22 juin 2025

Sujet 145 - les participants

 

 

La légende de la gente dame Lilou de Soleil par Ghislaine
Une rencontre par Fredaine
Un projet en projet par Jill Bill 
Le manoir des reflets trompeurs par Marie Sylvie


21 juin 2025

Sujet 145 - semaine du 21 au 28 juin

 





L'art de faire sa valise/Lilou

 


L'art de faire sa valise pour Belize.




Il vous faut une bonne valise rose bien flaschie fluo que l’on voit bien sur les tapis.


 Elle doit être grande ; oui mais pas trop non plus. Ni trop grande ni trop petite !

Mettez-y des pantalons en lin froissés, des shorts et des bermudas étriqués.

Des jupes en jean délavé et des tee-shirts fraîchement repassés, bien pliés

 Des chemisiers de toile plissée.

Choisissez avec soin votre lingerie ; sachez que vos bonnes vieilles culottes en coton sont, certes plus confortables que les strings en soie et dentelle, mais beaucoup moins affriolantes si vous étendez la lessive ! 

N’oubliez pas les chaussettes épaisses ; en rando ou en trek, les pieds nus dans les nus pieds, n’est pas conseillé. 

Attention les vieilles paires déchirées durant votre dernier jogging, c'est pas top pour draguer.

Faites le tour des placards et dégotez quelques nuisettes transparentes toujours plus classes que le pyjama en pilou molletonné de tante Berthe. On ne sait jamais qui on rencontre.

Voilà en un tour de main la valise est prête.

Vous n’avez plus qu’à fermer…

Le temps de vous apercevoir que le bagage est  un tantinet trop lourd et  la valise un tantinet trop petite. 

Essayez alors de déplacer un objet, d’en enlever ou d’en remettre…

Vous voici ébouriffée avec la trousse de toilette, à la main sans savoir quoi en faire ! Que le choix est difficile




LE COLLECTIONNEUR DE VALISES / François

 


LE COLLECTIONNEUR DE VALISES

 

Savez-vous combien il rusa,

Pour avoir la valise en carton,

De Linda de Suza,

Il fait la collection,

De valises !

 

Il va à la chasse avec Lise,

Parmi les rues d'Ibiza,

À la recherche de valises,

Abandonnées sur le béton.

Pour faire la collection,

De valises.

 

Mais quand il rencontra Lisa,

Il finit sa collection,

De valises, il les jeta.

Abandonnant sa belle Lise,

Et toute sa collection,

De valises.

 

Mais un jour, son cœur se brisa,

Il regretta sa collection,

Il avait fait un mauvais choix avec Lisa,

Et rejoint avec émotion,

Sa bonne amie Lise,

En faisant sa valise.

 

Alors sans la valise de Linda de Suza,

Il ramassa des valises en carton,

Et refit une collection,

Avec sa fidèle Lise,

De valises

 

Quelle valise ? / An'Maï




-Je dois faire ma valise...Un choix s'impose : quelle valise ? Et combien : une ? Deux ?

- Non ! Quel voyage ? Parce que du lieu où tu pars, dépendra le contenu de ta ou de tes valises.

-C'est sûr mais dans tous les cas de figure on m'a prévenue que je dois  faire attention au coût du supplément de bagage !

-Perso, ça ne m'inquiiète pas trop ! Je voyage léger !

-Ah bon ? Et tu vas où comme ça ?

-A la fois loin et tout près !

- Cesse donc de parler par énigme et dis moi où tu pars !

-Le pays des rêves, qui ne m'impose ni valise ni moyen de transport et qui de surcroît, ne me coûte rien !

- Vous ne partez pas cette année ?

-Hélas non ! Et crois-moi, on n'a pas le choix !



