La Mer
Elle est
là, elle arrive. Rien ne peut l’arrêter. Les falaises, les fosses creusées,
les sacs de sable, ne sont pas en mesure de la défier.
On l'a
dit belle, on l'a dit nourricière, on l'a dit résiliente ; mais en définitive
c’est elle qui mène la danse. Elle attend patiemment son heure. Ses langues
douces et voraces titillent les obstacles intrépides et insensés posés sur son
chemin. Ces barrières ont beau être là depuis la nuit des temps, il arrive un
jour où le mur de protection cède devant la pugnacité de ses assauts. Même les
barrages, aussi résistants qu'ils soient, construits par les hommes ne sont pas
de taille à affronter la force de ses colères et de sa ténacité.
Qu’elle
soit chaude ou froide, qu’elle porte un nom ou un autre, qu’elle s’étale à
perte de vue ou dans un écrin terrestre, elle attire et semble expirer à nos
pieds. Ce stratagème fondateur de sa perfidie lui donne la force de tenir tête
aux manigances humaines.
La mer
est libre. L’eau coule, bataille, reconstruit ses contours, écrit son histoire
encore et encore et réécrit nos vies.
Chaque jour elle vient vomir sur les plages les preuves de la maltraitance des hommes.
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