17 février 2025

Sujet 127 - les participants

 



Jill Bill : 
Froides sueurs dans l'été

Marie Sylvie : 
Le monde de Christina/l'obscurité de la ferme 

L'Entille : 
Un seul être vous manque 

Galet : 
Remake 

J.Libert : 
Coup manqué



15 février 2025

Sujet 127 - semaine du 15 au 22 février

 



Une lessive haute en couleurs/Lilou

 Une lessive haute en couleurs


Chez la famille Duraton, le linge, c'était un peu comme un inventaire à la Prévert version linge sale. Des chaussettes orphelines, des slips troués, des pulls qui ont rétréci, des draps qui ont fait la grève du lit... Bref, un joyeux bazar textile qui s'entassait dans le panier à linge, prêt à déborder à chaque instant. 

Ce samedi matin, c’est jour de lessive  et même de grande lessive. La machine familiale a rendu l’âme le mois dernier et depuis la famille Dubois décide d'aller laver son linge à la laverie automatique du quartier. Entre le père, la mère, et les deux enfants, le chat et le chien chacun a une mission bien précise : papa porte le panier de linge, maman s'occupe de la lessive, et les enfants… Eh bien, ils sont là pour mettre le bazar et profiter des jets d’eau pour laver le chien Oscar. 

Dès leur arrivée, catastrophe : Jules, le petit dernier, glisse et renverse toute une boîte de lessive en poudre par terre. Un nuage blanc envahit la laverie, et un vieux monsieur lisant son journal, assiste dans un coin disparaît presque sous la poussière. 

Papa essaie de rattraper la situation et verse un bouchon de lessive liquide dans le tambour… mais il se trompe de bouteille et vide le shampooing du chien à la place. "Ça lavera bien quand même", dit-il en haussant les épaules pendant qu’Oscar s’ébroue couvert de mousse !

Maman, elle, programme la machine mais n’a pas vu  que Jules a touché tous les boutons. Résultat : le cycle démarre en mode « 90°C – Essorage Tornade ». En voyant le linge tournoyer à une vitesse folle, Léa s'exclame : "On va récupérer des chaussettes taille Barbie et les tee-shirts comme une brassière arc en ciel ! 

Quand la machine s'arrête enfin, le linge ressort impeccablement propre, mais avec une odeur étrange… de lavande et de croquettes pour chien. "Au moins, on n'aura pas de puces", plaisante papa.

Finalement, laver son linge en famille, c'est un peu comme la vie : un mélange d'imprévus. 


Demain dans l'journal / L'Entille

 



« Demain dans l’journal »

 

« Demain dans l’journal, y’aura mon portrait » Cette rengaine tourne en boucle dans ma tête depuis quelques heures. Non, j’ai pas gagné un concours quelconque ou même commis une prouesse sportive, loin de moi ce spectacle. Ni bien sûr été mis en examen après une garde à vue éprouvante où j’ai fini par avouer tout, même l’assassinat de JFK.

« Demain dans l’journal, y’aura mon portrait » J’arrive pas à me sortir cette chanson de la tête. Elle s’est insinuée en moi comme le vaccin de la grippe aviaire dans un poulet de trois semaines. Ce matin j’ai écouté les infos à la radio, j’devrais pas, c’est toxique. Ensuite, passage à la douche et j’ai enfourché mon vélo pour aller au boulot. Sur le parcours, rien de spécial, la circulation habituelle, les piétons pressés, les trottinettes intrépides, les vélos véloces, les voitures méprisantes, les camionnettes querelleuses et les bus impériaux.

« Demain dans l’journal, y’aura mon portrait » Une drôle d'inquiétude m’a agrippée soudain. En passant devant « My beautiful laundrette » le nouveau business de Momo qui vous vend du temps de machine à laver, 7 jours sur 7 et 24h sur 24 avec distributeur de lessive et de sodas.