J'ai mis dans ma valise / La Licorne

 



J'ai mis dans ma valise :

 Une robe couleur cerise

Un vieux plan de Venise

Mes affaires de toilette

Une paire de baskets

et des chaussettes rouges et jaunes

 à p'tits pois... (bis)

 

T'as mis dans ta valise

Trois ou quatre chemises

 Quelques pochettes surprise

Une paire de lunettes

Une petite musiquette

Et des chaussettes rouges et jaunes

 à p'tits pois (bis)

  

Il a mis dans sa valise

 Deux livres de psychanalyse

 Un coeur qui cautérise

 Les oeuvres d'un poète

Une ou deux devinettes

 Et des chaussettes rouges et jaunes

à p'tits pois (bis)

  

Elle a mis dans sa valise

 Un selfie sur la banquise

 Les oeuvres de Marie-Louise

Une petite calculette

Un dictionnaire Hachette

Et une seule chaussette :

droite ou gauche ? Ah...quel choix !


Départ or not départ / L'Entille

 




Que mettrais-tu dans ta valise si d’une minute à l’autre tu devais partir ?

 Le strict nécessaire pour continuer ailleurs ou l’intime de ta vie d’avant  pour prolonger celle que tu quittes ?

Nietzsche dit que choisir c’est renoncer.

Parfois il n’est question que de survie, il n’y a plus rien qui puisse te retenir.

Abandonner un présent à bout de souffle pour un avenir hypothétique.

Alors il arrive que le choix soit un non choix.



ACCESSOIRE DE MODE / J.Libert

 


ACCESSOIRE DE MODE


    Valises en cuir, en toile ou en carton, elles sont toutes là, superposées, dans la collection vintage. Il n’y a que l’embarras du choix.


    Elsa se dit que ces valises d’un autre âge ne doivent plus remplir leur fonction première et que, si elles séduisent toujours, c’est uniquement pour servir de rangement à des vêtements, du linge de maison, des revues, des papiers ou des albums de photos de famille, remisés de façon statique.


    Elle se souvient encore de sa seconde valise qui lui avait laissé un cuisant souvenir. Elle avait remplacé la première, celle à poignée, en matière synthétique. Espérant être soulagée de son poids, elle l’avait choisie à roulettes, tirée par une languette ; mais celles ci, placées sur la tranche la plus longue et la plus étroite, tous les deux mètres, la valise basculait, tantôt à droite, tantôt à gauche. De retour chez elle, Elsa avait vidé un tube entier de pommade « Hémoclar » pour soigner ses jambes bleuies par les ecchymoses.


    Et que dire de ces valises à double fond dans lesquelles une personne mal intentionnée pouvait y glisser de la drogue ou autre matière illicite à l’insu de son ou sa propriétaire ?


    Ainsi, Elsa se rappelle de la lecture de ce roman relatant le récit de la jeune victime condamnée, emprisonnée, pour la découverte d’héroïne brute dans sa valise, lors d’une fouille, par les douaniers, à la frontière, dans le sud est Asiatique. (celui qui se disait son petit ami, y avait glissé de la drogue).


   Ces valises n’ont plus rien en commun avec les valises aux jolies couleurs d’aujourd’hui ; ces dernières , de toutes dimensions, munies de roulettes, d’une poignée télescopique, d’une serrure connectée, avancent presque toute seules. Elles sont devenues un accessoire de mode. Là, c’est un vrai plaisir de voyager, sans crainte d’être trop chargée et de se casser le dos. 


Retrouver les mots / K

 


J'avais perdu la liste, où l'avais-je laissée, je n'ai pas eu le choix, j'ai tout ouvert. 

La voilà, le comble pour des mots valises, non ?


Arbalettre / moyen d’acheminer le courrier à distance pour les maisons avec chien méchant.

Balbuciment /parole de quelqu’un muré dans ses incertitudes.

Cambricolage / vol avec effraction qu’on fait soi-même le week-end au lieu d’appeler un spécialiste.

Gestaction / période de 9 mois pendant laquelle on se concentre sur l’acte et non la parole.

Carbagnole / véhicule révolutionnaire à mi chemin de la berline et de l’autobus.


