préférait déterrer la hache de guerre, ce à quoi je rétorquai qu'on dit « Enterrer la hache de guerre » et que ça revient à faire la paix.
«Môssieur a encore une fois raison » lança t-elle en même temps que le lecteur CD et sa chanson favorite des Rita Mitsouko … Y a d'la haine.
Je m'interroge encore sur ce qui lui plait dans ces paroles :
« La haine aussi
Faut qu'elle se répande
Sans que ça freine »
Dans ces cas-là c'est son rituel à Germaine : on joue au dé le canapé ou le lit. J'ai lancé le dé et on a filé au lit.
Germaine a relancé le dé pour l'aile ou la cuisse (pas le film avec de Funès et Coluche mais pour décider des préliminaires)
En frôlant sa cuisse j'ai dû par inadvertance ou sur un malentendu tomber sur son point Geai car Germaine bouffait déjà la taie d'oreiller !
Les Rita Mitsouko chantaient Y a d'la joie … ou c'est moi qui ai mal entendu vu qu'on n'aime pas Charles Trenet.
Bof ! / Jill Bill
27 janvier 2025
Sujet 124 - les participants
25 janvier 2025
Ordonnance. / L'Entille
Ordonnance.
-
Docteur, voici votre ordonnance. Que je n’y comprenne goutte, soit! Mais que
vous mettiez le pharmacien en échec, là c’est fort !
-
Madame, ce n’est pas un charabia, vous vous en doutez. Ai-je le temps pour ces
gamineries ?
-
Vous n’avez pas le temps, j’en suis fort aise. Croyez-vous que mon temps soit
moins important que le vôtre ?
-
Madame, je ne me permettrais pas.
-
Et le pharmacien, ainsi que toute son équipe a tenté en vain de déchiffrer vos
hiéroglyphes.
-
Madame! Il est vrai que mon écriture laisse à désirer mais de là à la comparer
à des idéographes.
-
Ah les grands mots ! Mais, mes grands maux à moi ne sont pas prêts d’être
calmés si l’apothicaire est dans l’impossibilité de me délivrer mes potions.
-
Comme vous y allez !
-
Et vous ? Tenez, regardez.
-
Ah oui, quand même ! Je crois que là je me suis dépassé.
-
Le logiciel pour taper les prescriptions est très au point, vous devriez
l’essayer.
-
Peut-être.
-
A ce niveau vous n’avez guère le choix, à moins d’apprécier les retours
d’expérience très désagréables.
-
J’espère que ça pourrait aider à contrer ma dyslexie.
-
Essayez l’intelligence artificielle. Il paraît que ça résout tous les
problèmes.
Le code / Emma
MARQUES DÉPOSÉES / Galet
MARQUES DÉPOSÉES
- Ben, c’est des lettres, dit Alan avec un haussement d’épaules, en passant la photo à sa voisine, même qu’y a les lettres de mon nom, mais elles sont pas ensemble.
Il était très fier de son savoir fraîchement acquis depuis son entrée au CP en septembre et apposait sa « signature » en lettres bâtons sur les cartes d’anniversaire.
- Bien sûr, bon début de réponse, dit son oncle, mais ce n’est pas celle que j'attends.
- C’est écrit dans la pierre, dit Jeanne – « gravé » la reprit son cousin Jules qui était tout de même en cinquième – mais c’est quelqu’un qui savait pas bien pasque y en a plein à l’envers.
- Exact ! valida Benjamin, mais pourtant tout est correct.
- Je sais ! Je sais ! cria Nicolas, y z’ont presque raison, Alan et Jeanne, c’est un jeu que j’aime bien, y en a un chaque fois dans le programme télé, y faut trouver le mot qui reste quand t’as barré toutes les lettres qui forment d’autres mots qui sont écrits dans tous les sens, en hauteur, à l’envers, même en travers ! Tiens, j’ai déjà trouvé : TOME, CAPE, AN…
Tous étaient maintenant têtes contre têtes au-dessus du rectangle de papier glacé.
- Et moi : TON, AME, BOOM, TOY… renchérit Virginie.
- Ça peut pas, c’est de l’anglais ! contesta Maxime.
- Moi, z’ai trouvé PINGOUIN, zozota la petite Line qui ne savait ni lire ni écrire, mais ne voulait pas être en reste.
Leur oncle s’amusait autant qu’eux à les voir si concentrés, mais encore une fois, ce n’était pas la bonne réponse.
- Et si c’était un message d’un pirate pour indiquer où il a caché un trésor ? suggéra Timothée.
- Non, plutôt un message codé comme pendant la guerre, pour dire quand les Américains vont débarquer par exemple. Il faut remplacer chaque fois une lettre par une autre pour pouvoir le déchiffrer, dit Sonia, l’aînée du groupe. Mais le problème, c’est de trouver si c’est la lettre d’avant, ou d’après, ou de plus loin… C’est pas fastoche !
- Et p’têt bien que c’est une liste de courses, ou une recette de cuisine ! gouailla Steph qui ne pouvait pas rester longtemps sérieux. Allez, Tonton, dis-nous !
Comme tous acquiesçaient, Benjamin expliqua qu’en fait c’était une inscription en grec très ancien, trouvée en Crète, avec d’autres blocs gravés semblables et complémentaires et que l’ensemble n’avait encore pas été complètement déchiffré. Le texte était rédigé en boustrophédon, c’est-à-dire en zig-zag, donc une ligne sur deux était écrite à l’envers, c’est pour cela que Jeanne avait repéré les caractères à l’envers. Si c’était une écriture moderne, ils pourraient lire ces lignes avec un miroir ! Et il leur montra un exemple trouvé sur internet. Les enfants trépignaient, tous voulaient essayer. Les adultes venus jeter un œil dans le bureau s’étaient aussi pris au jeu.