Momo, il faut toujours qu’il l’a ramène. Il a de la culture et le fait savoir. Il s’est mis en cheville avec son cousin Omar parce que j’ai refusé de m’associer à son projet. Au début, je devais passer deux fois par jour relever les compteurs. Le quartier est pourtant sûr mais Momo est un bileux. Je devais aussi surveiller les machines et poser la vidéo surveillance. Des fois que quelqu’un aurait pris une machine pour un punching ball. Ah, et puis aussi le SAV. Mais c’est quand il s’est mis dans la tête que je pourrais « à l’occasion » saboter les enseignes concurrentes pour améliorer sa rentabilité, j’ai plus été d’accord.

Momo, il aime pas qu’on lui refuse. Il pourrait mettre un contrat sur ma tête maintenant que je connais ses combines concurrentielles. Il en serait capable avec Omar.

« Demain dans l’journal, y’aura mon portrait »…. Allez, pédale !

 


LA GRANDE LESSIVE / Galet

 



LA GRANDE LESSIVE



Quand elle avait fait la connaissance de Freddy, il n’était déjà pas blanc-blanc, mais c’est bien connu, les filles se laissent avoir par les mauvais garçons, et puis elles croient naïvement qu’elles pourront les changer…

Au fil des mois, elle avait plus d’une fois expérimenté sa part d’ombre, soupçonné plus que su des choses pas très nettes et réalisé trop tard que sa grande passion était bien terne. Il ne servait à rien d’en parler, il était même fortement conseillé d’éviter le sujet, moyennant quoi son existence restait vivable. Elle gardait pourtant un espoir infime de changer les choses, surtout les jours où il l’accompagnait (elle réfutait la surveillance dont l’accusait sa copine Sylvie), comme aujourd’hui où, comme d’habitude, c’est elle qui se coltinait la lourde charge de la grande panière à linge pour laquelle il avait consenti qu’elle prenne un petit chariot. Une lessive par mois, ce n’était pas du luxe et il y avait facilement de quoi remplir la plus grande des machines à tambour.

Elle l’avait décidé à venir à la laverie automatique les lundis matin, parce qu’il n’y avait jamais personne, donc aucune possibilité de se colleter avec quelqu’un pour un regard de travers ou un mot mal interprété. Et donc ce lundi, comme d’habitude, elle avait chargé la 17, mis le godet de lessive et la dose d’assouplissant, elle avait aussi ajouté dans le bac la javel qu’elle avait apportée, avait refermé le hublot et sélectionné le cycle long. Cela lui donnait largement le temps de faire les courses, lui restant là, de toute façon il n’aurait pas aimé pousser un caddie.

Quand, deux heures plus tard, elle trouva un attroupement devant la barrière qui bloquait la rue et qu’elle vit le gyrophare rouge de l’ambulance des pompiers et le bleu de la voiture des gendarmes, elle sut que sa lessive était terminée, et qu’elle allait maintenant avoir tout le temps de vivre une autre vie, seule au milieu d’autres. Elle reprit le chemin de son appartement minable en fredonnant « Passez votre amour à la machine, faites bouillir… ». Les visites n’allaient pas tarder. Et puis elle était sur le point de réaliser enfin son vieux rêve de gosse : avoir sa photo dans le journal !




Un jour sans ou avec, faut voir….. / Cathy

 



Un jour sans ou avec, faut voir…..

 

J’étais si pressé d’arriver à la laverie, que je me suis empressé de mettre mon linge dans cette grosse machine avec mes bras qui s’articulaient avec une rapidité comme seul Gonzales était capable, oui vous savez la petite souris dans le dessin animé.

Bref, une fois tout mis à l’intérieur, j’ai claqué ce foutu hublot comme un fou, elle voulait pas se fermer, c’est pas ma faute, bon sang ! J’étais pressé moi.

Tous les yeux se sont retournés vers moi quand elle s’est enfin fermée, faut dire le bruit du choc était si puissant qu’on aurait pu l’entendre au boulanger de la rue Émile à côté de l’église.

