04 novembre 2024

Sujet 113 - les participants

 



La singulière par Jill Bill 

BNB par L'Entille 

Occasion unique par J. Libert

En grand / K

02 novembre 2024

sujet n°113 - semaine du 2 au 9 novembre

 




LE CHATELAIN / Tarval

 


Sire, quel plaisir de vous voir tout à loisir,

C’était mon plus grand désir,

Je vais donner une sucette à votre fille,

Afin de la ravigoter,

Elle m’a l’air fatiguée depuis son accident,

Et son astragale gauche est cassé,

La pauvre, elle est dans un fauteuil roulant.

Savez-vous qu’il se tiendra ce soir dans le parc un bal musette,

Il faudra faire attention, il pourrait y avoir un assassin dans la foule,

Il vaut mieux pour vous tirlipoter avec vos camarades de jeux,

Le bal musette est réservé aux petites gens.

Cette promenade m’a fait du bien,

Et j’espère pouvoir assister à la grande réception

Que vous allez organiser avec les nobles de la région.

En attendant ce jour, je rentre chez moi,

Des paillettes plein les yeux,

Et je sais que j’ai beaucoup de chance

D’être le bienvenu dans la cour de ce grand sire.

Tirlipoter / La Licorne

 


Connaissez-vous le mot “tirlipoter” ?
 
Non ? Je ne vous en veux pas.
 
Il y a des mots qu'on découvre à 50, 60 ans, voire plus.
 
Comme le jour où mon médecin m'a dit
 
que j'avais une possible fracture de l' astragale...
 
De l'astra...quoi ?
 
Je ne savais pas que j'avais un astragale,
 
alors je ne peux pas me l'être cassé, voyons...
 
Et puis, d'abord, on dit “un” ou “une” astragale ?
 
Mystère.
 
J'ai beau me tirlipoter les méninges,
 
je ne sais pas, je ne sais plus.
 
J'ai parfois la mémoire qui part en sucette.
 
Je n'ai plus 20 ans, voyez-vous..
 
Faudrait avoir le loisir de revoir toute l'anatomie.
 
Mais je n'ai plus vraiment l'énergie, à mon âge.
 
Il fut un temps où les bals musette
 
fournissaient ce genre d'occasion...
 
Désir, plaisir et joyeux sires...
 
On revisitait toutes les parties du corps en une soirée.
 
Rien que d'y repenser me ravigote...
 
Ou... me tirlipote ?
 
C'est si loin, tout ça,
 
mon bon monsieur.
 
Le temps est assassin.

Le bal à Jo / L'Entille


Sire, me feriez-vous le plaisir de tirlipoter avec moi à l’occasion du bal musette qui se donne ce soir sur la place de l’hôtel de ville ?
 
- Très chère, vos désirs sont des ordres ! Seulement, voyez-vous, lors de la dernière chasse je me suis fêlé l’astragale en descendant de ma monture. Elle n’est pas encore tout à fait ravigotée, l’astragale pas le cheval.
 
- Qu’importe, vous m'accompagnerez et je danserai tout à loisir avec de charmants jeunes gens pleins de fougue. Mais je ne veux pas voir votre regard assassin posé sur moi. Sinon, je vous garantis que cette soirée partira en sucette. Foi de la reine du bal.

Le bal d'Halloween / Galet

 



- Sire ! Sire, de grâce, vous m’aviez promis cette Danse macabre !
 
- Las, ma mie, cela je ne puis, car le pied me manque ayant égaré mon astragale lors de ma dernière sortie de caveau… Mais venez là, asseyons-nous sur cette tombe et jasons sur ce spectacle.
 
- Quel plaisir de retrouver l’air frais ! Regardez la baronne, qui aurait pensé, l’ayant connue tant en chair à force de sucettes, qu’elle possédait un aussi ravissant squelette ?
 
- Il est vrai ! C’est sans doute pour cela que notre confesseur nous engageait à privilégier la beauté intérieure ! Encore que malgré mon inconfortable état, il me vient parfois le désir de tirlipoter une de ces ravissantes jouvencelles qui nous viennent parfois visiter…
 
- Sire, vous êtes incorrigible ! Vous avez eu tout loisir de vous dissiper durant votre vie, essayez maintenant de jouir de ce temps calme que vous a offert l’assassin à la solde du dernier mari bafoué !
 
- Diable, diable, mais que ne donnerai-je…
 
- Sire, Sire ! s’époumone un sac d’os qui trottine entre les allées, nous venons de retrouver votre royal os !
 
- A la bonne heure ! Juste à temps pour cette valse-musette ! Voilà qui va me ravigoter ! Venez, ma charmante, allons tester la souplesse de nos articulations !
 

A ne pas manquer / K

 




Bonnes affaires –

Faites vous plaisir à loisir

vous contenter est notre plus cher désir.

Telle est notre devise.

 

Propose sketchs désopilants pour dérider triste sire (par 2 ou par 6)

Cède -raison de santé- musette moitié vide.

Echange sucette citron peu utilisée.

Cherche pour petits travaux jardin brouette molle à ravigoter.

Propose en prêt schtroumpf à tirlipoter.

Revend astragale en titane pointure 44.

Revend assassin maladroit (promo 50%) mais balles neuves.


BROCANTE, MODE D’EMPLOI / Galet

 



Se lever très tôt et de bonne humeur un dimanche, alors que le désir de rester au lit vous rend grognon les six jours précédents.

Laisser sa place chaude à l’homme qui s’étale, qui aurait été d’un grand secours pour porter le butin que vous comptez rapporter, mais qui, avec son air de martyr profondément ennuyé, vous gâcherait le plaisir de fouiner à votre guise, de poser des questions idiotes sur la façon de tirlipoter tel objet qui a attiré votre attention sans intention aucune de l’acquérir.