Pourtant l’heure tournait et chaque famille devait regagner son domicile, mais les enfants s’étaient juré d’échanger une lettre par semaine en boustrophédon ! En montant dans sa voiture, Ben souriait, content de son initiative mais très dubitatif quant à ce serment enfantin !
A...B...C… / J.Libert
A...B...C…
Avant son entrée à l’école primaire du bourg, à 5 ans, c’est son père qui lui avait fait nommer, répéter, dans l’ordre, les 26 lettres de ce magnifique alphabet ; mais chaque fois qu’elle se trompait, il la corrigeait sévèrement à en avoir les cuisses bien rougies.
Les lettre entrées dans ses chairs, quelle ne fut pas sa fierté de les découvrir, de les lire sans erreur et d’un trait, écrites à la craie blanche sur le haut du grand tableau noir qui couvrait le mur de la petite classe.
Plus tard, docile, appliquée, la jeune Sonia répétait , journellement, l’enseignement ritournelle mnémotechnique de sa première maîtresse : re la roue, se la souris, pe la jambe à papa, que la jambe cassée etc. Ainsi,l’apprentissage de la lecture lui parut chose facile et fut , pour elle, une activité joyeuse.
Est ce pour ces premiers souvenirs que la vieille Sonia préfère encore, aujourd’hui, le manuscrit à l’ordinateur ? Elle adore manier le crayon pour former des lettres même si celles ci évoluent avec le temps. Elle se demande toujours, naïvement comment on a pu et comment on peut inventer autant de mots avec seulement 26 lettres : tant de mots trésor mais aussi tant de mots tueurs – À nous de choisir !-
A la masse ? / K
Kryptos : -Je te l’avais dit, encore une course au
trésor truquée. Il n’y a aucun levier, aucune trappe, pas de tiroir
secret, tout est bloqué, rien ne bouge, ne rêve pas d’une lettre amovible, tout
est en pierre !
Enigmus -Ah d’accord ! Alors va chercher les cadors !
Puisque là ils nous prennent pour des condors, on va leur montrer qui sont les
ténors, foi de conquistador !
Kryptos alerta leurs deux camarades costauds Kulbutor et Kognesec
qui attendaient à deux pas.
-Les gars, vous êtes prêts? Allez, amenez vos masses. Pas de
quartier.
Les deux bestiaux ne se firent pas prier : ils mirent tout
leur cœur à pulvériser l'obstacle qui contrariait tant leurs bons
maîtres.
Leur œuvre accomplie, enfin, le parchemin s'offrit à Kryptos
et Enigmus.
Ceux-ci malgré leurs efforts ne parvinrent pas à le
dérouler.
- - Kryptos, rappelle les cadors !
À LA RECHERCHE DE L'OR...THOGRAPHE / Marie Sylvie
Les chercheurs d'or / Jill Bill
19 janvier 2025
Sujet 123 - les participants
18 janvier 2025
Pauvre Jean / Lilou
Pauvre Jean
Quand je vois cette photo, si
belle si colorée , je ne peux m’empêcher de penser à cette histoire que l’on se
raconte chaque fois que l’hiver approche.
Jean, homme fort, courageux toujours habillé avec sa chemise à carreaux du Canada, prend sa hache et s’en va vers la remise pour couper son bois. Sûr qu’au mois de novembre c’est un peu tard dans la saison mais Noélie, sa compagne l’a quitté, sur un malentendu et elle est partie convolée avec Justine l’ex de Jean. Le pauvre bougre a mis plus de trois mois pour se remettre de cette trahison.
Alors qu’il est en pleine action,
un jeune de bel indien, plume au chapeau passe par là et tout en lui disant bonjour, il lui
signifie que l’hiver va être rude. Jean qui pensait que son stère était
suffisant pour l’hiver décida de continuer encore un peu. Un peu plus tard, le
bel indien repasse près de lui, voit le tas de bois grossi et hoche la tête et
dit :
« L’hiver sera rude et
même très rude ! »
Dubitatif, Jean regarde son tas
de bois évalue les stères et se dit que si le bel indien, autochtone lui dit qu’il
fera froid et même très froid, c’est que cela va être terrible.
Il décide donc de couper encore
quelques troncs. A la fin de la journée, Jean est épuisé mais très content. Il
aura chaud cet hiver. Son poêle acheté avec Noélie sur un coup de cœur, va
ronfler de toutes ses flammes et avec Totore, sa chienne patou, il va couler
des jours tranquilles.
Alors qu’il se débarrasse de ses
vêtements trempés de sueur, le bel Indien revient et lui dit dans un grand
sourire :
« l’hiver sera froid très
froid, rude très rude ! »
Jean est décontenancé. Pourtant
au tonnage de bois entassé devant la terrasse, il pensait que finalement c’était
bien suffisant. Agacé par cet olibrius, il finit par lui demander :
« Et pourquoi l’hiver sera froid, très froid et rude
très rude et pourquoi pas glacial ? tant que vous y êtes !
»
Le bel indien caresse sa barbe de
cinq jours et lui déclare :
« Chez nous on dit que quand
l’homme blanc coupe du bois c’est que l’hiver sera rude ! »
L’indien entendit soudain le
bruit d’un corps qui tombe ! Jean s’était évanoui !