M’en fous, dans ma tête leurs regards m’importaient peu, tous ce que je voulais c’était lire mon journal.

Bon dieu ! Que je l’attendais ce moment.

Mes yeux en mode roue libre dans toute la pièce à la recherche d’une chaise où un truc, n’importe, chuis pas difficile, juste de quoi poser mon derrière, pour pas dire de gros mots, mais ça me démange, tellement je suis agacé……

D’un coup mes yeux se figent, et là, je cours, je cours vers mon trône.

Enfin !

Là, assis, je pris une grande bouffée d’air.

D’ailleurs, je crois que j’ai dû respirer trop fort parce encore une fois tous les regards se sont tournés vers moi, m’en fous, mon journal où est mon journal ?

Merde ! Il est où ? Ce bip……… (Désolé c’est parti tout seul).

Mon cerveau se mit en mode réflexion…… Tout en scrutant mon linge faire des loopings dans le gros caisson.

Putain ! j’vous l’donne en mille, j’vois ti pas mon journal en train de s’ébouriffer virevoltant encore et encore, on aurait même pu se dire qu’il était heureux du tour de manège.

Je le crois pas !

Il me nargue en plus !

La première page du New-York Times est collée au hublot.

Du coup je me suis assis par terre devant essayant de lire quelques frasques de l’actualité.

Je peux vous dire qu’à la fin du cycle de lavage j’avais un de ces mal de tête et cette fois-ci c’était pas à cause de ma femme.

 


Mauvais rêve ? / K


 


Lu dans le journal...

Victime de crises de somnambulisme régulièrement, Lucien Verne, 71 ans, a été retrouvé en boule à l’intérieur d’une des machines de la laverie automatique « Le Tour du Linge en 80 minutes » rue Sarcany.  
La machine était à l’arrêt et n’avait pas fonctionné, le hublot étant juste poussé, Lucien pouvait fort heureusement respirer.
C’est un certain Paul Person, client de retour à la laverie car il avait perdu une chaussette, qui a pu alerter les secours qui ont désincarcéré rapidement Lucien dont on ignore à ce jour s’il est vraiment retraité de la marine marchande comme la rumeur a couru et quel livre il était en train de lire au moment des faits. Il est à ce jour en observation au CHU, sain et sauf.
L’établissement n’étant pas doté de caméra de surveillance, rien de plus n’a pu être établi. 

La chaussette n’a pas été retrouvée.
     

La fille de la laverie / Vegas sur sarthe

 



La fille de la laverie


Face aux machines infernales

j'aimerais qu'elle me sourie

la fille de la laverie

avant l'essorage final


J'ai mis un jean et deux chaussettes

pour être assis à côté d'elle

sur ce siège providentiel

sûr que je dois avoir l'air bête


Son regard triste et dévasté

épie la ronde des tambours

mon cœur bat le compte-à-rebours

sa machine va s'arrêter


Je prolonge ma rêverie

j'ai pris sa main et son regard ...

elle est partie sans crier gare

la fille de la laverie


Journal de bord / Marie Sylvie

 


JOURNAL DE BORD :
ENTRE ESCROQUERIE ET RÉSILIENCE 

Je souhaite partager avec vous une expérience personnelle et marquante que j'ai vécue après mon aménagement dans mon nouvel appartement. Mon témoignage raconte comment j'ai été victime d'une escroquerie domestique et les défis que j'ai dû surmonter. Il souligne l'importance de la vigilance et de la prudence lorsqu'on emménage dans un nouveau logement. J'espère que cette histoire pourra servir de leçon et d'avertissement à ceux qui se trouvent dans une situation similaire. 