Traverser dans la nuit encore installée des hameaux endormis, trouver à se garer tout près de l’entrée du déballage, en ignorant le regard assassin d’un autre prétendant à la place, et repérer dès l’arrivée le coin restauration où vous irez vous ravigoter avant de repartir, quand votre corps réagira aux odeurs croisées des crêpes, du café et des saucisses.

Embrasser du regard les stands et décider de débuter par le bord droit de l’allée de droite, en vous réservant le loisir de couper brusquement vers la gauche si votre radar oculaire réglé sur 180 degrés vous signale une opportunité.

Chiner de ces choses que vous avez eues, connues chez vos parents, jetées ou vendues avec soulagement, et retrouvées là, auréolées de nostalgie, comme cette musette semblable à celle qui vous servait de cartable dans votre jeunesse finalement pas si lointaine, ou cette édition de « L’astragale » qui vous questionne : qu’avez-vous fait de ce livre ?

Finir votre tour et repartir en arrière pour être sûre de n’avoir rien raté, croiser au détour d’une table un triste sire qui entame avec un vendeur une discussion menaçant de partir en sucette.

Manger une part de tarte en vous brûlant la langue avec un breuvage noir, ramasser un ou deux sacs pleins, regagner votre voiture en vous promettant de ne pas tout montrer à votre moitié qui ne sera pourtant pas dupe du maigre bilan de votre quête… et projeter de consulter le calendrier des manifestations du week-end prochain !


TRIBULATIONS D’UNE NOIX / J.Libert

 

    « Je suis tombée de l’arbre un beau matin d’automne. Ma bogue verte et souple a durement éclaté et je me suis retrouvée presque nue sur le sol. Heureusement, ma coque dure et ronde m’a fait rouler dans la rigole du trottoir et là, il fallait y mettre du désir, de la bonne volonté pour m’écraser d’un seul pas de promeneur.

 
    Je croyais me dessécher seule et isolée, à peine remarquée, quand un livreur de pommes déchargea la moitié  de son sac percé sur le bitume, près de la maison de Sire Walter à qui était destinée la livraison. On me récupéra  dans un panier avec les fruits qui avaient subi quelques bosses en tombant.
 
    Tout étonnée de me trouver au milieu de ses pommes,  la femme de service m’observa d’abord attentivement se demandant si elle devait immédiatement me tirlipoter  et me déguster miette par miette ou me mettre de côté et décider plus tard de mon sort.
 
    Je dirais que je n’en menais pas large sachant, qu’un jour ou l’autre, comme toutes les autres noix que j’avais connues, je finirais ma vie entre les deux bras d’une pince de torture impitoyable : le casse noix. J’avais souvent entendu le bruit sec et assassin qu’il faisait au contact  de notre coque pour libérer l’amande à la forme si caractéristique et au goût si incomparable.
 
    Au cours d’une séance d’épluchage des pommes, je me glissai sous les épluchures et me retrouvai à la poubelle. Ravigotée c’était, pour moi, le moindre mal. Avec un peu d’ingéniosité, je pouvais, à nouveau, me retrouver à l’air libre. Tout, plutôt que de mourir en mille miettes sous la pince ou les dents des gourmands.
 
    Je restai longtemps parmi les immondices pourrissant à loisir et pensais terminer, là, ma vie de noix inutile quand un jeune garçon d’une ferme voisine me dénicha. Il me ramassa dans sa musette au milieu d’un bric à brac de bonbons acidulés, de sucettes colorées. Il eut la bonne idée de m’enfouir dans la terre, dans un angle du champ de pommes de terre de son père au milieu duquel poussait une petite plante rare : l’astragale, sensée stimuler l’immunité.
 
    Aujourd’hui, vingt ans après, je suis un noyer merveilleux et l’enfant, devenu adulte, contemple avec plaisir et fierté mes branches porteuses d’une nombreuse descendance. »

Le roi Merlin / Vegas sur sarthe

 



« Dites donc Mansart, qu'est-ce que c'est que ces machins là-haut qui partent en sucette ? »

« Euh... ce sont des astragales Sire, des moulures entre colonnes et chapiteaux »

« C'est un peu ringard, non ? Il faudrait me ravigoter tout ça, donner un coup de jeune en façade au lieu de tirlipoter tout à loisir votre Galerie des sucettes ! »

« Euh... des Glaces, Sire … c'est la Galerie des Glaces »

« Ouais, si ça peut vous faire plaisir. En tout cas vous me ferez mettre au frais cet assassin qui a salopé mes astragales qu'on dirait des gros boudins »

« Euh... ce sont effectivement des boudins, Sire quand d'autres disent à tort que ce sont des tores »

« J'ai parfois du mal à vous suivre, Mansart. Et d'où sort ce fabricant de boudins ? »

« C'est un de nos sous-traitants qui officie chez Leroy-Merlin. Leur slogan c'est Inventons le château de demain »

« Plait-il ? Le roi, y'en a qu'un, c'est moi ! D'ailleurs vous voudrez bien faire déposer cette citation sous mon nom de domaine RoiSoleil.org »

« Vos désirs sont des ordres, Sire »
« Quant à ce coup de jeune dont je vous parlais, je verrais bien une grande arena en plein air pour des bals-musette où Lully pourrait jouer ses niaiseries et faire guincher la Montespan et toutes ces précieuses ridicules »

« Comme il vous plaira, Sire »

« Et de grâce, exilez-moi ce soi-disant roi Merlin ! »