13 octobre 2024

Sujet 110 / Les participants

 



Ap'art par Jill Bill

Erreur par K

Le voyage des éléphants par J.Libert

News par Galet

Introduction à la belle famille par Larose


12 octobre 2024

Sujet n°110 - semaine du 12 au 19 octobre

 




Scène de rue / La Licorne

 



Albert est

Sous son béret

Penché sur

Son établi

Les yeux purs

De Mélanie

Le regardent

Scier sa planche

Elle musarde

En robe blanche

Elle s'attarde,

C'est dimanche !

Elle veut dire "Pouce !

Je suis là !"

Mais, lui repousse

Les blablabla

Il s'entête

A son ouvrage

Ne s'arrête

Pas...dommage !

Alors l'enfant

Poursuit sa route

Recherchant

Une autre écoute...

Mais soudain

L'homme la rejoint

Et lui tend

Maladroitement

Un petit

Jouet de bois :

"Mon petit,

Tiens, c'est pour toi !"

Ses yeux brillent

Elle dit "Merci !"

Et prend la quille,

Cadeau de roi.

Le scieur de long / K

 


Content de son sort, il ne voulait pas en changer, 
quelques coups de scie de là, ça lui allait, 
l’expérience de son frère scieur de long l’avait marqué… 
une complainte le racontait :

 

Un scieur de long

Voulait prendre le large

Scier six heures c’est long

Mais il allait au charbon.

On le prenait pour un barge ?

- Le bois coupé sent bon

Certains jours au salon

Il marchait de long en large

Et pensait se tirer pour de bon

Mettre les pouces allez courage 

Il se disait pourquoi donc

Végéter dans le découpage

Quand on rêve d’attractions

Oui, le scieur de long

N’en menait pas large

Tout en plissant le front

Il n’était pas de bois, non

Il était heureux en ménage

Et sa femme un vrai canon

Et il rêvait numéro d’illusion

Spectacles scène et voyages

Dans la grande tradition 

Un jour rien ne tourna rond

Un mauvaise présage

Une sale impression 

Il découvrit l’étrange attelage

Elle dans le placard du fond

Son amant de passage

Était en pleine action  

Découvert il prit le large

Le scieur ne fit qu’un bond

Il attrapa sa femme volage

Et la découpa tout en long

Lui qui rêvait à profusion

de planches pour tout paysage 

Se retrouva au violon 

L’huile de coude a du bon

Et le scieur en cage

se joua la grande évasion

On le retrouva après prescription

Alors qu’il vivait en marge

Plongé dans la méditation

Comptant une journée par bâton 

Dans les arbres, les branchages

On l’appelait le baron

 


Alice / Galet

 


- Alors tu veux toujours pas jouer avec moi ? Je sais tu dis ça parce que t’en connais pas, des jeux !

- Oh si, j’en connais. Bon c’est vrai, c’est pas vraiment des jeux de filles, mais je suis sûr que t’apprendrais vite. Mais là, tu vois, il faut que je termine mon ouvrage, j’ai promis ! C’est que j’ai du boulot, moi, moustique !

- Oh, la-la ! –  dit la petite en tendant ses petits bras potelés et en levant comiquement les yeux au ciel –  tu prendras bien le temps de mourir ! 

Marcel sourit dans sa moustache tachée de nicotine. C’est sa femme qui disait toujours ça quand il rentrait le soir fourbu, les paumes rougies jusqu’au sang par la varlope, de la sciure dans ses cheveux bouclés et au bord des cils…

- Oui mais, justement, avant de mourir, il faut que je finisse de réparer la chaise de la Mère André, sinon c’est pas une berceuse qu’elle va me chanter ! Allez, pouce, ma belle, ça sera pour une autre fois, et reste pas là, que tu vas tacher ta belle robe.

- D’abord je me salis jamais ! répond la gamine avec aplomb.

C’est vrai que chaque fois qu’elle vient le voir, elle est toujours habillée et coiffée pareil, toujours impeccable, parce qu’il lui a dit que c’était une image d’elle qu’il a dans son cœur, et elle aime s’imaginer bien cachée sous la vieille veste de drap élimé, à écouter le boum-boum qui pulse dans la poitrine de Marcel. Lui pense qu’inconsciemment elle y est, parce qu’elle vient toujours le voir les jour où ça va moins bien, où son vieux cœur a des ratées, et que tout repart « comme en quarante », dès qu’il voit ses yeux bleus et les jolies fossettes de ses joues.

Elle est encore là, sautant d’un pied sur l’autre, tournant sur elle-même pour faire gonfler sa jupe, la petite guirlande de roses fermement accrochée à ses bouclettes qui dansent en cadence.

Il sait que sa mère a coupé cette jolie robe dans la soie de sa robe de mariée et qu’elle a patiemment cousu sur un bandeau les petites fleurs fabriquées avec son voile. Le résultat est magnifique, cette enfant est magnifique, cette enfant… Il lâche brusquement sa scie, crispe les mains sur son thorax et s’affale sur le trottoir.

L’homme qui fumait sa clope à l’angle de la rue, en attentant l’ouverture du Primeur, accourt. Il met Marcel sur le dos, le secoue, appelle à l’aide, colle son oreille contre la poitrine, lui tapote les joues… Il s’en est fallu d’un battement pour que Marcel soit encore vivant.