Cette illustration de laverie me rappelle lorsque je suis arrivée dans cet appartement. Étant donné que mes horaires de travail étaient fixes, un escroc en a profité. Il entrait pendant mon absence professionnelle et faisait fonctionner la machine à laver le linge en programmant le cycle le plus long à 90° , donc le plus coûteux. À chaque retour chez moi, je ressentais une montée de colère et d'incompréhension en voyant le bouton lumineux indiquant la fin du cycle. 
Personne ne voulait croire à mon histoire, me laissant un sentiment de frustration et d'isolement alors que les factures d'eau et d'électricité n'en finissaient pas d'augmenter. Finalement, j'ai jeté ma machine à laver, ressentant à la fois un soulagement et une certaine tristesse de me débarrasser d'un objet devenu un symbole de mon désarroi. 
J'ai commencé à entretenir mon linge en utilisant une machine à laver située sur le parking du supermarché. Pouvoir faire mes courses pendant que la machine lavait mon linge apportait un certain réconfort et une sensation de contrôle retrouvé sur la situation.
Cependant, cette tranquillité fut de courte durée. Une écurie de chevaux utilisait également la machinerie aérienne pour laver ses tapis de sellerie. À ma grande déception, mon linge ressortait recouvert de poils de chevaux, me plongeant dans un mélange d'exaspération et de désespoir. 
Lorsque je l'ai signalé au propriétaire de la machine, il m'a recommandé de faire tourner la machine à vide avant d'y mettre mon linge. Cette solution impliquait une perte de temps et surtout d'argent ajoutant un sentiment d'injustice et de découragement. Malgré tous ces obstacles, je continuais à persévérer en cherchant sans cesse des solutions pour améliorer cette situation difficile. 

Repensant à tout ce que j'avais traversé, j'ai compris l'important de prendre certaines précautions. Ainsi voici un conseil pour ceux qui emménagent dans un nouveau logement ayant déjà été occupé :
 Assurez-vous que l'ancien locataire n'a pas conservé un double des clés. Faites changer les serrures dès votre arrivée pour éviter toute visite indésirable pendant votre absence. Malheureusement, le travail laisse souvent une belle opportunité aux malfrats. Il semble crucial de rester vigilant et de protéger votre domicile contre toute intrusion. 
Si on doute de vous à vous faire douter de vous-même n'hésitez pas alors à tenir un journal de bord ! Cela peut vous aider à garder une trace des événements et à prouver votre bonne foi en cas de besoin. 

DE TOUT REPOS / J.Libert


 


DE TOUT REPOS

    Aujourd’hui, quoi de plus simple et de moins fatigant que de procéder au lavage du linge de maison et des vêtements ? Chaque foyer dispose d’un lave linge, parfois d’un sèche linge ou même du combiné. À tout moment, du jour, de la nuit, de la semaine, on peut faire tourner une machine, mélanger le blanc avec les couleurs à grand renfort de publicité pour les lingettes « décolor stop », un mariage inédit…
    Et pour ceux qui sont en panne de machine, qui préfèrent lire leur journal ou faire la sieste au son du doux ronron des tambours, il y a les laveries. Là, les machines rutilantes, automatisées, alignées en rang d’oignon, n’attendent que de tourner et de vous redonner, pour quelques euros, un linge propre, parfumé, à peine froissé et, parfois, séché.
    Plus rien à voir avec le jour sacro saint du lundi consacré à la lessive dans les années d’après guerre 45-50. Le métier de laveuse était encore un vrai métier. 
    Annette se souvient de cette femme qu’on appelait « La Mère Alix ». C’était la laveuse des châtelains. Âgée à cette époque d’une cinquantaine d’années, elle était déjà pliée en deux comme une vieille tige tordue que l’on aurait brisée si on avait essayé de la redresser.
    Tous les lundis, on la voyait arriver à vélo pour effectuer la lessive hebdomadaire. Vêtue de son éternel tablier bleu marine, elle commençait par allumer la grosse cuisinière à charbon pour faire bouillir l’eau de la lessiveuse en zinc munie de son champignon central.
    S’ensuivait tout un rite et des étapes de lavage qui la laissaient exténuée. Plus tard, dans la journée, la Mère Alix de plus en plus courbée, les mains rougies par l’eau froide, repartait sur son vélo jusqu’à la prochaine tournée de lessive, la semaine suivante.