27 janvier 2025

Sujet 124 - les participants

 




Jill Bill : Bof ! 

Vegas sur Sarthe : Y a d'la haine 

Marie Sylvie : L'oasis de paix 

L'Entille : Tactique et tac ! 

K : Mirage

J.Libert : Le geai bleu 

La Licorne : Alphabétiquement vôtre

Lilou : Le trop c'est trop !

25 janvier 2025

Sujet 124 - semaine du 25 janvier au 1er février

 



                                                              

Ordonnance. / L'Entille

 



Ordonnance.


 

- Docteur, voici votre ordonnance. Que je n’y comprenne goutte, soit! Mais que vous mettiez le pharmacien en échec, là c’est fort !

- Madame, ce n’est pas un charabia, vous vous en doutez. Ai-je le temps pour ces gamineries ?

- Vous n’avez pas le temps, j’en suis fort aise. Croyez-vous que mon temps soit moins important que le vôtre ?

- Madame, je ne me permettrais pas.

- Et le pharmacien, ainsi que toute son équipe a tenté en vain de déchiffrer vos hiéroglyphes.

- Madame! Il est vrai que mon écriture laisse à désirer mais de là à la comparer à des idéographes.

- Ah les grands mots ! Mais, mes grands maux à moi ne sont pas prêts d’être calmés si l’apothicaire est dans l’impossibilité de me délivrer mes potions.

- Comme vous y allez !

- Et vous ? Tenez, regardez.

- Ah oui, quand même ! Je crois que là je me suis dépassé.

- Le logiciel pour taper les prescriptions est très au point, vous devriez l’essayer.

- Peut-être.

- A ce niveau vous n’avez guère le choix, à moins d’apprécier les retours d’expérience très désagréables.

- J’espère que ça pourrait aider à contrer ma dyslexie.

- Essayez l’intelligence artificielle. Il paraît que ça résout tous les problèmes.

 


Le code / Emma

 



Le code 
Il y avait, à Oxbridge, un très sérieux professeur d'histoire ancienne, nommé Willybillie Poe, que la reine avait anobli  pour l'ensemble de ses travaux, salués dans le monde entier,  sur  les vestiges des écuries d'Alexandre  le Grand qu'il avait lui-même découverts en Éthiopie orientale.
Au cours d'une mission dans les monts désertiques du Globaï, il trouva, dans une grotte à demi bouchée par le sable, une tablette d'argile gravée de signes.
La découverte était d'importance, car, selon la théorie du professeur Poe, Zarathoustra aurait fini sa vie en ermite dans le désert du Globaï.
Willybillie Poe entreprit donc de comparer les signes de la tablette, qu'il avait appelés "écriture globaïlienne", avec toutes les écritures qu'il connaissait : Chaldéen, Assyrien, Hittite, Egyptien de toutes les époques. En vain. Au mépris de toute logique, il étendit les recherches au Chinois antique, au Tartare moyen et bas, au Sibérien, à l'Iroquois, au Navajo, et aux signes des pyramides Maja… à toutes les langues répertoriées dans la grande bibliothèque d'Oxbridge.
 Aucun résultat.
Sir Poe passait toutes ses nuits dans une fièvre de plus en plus agitée. Il en perdit son latin. Puis sa santé. Puis sa femme. Enfin il fut licencié par l'université pour comportement erratique en cours, avant de mourir victime d'une infection transmise par les cloportes des grottes.
Or donc il arriva que le mois suivant, Harry Beans, Californien de 16 ans et demi, surfeur sur la vague le jour et le dark web la nuit, tomba sur la photo de la plaque du Globaï dans National geographic.
 
Ayant forcé quelques codes secrets en moins de temps qu'il ne faut pour saisir la souris, il lui fallut exactement 11 minutes pour déchiffrer les signes, après s'être connecté à "CIA cryptoservice niveau 7".
 
                       Et il lut :
- un sac de farine
- 2 poulets
- une jarre d'huile
et ne traîne pas en route !