Calembourde / jeu de mot approximatif, mal à propos.

Humilitant / partisan de la modestie.

Intermerde / cheminement difficile momentané sur un trottoir encombré de déjections canines.

Congromérat / groupe de poissons formé de plusieurs bancs.

Digitalien / spécialiste chargé des empreintes dans la police scientifique transalpine.

Autopsy / examen très introspectif, qui peut tailler dans le vif, qu’on mène seul avec soi-même personnellement sans aide extérieure.

Epagnole / boisson préférée des chiens de chasseurs .

Sveltest / épreuve d’évaluation tout en finesse.

Fracturation / pour payer la note en période d’os des bris.

Capiterne / chef sans charisme.

Grimauve / couleur molle, étouffante et sucrée.

Crevette petite fatigue du bord de la mer.

Dermathose bosse des maths.

Esquimose bleu qui apparaît si l’on consomme trop rapidement une crème glacée.

Electroniche abri ultra-moderne pour chien.

Elucidration / découverte à base de pomme fermentée.

Ganglyon / grosseur apparaissant chez certains braqueurs rhodaniens qui somatisent avant un casse.

Hispaniquant / se dit de quelqu’un affolé à l’idée de parler espagnol.

 


LES VALISES DE CAROLE : UN HÉRITAGE SILENCIEUX / Marie Sylvie

 

 

LES VALISES DE CAROLE : 
        UN HÉRITAGE SILENCIEUX 


Cette photographie de valises éveille en moi des souvenirs poignants, indissociablement liés à Carole ma sœur.

Je revois le jour où, après son appendicectomie, je devais porter son cartable, en plus du mien, pour qu'elle puisse retourner au collège, préférant l'établissement scolaire au confinement du foyer familial.

Ces valises sont également les témoins silencieux de drames plus profonds. Je me souviens de sa tentative de suicide à Pau, où elle sauta du deuxième étage de sa maison d'accueil, se fracturant la cheville. Mon père et moi avons dû alors entreprendre un voyage pour la ramener. Les correspondances de train entre Pau et Le Mans étant courtes, mon père portait Carole, immobilisée par son plâtre, tandis que je prenais en charge ses valises déjà si lourdes de ce qu'elles représentaient .

Une autre fois encore, en Savoie,  elle a tenté de mettre fin à ses jours en se coupant les veines. De nouveau, il a fallu se rendre à sa maison d'accueil pour la récupérer. Cette fois,  j'étais accompagnée de ma mère, et c'est encore moi qui ai porté ses valises. 

Si j'ai fait le choix répété de porter les valises de Carole, c'est parce que je connaissais le motif véritable de ses tentatives de suicide, un secret familial lourd et douloureux, juste entre elle et moi. Mon calvaire a duré au moins quatre ans, de mes six à mes dix ans. Carole , née le 21 Octobre 1963 à Metz , qui avait trois ans de plus que moi, témoin de ma détresse, de mes pleurs et de mes blessures causées par notre grand-père maternel pédophile - dans les bras duquel ma propre mère me jetait  - ne supportait plus cette situation intolérable. Dans un geste de protection désespéré, elle a tenté d'interrompre ses agissements : Son intention n'était pas de tuer le grand-père mais de le faire dormir pour qu'il cesse de me faire du mal. Elle a donc tenté de lui faire ingérer des somnifères, soigneusement pilés et mélangés à son café arrosé. Cependant, le grand-père probablement affaibli par l'âge, l'alcool et le tabac, ne s'est jamais réveillé. Carole, malgré les circonstances, a porté le fardeau de cette mort, se culpabilisant profondément. 

C'est ainsi que Carole m'a libérée. Aujourd'hui, en contemplant ces valises, je ressens le besoin viscéral de rendre hommage à Carole. Après d'innombrables tentatives de suicide, elle a finalement trouvé la paix. Et depuis ce jour, ces valises demeurent tel un mémorial silencieux de son sacrifice et de notre histoire.