15 avril 2024

Sujet 89 - les participants

 



Les envies de Madame ! (Jill Bill)

La tentation   (Keremma) 

La petite culotte  (J.Libert)

Fiabilité  (K) 

La fabrique fantastique  (Lilousoleil)

Le tableau  (Tarval)



13 avril 2024

Sujet n°89 - Semaine du 13 au 20 avril

 Une nouvelle semaine de plus s'ajoute !

L'image 



Le mot facultatif :   mosaïque

 

  • Les textes, avec titre et signature, sont à envoyer à notre adresse :  

miletunesuite@gmail.com

Un fichier joint type Word facilite la publication.

  
  • Au plaisir de vous lire, bonne semaine,  merci.

Le bal des poupées / Olivia C.O.



 

    Bonjour Madame, vous avez une belle robe, vous allez  au bal ce soir ?

    Oui bien sûr.

    Vous pouvez y venir aussi avec votre poupée. Elle est la bienvenue aussi.. Votre bague brille de mille feux, elle aura la même , j'espère, à son doigt . Hum, votre parfum sent très bon, vous devriez lui en mettre aussi. Whaouh, votre chapeau vous va à ravir, votre poupée en aura un j'espère.

    Oui, oui bien sûr.

    Vous allez être magnifiques toutes les deux ! A ce soir avec nos poupées !

 

                                                                            

Merci à Daniel B. qui partage avec nous 
le texte de sa petite fille de 8 ans. Bravo ! 

Au géant de papier / Lothar

 




Car pour la petite fille, habiller une poupée en papier, 
C’est déjà comme lorsque vous
"Ajoutez une pierre dans le ruisseau
et rien n’est changé
sauf l’expérience rajeunie
d’un pas de géant
le cours des choses
dévié dans les choses ..." *

* Laurent Albarracin

Au géant de papier

Rêve, rêve, petite fille …
Au fifre de lin,
Au doux parfum
Des lendemains chagrins.
Comme au jour
Où tes parents t’ont faite.

Rentre par la fenêtre,
Retrouve tes jours heureux.
La vie est ainsi fête.
Dans la mer, tu peux y lire
Que la princesse a eu son enfant,
Au creux joli de ses mots dits.

Coquillage pour ton oreille,
Sable doré dans tes mains,
Étoile de mer dans tes yeux,
Algue bleue dans tes cheveux.

Dors, dors, petite fille …
Copie ancestrale pas banale,
Unique,
Habillée de papier,
Bras par bras,
Pied par pied,

À la robe, au chapeau,
Pierre pécieuse en ruisseau,
La tête à l’endroit.

Pleure, pleure, petite fille …
Quant à tes larmes,
Perles nacrées enchâssées
Au géant de papier,
Laisse-les tout en bas.

Garde-les en trésor,
Dans ta boîte de diamant,

Au fond de ton cœur d’enfant …



____________________________________________________

Poème écrit, de l’image,
Avec le mot facultatif parfum.

Image générée à partir de l’image initiale et du poème :
Prévision en dessein par l’Intelligence Artificielle, où le cours des choses dévié dans les choses 

Dans mes jours d'autrefois / Keremma

 



Dans mes jours d'autrefois,
Où ma chambre d'enfant
Était pleine de charme,
Une poupée en papier reposait,
Coquette et bien-aimée.
Son rire clair et joyeux
Embellissait la quiétude de la pièce.
La maison, dans toute sa chaleur,
Résonnait des éclats de sa gaieté.
Rien n'était abimé :
Ni les meubles solides,
Ni les tendres jouets,
Ni même les rideaux délicats
Sauf par le chat.
Tous, grands et petits,
Connaissaient le bonheur simple.
Il suffisait alors de s'habituer
Au doux parfum de cette réalité,
Et suivre les chemins de la vie.

Rêve / K

 



Ses robes de papier

Tant et tant manipulées, 

Tant et tant jouées

Les attaches abîmées

La poupée dessinée  

Se sentait froissée

L’insatisfaction est  

Un parfum tenace

Elle y faisait face

Mais elle n’avait qu’une idée

Trouver la parade

Se sortir de là

Quitter les planches

Où elle prenait de l’épaisseur

Car elle en avait plein le dos

Elle y mettrait le temps

Quelques années sûrement

Trouver le sort, la baguette,

Que ce vœu si cher soit exaucé

Et qui sait, enfin,

Prendre du volume

Changer de dimension

Trouver l’âme sœur

Pour lui faire du plat 


Lisette / Lilousoleil

 Lisette 




Il pleut depuis des jours et des jours ! Noémie s’ennuie, elle ne sait plus quoi faire. Elle a fait le tour de la pâte à modeler, des cubes avec des images du Petit Chaperon rouge, De la Belle au bois dormant et des trois petits cochons, de la maison forestière que son frère dans sa grande bonté lui a prêtée. Maintenant elle regarde la pluie qui ruisselle sur les vitres. Elle a bien dessiné des bonshommes sur les carreaux ainsi que des souris et des chats ; tant pis si elle se fait gourmander !  Elle a épuisé tous les livres documentaires celui des orchidées et des loups lui a bien plu ; elle les connait par cœur. Elle n’ignore plus rien des orobanches et les oryctéropes d’Afrique.