MARQUES DÉPOSÉES / Galet

 



MARQUES DÉPOSÉES


C’était un dimanche de novembre gris et pluvieux et toute la famille était rassemblée pour l’anniversaire de l’aïeule. Cinq enfants et leurs conjoints et conjointes, plus leurs enfants, certains accompagnés et les petits enfants, cela faisait pas mal de monde et de bruit. Grand-mamy ayant déclaré vouloir se reposer un peu dans sa chambre, les adultes avaient investi la salle à manger pour jouer au scrabble ou aux cartes, quelques uns préférant le salon pour discuter de tout, de rien en sirotant un café ou un digestif.  Comme le temps ne se prêtait pas aux jeux d’extérieur et que les enfants, excités d’être ensemble commençaient à s’énerver mutuellement, Benjamin eut une idée : il les fit assoir en cercle sur le tapis du bureau, prit sur une étagère un gros album photos qu’il feuilleta quelques secondes avant d’en sortir un grand cliché qu’il fit circuler en proposant : « Trouvez ce que cela représente ». 
- Ben, c’est des lettres, dit Alan avec un haussement d’épaules, en passant la photo à sa voisine, même qu’y a les lettres de mon nom, mais elles sont pas ensemble.
Il était très fier de son savoir fraîchement acquis depuis son entrée au CP en septembre et apposait sa « signature » en lettres bâtons sur les cartes d’anniversaire.
- Bien sûr, bon début de réponse, dit son oncle, mais ce n’est pas celle que j'attends.
- C’est écrit dans la pierre, dit Jeanne – « gravé » la reprit son cousin Jules qui était tout de même en cinquième – mais c’est quelqu’un qui savait pas bien pasque y en a plein à l’envers.
- Exact ! valida Benjamin, mais pourtant tout est correct.
- Je sais ! Je sais ! cria Nicolas, y z’ont presque raison, Alan et Jeanne, c’est un jeu que j’aime bien, y en a un chaque fois dans le programme télé, y faut trouver le mot qui reste quand t’as barré toutes les lettres qui forment d’autres mots qui sont écrits dans tous les sens, en hauteur, à l’envers, même en travers ! Tiens, j’ai déjà trouvé : TOME, CAPE, AN…
Tous étaient maintenant têtes contre têtes au-dessus du rectangle de papier glacé.
- Et moi : TON, AME, BOOM, TOY… renchérit Virginie.
- Ça peut pas, c’est de l’anglais ! contesta Maxime.
- Moi, z’ai trouvé PINGOUIN, zozota la petite Line qui ne savait ni lire ni écrire, mais ne voulait pas être en reste.
Leur oncle s’amusait autant qu’eux à les voir si concentrés, mais encore une fois, ce n’était pas la bonne réponse.
- Et si c’était un message d’un pirate pour indiquer où il a caché un trésor ? suggéra Timothée.
- Non, plutôt un message codé comme pendant la guerre, pour dire quand les Américains vont débarquer par exemple. Il faut remplacer chaque fois une lettre par une autre pour pouvoir le déchiffrer, dit Sonia, l’aînée du groupe. Mais le problème, c’est de trouver si c’est la lettre d’avant, ou d’après, ou de plus loin… C’est pas fastoche !
- Et p’têt bien que c’est une liste de courses, ou une recette de cuisine ! gouailla Steph qui ne pouvait pas rester longtemps sérieux. Allez, Tonton, dis-nous !
Comme tous acquiesçaient, Benjamin expliqua qu’en fait c’était une inscription en grec très ancien, trouvée en Crète, avec d’autres blocs gravés semblables et complémentaires et que l’ensemble n’avait encore pas été complètement déchiffré. Le texte était rédigé en boustrophédon, c’est-à-dire en zig-zag, donc une ligne sur deux était écrite à l’envers, c’est pour cela que Jeanne avait repéré les caractères à l’envers. Si c’était une écriture moderne, ils pourraient lire ces lignes avec un miroir ! Et il leur montra un exemple trouvé sur internet. Les enfants trépignaient, tous voulaient essayer. Les adultes venus jeter un œil dans le bureau s’étaient aussi pris au jeu.
Pourtant l’heure tournait et chaque famille devait regagner son domicile, mais les enfants s’étaient juré d’échanger une lettre par semaine en boustrophédon ! En montant dans sa voiture, Ben souriait, content de son initiative mais très dubitatif quant à ce serment enfantin !