La concierge du 23 à appelé la Police, qui a fait venir l’ambulance.

A l’agent qui demande s’il y a quelqu’un à prévenir, la bonne-femme répond que Marcel vivait seul depuis bien longtemps : sa femme était morte de chagrin peu de temps après que leur petite fille ait été écrasée par un camion, dans cette rue, le jour-même de sa « petite communion » comme on disait alors. Elle était si belle, la pauvrette, toute de blanc vêtue, avec sa couronne dans les cheveux, qu’on aurait dit un ange ! Alice, elle s’appelait…

Personne n’entend, dans la brise qui s’est levée, les clochettes d’un rire enfantin et la petite voix qui claironne : « Maintenant, tu vas avoir tout le temps de jouer avec moi, dis, Papa ? Viens vite, Maman nous attend ! » et une voix grave et joyeuse qui répond : « J’arrive mes chéries, j’arrive ! ».


La comptine / Larose

 



Scions, scions, scions du bois

Pour la mère, pour la mère

Scions, scions, scions du bois

Pour la mère Nicolas.

La fillette toute de blanc vêtue arrive en sautillant dans la rue et son regard s’arrête sur le vieil homme. Ses yeux suivent le va-et-vient de la scie que l’homme manipule d’une main experte ; la sciure de bois tombe régulièrement dans le caniveau. Dans la rue les voitures sont rares ; peu de famille peuvent se permettre d’en acheter une, la sienne n’en a pas. Le sol est jonché de rebuts de bois que l’homme balayera lorsqu’il aura terminé sa journée.

« Tu fais quoi Pilou ?

-Ben tu vois bien que je travaille !

-Mais tu fabriques quoi ?

-Je termine le lit pour ton petit frère.

-Tu vas lui donner aujourd’hui ?

-Non, il est trop petit, et c’est pas encore prêt. Et toi, tu fais quoi ?

-Ce matin je vais à l’église pour que Monsieur le Curé verse de l’eau sur la tête du bébé. Il va crier, j’en suis sûre !... Moi aussi je voudrais bien un lit pour mon baigneur…

-T’approche pas si tu veux pas salir ta jolie robe ! Tu caches quoi derrière ton dos ?

-J’ai pas sucé mon POUCE cette nuit alors j’ai eu le droit d’acheter un bonbon.

-Quand j’aurai fini le lit pour ton frère et si tu as vraiment arrêté de sucer ton pouce, je t’en ferai un lit pour ton baigneur ! Allez file, ta mère va te chercher partout et pense à te brosser les dents !

La cérémonie / J.Libert

 



    La fillette n’est que grâce et pureté toute de blanc vêtue dans sa jolie robe blanche à la taille froncée, manches courtes ballon et petit tuyauté d’encolure. La fine couronne de fleurettes blanches ornant ses cheveux noirs bouclés souligne son charmant visage enfantin. Ses sandalettes blanches et ses chaussettes blanches complètent sa tenue immaculée. Elle semble apprêtée pour une cérémonie religieuse. En ces années1950, dans la religion catholique, la communion privée est de tradition à l’âge de 7,8 ans.

     Elle aimerait sûrement que son grand-père la regarde et la complimente mais, celui ci est absorbé dans un bricolage minutieux. Avec sa scie à l’ancienne, il découpe du bois pour fabriquer un objet. Est ce pour sa petite fille ? Toute son attention est mobilisée ; à tout moment, la scie peut déraper et lui blesser le pouce ou la main.

     La matinée est radieuse, la rue est paisible. Aucun véhicule ne stationne le long des trottoirs.

     D’un instant à l’autre, le grand-père va relever la tête et son visage s’illuminera à la vue de la douce candeur de l’enfance.

 


Festival des vieux métiers / L'Entille

 



Les artisans de la rue Chapuis à Olichon sous Brène ouvriront leurs 

ateliers, boutiques et magasins


Dimanche 27 octobre toute la journée


Vous pourrez découvrir différents métiers

Potier, ébéniste, peintre, tapissier, décorateur, couturière, coiffeur,

 boucher, charcutier, etc.


Venez nombreux


Les enfants doivent restés sous la responsabilité des parents (en cas d’accident ou de disparition, l’organisation ou les artisans ne pourront être tenus pour responsables)


Restauration et buvette sur place

Le Robert / Jill Bill

 


Robert à la scie

Moi à ma première communion

Je m'attarde,

Que fabrique t-il Robert

L'amoureux du bois...


Tu vas être en retard ma chérie !

J'aaarrive papa, une minute... !!


Toujours a dépanner quelqu'un Robert,

Très tôt levé... Très peu loquace,

Béret et bout de cigare au bec...


Lui manque un morceau de pouce

Alors il ne répond plus, Robert,

Nez dans sa besogne du jour......


Mauricette, tu viens, ouiiiii !!!

On ne fait pas attendre le Bon Dieu...


Je me fais sonner les cloches,

Robert, lui, n'a qu'un son de cloche,

Le bruit de sa scie, aigu,

Qui résonne dans la rue...



07 octobre 2024

Sujet 109 - les participants

 


Le Robert par Jill Bill 
Festival des vieux métiers par L'Entille 
La cérémonie par J.Libert
La comptine par Larose
Alice par Galet
Le scieur de long par K
Scène de rue par La Licorne