Soudain une idée germe. Et si elle grimpait au grenier ! Parfum d’antan.  Il y a de la poussière qui la fait un peu tousser ; des toiles d’araignées, d’ailleurs elle reste bouche bée : elle contemple une petite velue noire qui tisse des rayons tenus de filaments brillants. Noémie explore des cartons, des livres des vieux tissus. Un bouquin épais lui tend les bras enfin plutôt ses pages. La voilà assise par terre feuillant ce lourd machin. Un feuillet s’échappe puis deux puis trois etc… Des planches légèrement cartonnées sont répandues sur le sol ; un gros titre en lettres majuscules l’interpelle :

HABILLE LISETTE

Lisette en jupon blanc à petits froufrous l’invite à jouer. C’est bien plus rigolo que ses poupées habituelles et que cette idiote de Barbie rose bonbon qui pleurniche après son Ken infidèle !

-        Mets mon chapeau à fleurs Noémie

-        Ah non, je préfère la petite charlotte jaune à pois noirs

-        Cela ne me va pas au teint, je suis rousse. Pense bien à refermer la languette sinon je serai toute nue

-        Tu préfères la robe de mamie celle avec le tablier blanc des gâteaux au chocolat ?

-        Non je veux la robe écossaise bleu et vert. Attention mon col se décroche, tu n’as pas bien découpe la silhouette

Le temps s’est écoulé. La pluie a cessé momentanément. Sa mère l’appelle. C’est l’heure du goûter !

Ah aller patauger dans les flaques avec son ciré rouge ! Mais demain elle reviendra habiller Lisette

 






UNE VILAINE TACHE / J.Libert

 


    Que sont devenues ces jolies robes, tabliers brodés ainsi  que ces gentils bibis qui donnaient aux petites filles un air d’enfant sage et bien élevée ? Souvent, ces toilettes mettaient à contribution l’ingéniosité et le savoir faire de la mère de famille très fière d’habiller ses fillettes et ce, à la ville comme à la campagne.
 
    C’est ainsi que les deux fillettes de 6 et 8 ans arboraient, pour la première fois, un joli tablier à bretelles volantées à petits pois bleu marine sur fond blanc cousu par leur mère.
 
    On était en fin d’été, à la fin des vacances. Elles avaient l’habitude d’assister régulièrement à la traite du soir des vaches de la propriété, sagement alignées à l’étable sur du foin sec et propre.
 
    Les deux gamines  suivaient d’un œil attentif et admiratif la fermière se déplacer d’une bête à l’autre, tapoter leur arrière train d’une main ferme ,amicale, avant de s’asseoir sur son trépied en bois et de traire chaque pie d’un geste sûr et cadencé.
 
    Le lait tombait en musique le long des parois du seau en métal quand, l’une des vaches projeta une bouse magistrale, bien colorée, au parfum lourd et tenace, éclaboussant le coquet vêtement de l’enfant.
 
    Celle ci, pétrifiée, telle une statuette boueuse et odorante, bras et jambes écartés, n’osant plus faire un geste, se mit à pleurer bruyamment.
 
    Malgré de nombreux lavages et rinçages, le tablier à volants, relégué aux chiffons, conserva ses taches indélébiles et, la fillette, devenue adulte,  se souvint longtemps de la scène de la bouse de vache.

                                                                                                                

La jolie poupée / Daniel B

 


 

     Petite, j'ai toujours aimé jouer à la poupée, mais comme je n'en avais qu'une ( offerte par ma marraine pour mes 8 ans), très vite je fus prise d'une frénésie de création d'autres tenues. Chaque semaine, je lisais la revue « Modes et Travaux » que ma mère recevait par la poste. J'y puisais mon inspiration de couturière en jupe courte ! C'était pour moi une mine d'or ! Ma mère m'aidait à calculer les proportions afin de dessiner le patron. J'aimais travailler avec elle. Son parfum Chanel N°5 embaumait toute la pièce et nous passions des après-midis entières à fignoler mes modèles. Ensuite, elle fouillait dans son débarras et me tendait des chutes de tissus. Je commençais alors à découper mes différents morceaux que j'assemblais ensuite avec des épingles.

Il me fallait une semaine pour réaliser une robe et son chapeau assorti. J'en ai conçu cinq que je gardais précieusement dans une boîte. Puis ma mère prenait le relais sur sa machine Singer à pédale pour assembler le tout.

C'était un pur bonheur, je bénis encore cette époque et j'ai toujours gardé avec moi ma fidèle poupée Noémie et toutes ses tenues; aujourd'hui, c'est ma propre fille Jade qui joue avec elle. Elle passe son temps à l'habiller et à la déshabiller. La machine Singer de ma mère  est prête à reprendre du service dès qu'elle sera en âge de s'en servir. On appelle cela la transmission non ! Pour mon plus grand bonheur de mère.

 

             


En mode panoplie / Jill Bill

 



Choisis, je te la ferai m'a dit maman,

Pour ton anniversaire Bobette...


On a pas le sou pour la boutique « Au bonheur des dames »

Alors, maman coud...

Pendant que papa plante...


La... jaune, mais à petits pois !

Bonne idée a répliqué papa...

Moi je t'offrirai un parfum ma fille...


Je garde le tablier pour aller à l'école,

La belle robe, c'est pour la messe du dimanche...


Avec les restes de tissu

Maman me fera une Fanfreluche...


J'ai hâte, j'ai hâte,

Et si je suis bien sage, comme une image,

J'aurai aussi le chapeau...