A...B...C… / J.Libert

 


A...B...C…



    La vieille Sonia se souvient encore de son apprentissage de l’alphabet vers l’âge de 4 ans, et pour elle, c’est un souvenir à la fois merveilleux et douloureux.
    Avant son entrée à l’école primaire du bourg, à 5 ans, c’est son père qui lui avait fait nommer, répéter, dans l’ordre, les 26 lettres de ce magnifique alphabet ; mais chaque fois qu’elle se trompait, il la corrigeait sévèrement à en avoir les cuisses bien rougies.
    Les lettre entrées dans ses chairs, quelle ne fut pas sa fierté de les découvrir, de les lire sans erreur et d’un trait, écrites à la craie blanche sur le haut du grand tableau noir qui couvrait le mur de la petite classe.
    Plus tard, docile, appliquée, la jeune Sonia répétait , journellement, l’enseignement ritournelle mnémotechnique de sa première maîtresse : re la roue, se la souris, pe la jambe à papa, que la jambe cassée etc. Ainsi,l’apprentissage de la lecture lui parut chose facile et fut , pour elle, une activité joyeuse.
    Est ce pour ces premiers souvenirs que la vieille Sonia préfère encore, aujourd’hui, le manuscrit à l’ordinateur ? Elle adore manier le crayon pour former des lettres même si celles ci évoluent avec le temps. Elle se demande toujours, naïvement comment on a pu et comment on peut inventer autant de mots avec seulement 26 lettres : tant de mots trésor mais aussi tant de mots tueurs – À nous de choisir !- 

A la masse ? / K

 



Kryptos : -Je te l’avais dit, encore une course au trésor truquée.  Il n’y a aucun levier, aucune trappe, pas de tiroir secret, tout est bloqué, rien ne bouge, ne rêve pas d’une lettre amovible, tout est en pierre !

Enigmus -Ah d’accord ! Alors va chercher les cadors ! Puisque là ils nous prennent pour des condors, on va leur montrer qui sont les ténors, foi de conquistador !

Kryptos alerta leurs deux camarades costauds Kulbutor et Kognesec qui attendaient à deux pas.

-Les gars, vous êtes prêts? Allez, amenez vos masses. Pas de quartier.

Les deux bestiaux ne se firent pas prier : ils mirent tout leur cœur à pulvériser l'obstacle qui contrariait tant leurs bons maîtres. 

Leur œuvre accomplie, enfin, le parchemin s'offrit à Kryptos et Enigmus.

Ceux-ci malgré leurs efforts ne parvinrent pas à le dérouler.

-    - Kryptos, rappelle les cadors !  

À LA RECHERCHE DE L'OR...THOGRAPHE / Marie Sylvie

 






Cette image me ravive mon combat.
Cela me rappelle effectivement lorsque j'ai retrouvé conscience après cette longue période végétative. 
Je ne savais plus écrire, j'avais perdu la maîtrise de la langue française et il m'a fallu un immense courage pour aujourd'hui arriver à écrire ces lignes. 
J'étais terrorisée de ne plus pouvoir parler à cause de mon handicap mais encore plus de ne plus pouvoir écrire une ligne.
J'avais oublié des souvenirs précieux et la manière de m'exprimer, pourtant j'éprouvais ce besoin immense de crier ma joie d'être vivante même si je restais une épave. 

Ne pouvant plus parler à cause de mon invalidité, j'ai d'abord voulu faire des mots croisés mais il m'était impossible de tenir un crayon. 
Pourtant, je tenais à retrouver ce trésor qu'on m'avait volé : Le vocabulaire français et son orthographe. 
J'étais effrayée de ne plus savoir écrire et de n'avoir plus qu'un vocabulaire restreint. 
Alors mon époux m'a offert un smartphone pour transmettre mes besoins par messagerie whatsapp ou par mail. 
Ainsi nous avons pu communiquer.

Pour lui, l'orthographe n'était pas important mais pour moi elle l'était. 
Je le vivais comme un traumatisme.
À force de ténacité, j'ai relu mes écrits que j'avais conservé, des textes poétiques et des chansons. 
J'ai commencé par un site de débat sur divers sujets pour me refamiliariser avec les mots mais aussi la vie quotidienne elle-même. 

Et cela m'a mené jusqu'à ces ateliers d'écriture qui me donnent des inspirations, des sujets d'écriture. 
Voilà trois ans que je livre ce combat, cherchant toujours ce besoin d'entretenir la manière de parler, pour l'instant par écrit, en espérant qu'un jour je pourrais également retrouver la force de parler.
Pour l'instant, il y a du progrès, mais parler c'est comme vouloir articuler  une phrase après un footing : Je suis essoufflée dès les premières mots.

En revanche, pour l'écriture, il suffit de lire mon blog où entre les textes frais répondant aux défis et mes textes que je recopie, j'occupe beaucoup de page, ayant toujours l' angoisse de me réveiller, d'ouvrir les yeux et de ne plus savoir à nouveau écrire. 


Les chercheurs d'or / Jill Bill

 


Les chercheurs d'or...

Pour trouver le trésor
Faut décrypter, ça.......... !!!

Trouvez-moi Champollion, vite fait....

Il est mort !!
Autant faire parler une momie m'sieur l'aventurier !!

Appelez Adèle Blanc-Sec alors,
Elle est extraordinaire là-dessus aussi.......

Et qu'est-ce qui dit que trésor il y a
M'sieur l'aventurier....... ?

Je le sens, c'est tout !!!

C'est peut-être une épitaphe, ou
Une liste de commissions, hi hi......

Suffit hein !!!!

Ah ces aventuriers en quête de bonne fortune
Tous les mêmes....

Il va tomber sur un os, je ne dis rien,
Les pilleurs de tombes sont rapides....

19 janvier 2025

Sujet 123 - les participants

 



Les chercheurs d'or 
Jill Bill 

A la recherche de l'or...thographe 
Marie Sylvie 

A la masse ?
K

A...B...C…
J.Libert

Marques déposées
Galet

Le code
Emma 

L'ordonnance
L'Entille 

18 janvier 2025

Sujet 123 - semaine du 18 au 25 janvier

 



Pauvre Jean / Lilou

 Pauvre Jean


Quand je vois cette photo, si belle si colorée , je ne peux m’empêcher de penser à cette histoire que l’on se raconte chaque fois que l’hiver approche.

Jean, homme fort, courageux toujours habillé avec sa chemise à carreaux du Canada, prend sa hache et s’en va vers la remise pour couper son bois. Sûr qu’au mois de novembre c’est un peu tard dans la saison mais Noélie, sa compagne l’a quitté, sur un malentendu et elle est partie convolée avec Justine l’ex de Jean. Le pauvre bougre a mis plus de trois mois pour se remettre de cette trahison. 

Alors qu’il est en pleine action, un jeune de bel indien, plume au chapeau passe par là et tout en lui disant bonjour, il lui signifie que l’hiver va être rude. Jean qui pensait que son stère était suffisant pour l’hiver décida de continuer encore un peu. Un peu plus tard, le bel indien repasse près de lui, voit le tas de bois grossi et hoche la tête et dit :

« L’hiver sera rude  et même très rude ! »

Dubitatif, Jean regarde son tas de bois évalue les stères et se dit que si le bel indien, autochtone lui dit qu’il fera froid et même très froid, c’est que cela va être terrible.

Il décide donc de couper encore quelques troncs. A la fin de la journée, Jean est épuisé mais très content. Il aura chaud cet hiver. Son poêle acheté avec Noélie sur un coup de cœur, va ronfler de toutes ses flammes et avec Totore, sa chienne patou, il va couler des jours tranquilles.

Alors qu’il se débarrasse de ses vêtements trempés de sueur, le bel Indien revient et lui dit dans un grand sourire :

«  l’hiver sera froid très froid, rude très rude ! »

Jean est décontenancé. Pourtant au tonnage de bois entassé devant la terrasse, il pensait que finalement c’était bien suffisant. Agacé par cet olibrius, il finit par lui demander :

«   Et pourquoi l’hiver sera froid, très froid et rude  très rude et pourquoi pas  glacial ? tant que vous y êtes ! »

Le bel indien caresse sa barbe de cinq jours et lui déclare :

« Chez nous on dit que quand l’homme blanc coupe du bois c’est que l’hiver sera rude ! »

L’indien entendit soudain le bruit d’un corps qui tombe ! Jean s’était évanoui !

LE BÛCHERON CANADIEN / J.Libert

 


 

    Pour James, jeune bûcheron œuvrant dans les immenses forêts Canadiennes, tous ces paysages de France : les forêts, les sous bois, les clairières, lui semblaient miniaturisées, mais cette nouveauté, ce dépaysement allaient facilement lui convenir, il en était sûr.
    Sa veste sur une épaule, son sac à dos sur l’autre, il allait d’un pas allongé qui coulait sur les nappes de mousse. Les conifères dirigeaient leur cime pointue vers le soleil, les grands chênes étalaient leur imposante ramure et l’écorce des bouleaux éclairaient les sous bois d’une blancheur fantomatique. De temps en temps, des feuilles mortes et rousses, que le frimas n’avait pu détacher, flambaient, tordues et ratatinées de sécheresse.
    En arrivant à l’étang, une dizaine de barques de pêche, amarrées dans la crique, dansaient sous le clapotis des vagues au son d’un petit bruit métallique.
    Une poule d’eau nageait à la frange des roseaux, allongeait le cou par saccades comme un jouet mécanique
    L’allée s’infléchit brusquement, déboucha sur une large trouée. Un seul petit nuage se reflétait dans le bleu de l’étang. James s’arrêta, surpris par le silence. Debout, il s’abîma quelques instants dans une bienheureuse contemplation. Il se voyait déjà prenant une pause bien méritée après une matinée d’abattage d’arbres signalés comme étant fragilisés ; Fatigué mais satisfait du travail, il partageait le casse croûte avec ses compagnons avant de s’y remettre et d’achever le nettoyage de la parcelle.
    Dommage, le temps pressait ! Il avait rendez-vous dans un quart d’heure à la mairie du village pour s’inscrire comme ouvrier bûcheron… et les contrôleurs des Eaux et Forêts, peu nombreux, ne transigeaient pas sur les horaires de recrutement.
    Par intervalles, une douce plume de brise ridait la surface de l’étang de façon fugace.
    James, envahi par la beauté du lieu, ressentit, le temps d’un éclair, une sensation d’éternel le délivrant de toute menace humaine. A nouveau, tout lui redevint familier. Il reprit sa marche après avoir jeté un dernier regard derrière lui.

L'INDIEN DECU / Marie Sylvie

 



L' INDIEN DÉÇU 


Dans une forêt lointaine, sous le ciel d'émeraude, 
Une hache repose, reflet d'une histoire vieille et chaude .
Plantée dans le tronc comme un écho du passé 
Elle raconte la quête d'un indien à la généalogie brisée.


Le tronc murmure des légendes d'antan
Tandis que la hache, symbole du temps troublant, 
Rappelle les ancêtres, les espoirs et les peines.
Dans le cœur de cet indien, un chagrin qui le freine. 


Les racines profondes de son arbre généalogique
Se tissent en silence dans une danse mélancolique. 
Mais une plume d'aigle dans la brise légère 
Promet que la vérité un jour sera fière. 


Ainsi la hache plantée avec désillusion 
Résonne comme une quête d'identité et de passion.
Et dans ce bois chargé de tant de souvenirs, 
L'indien trouve la force de poursuivre son avenir. 




Jour de joie à la santé / L'Entille

 


Jour de départ à la Santé.

Trois détenus se sont éclipsés.

L’un a été hélitreuillé, mal arrimé.

Le deuxième a oublié de respirer

Le troisième a plongé dans les bras de Morphée.

Dixit le dirlo, le couperet va tomber.

Une enquête menée,

Des sanctions distribuées.


Jour de fête à la Santé

Nous les prisonniers,

On n’est pas des lapins du clapier,

On va pas attendre la prochaine levée

Pour distribuer le courrier.

Oui, des têtes vont tomber.


Jour de deuil à la Santé.

Trois plumes se sont envolées.

Nous, les parias de la société

On va chanter leur liberté recouvrée

Du haut en bas des escaliers.

Ils ne pourront pas nous bâillonner.

Jour de joie à la Santé.

Métier d'antan / Galet

 


Je prends ici la plume pour vous parler d’un métier aujourd’hui disparu, du moins dans sa version initiale, celui de bourreau des cœurs.

Personne ne saurait dire où et quand il est apparu, mais c’était à coup sûr à l’époque où on considérait que le cœur était le siège des émotions, et tout particulièrement l’amour et toutes ses déclinaisons. 

Il ne fallait pas confondre ce professionnel avec son collègue décolleur de têtes. Non, lui était plus subtil, il recensait les cœurs meurtris à la disparition de leur enveloppe charnelle et se chargeait de les éliminer à jamais pour que personne n’ai la tentation de se les approprier. La condition principale pour exercer était bien évidemment d’être sans cœur.

Bien sûr, cela n’excluait pas les préférences : un cœur de pierre était un défi, le tranchant de la hache pouvait riper, voire blesser celui qui tenait le manche, il fallait souvent s’y rependre à plusieurs fois avant de créer la faille qui faisait exploser la masse. Le cœur sec, lui, cédait beaucoup plus facilement. Un cœur tendre, par contre, pouvait poser problème, il glissait sous le fil, se déformait, et le travail était parfois moins net. Il lui fallait aussi attacher les cœurs volages au billot de crainte qu’ils ne s’échappent avant que la cognée ne s’abatte. Par contre il refusait les cœurs brisés, la besogne ayant été bâclée en amont, mais il guettait les cœurs à prendre, ils représentaient des clients potentiels. Quant aux cœurs d’artichauts, il les débitait délicatement, comme on effeuille une rose.

Quelques uns cependant sortaient du lot et l’obligeaient à des précautions qu’il jugeait fastidieuses. C’étaient les nobles cœurs, les cœurs fiers ou vaillants qu’il fallait manipuler avec précaution de peur de heurter l’opinion, même s’il pensait parfois que le faire aurait pu révéler quelques failles dans le cœur d’autrui… Sa pire crainte était de tomber sur quelqu’un comme lui, qu’il lui faudrait alors abandonner aux supplices traditionnels. Il savait pourtant que c’est ainsi qu’il finirait. 

Le temps et les siècles passant, la charge s’est éteinte, même si la dénomination persiste. Le champ d’action du bourreau des cœurs s’est considérablement rapetissé, seules les âmes faibles se laissant prendre dans la nasse des sentiments. On considère aujourd’hui qu’un cœur peut avoir une seconde chance dans un autre corps, après que des gens jugés très compétents lui aient dénié le rôle qui autrefois le condamnait. Le cerveau, même s’il avait toujours été partie prenante, détient aujourd’hui le monopole des décisions bonnes ou mauvaises qui engagent la vie de tout un chacun. C’est probablement ce que Monsieur Guillotin avait essayé de faire comprendre avec ses nombreuses expérimentations, et son invention n’a jamais été détournée de ses intentions premières. Y manquait la subtilité sans doute, cause de sa disparition. 



Euh... / Jill Bill

 



Pour faire un feu d'camp, faut du bois
Pour faire de la bûche faut une hache... CQFD !!

Même un scout poids plume s'y met !!! On bûche !!!

Euh, j'veux bien monter la tente, chef,
Et pis c'est pôs juste, le gros Robert est déjà au repos....

Je n'aime pas les petits comme les grands rapporteurs !!

Le scoutisme a son côté dangereux....
J'avais dit non à père, à mère !!
Ce soir lancé de hache sur cible qu'il a dit le chef...
C'est pas jouer avec le feu ça !!!!!!!

L'an passé c'était colonie de vacances ;
Je me souviens encore de la lettre que Pierre a envoyé à ses « vieux »....
No comment !!!!

Aaaaah finalement je serai de corvée de patates !!!!


13 janvier 2025

Sujet 122 - les participants

 


Euh... par Jill Bill

Métier d'antan par Galet

Jour de joie à la Santé par L'Entille 

L'indien déçu par Marie Sylvie

Le bûcheron canadien par J.Libert 

Pauvre Jean par Lilou

11 janvier 2025

Sujet 122 - semaine du 11 au 18 janvier

 



Le pianiste d'Alicia/Lilou

 Le pianiste d'Alicia



Alicia était là comme chaque jour depuis une semaine, après l’école. Il avait plu, une pluie orageuse qui avait laissé quelques flaques qui amusaient les enfants surtout les plus petits. Autour de lui, les passants vaquaient à leurs occupations ; certains pressés faisaient fi des trottoirs glissants d’autres prenaient leur temps et musardaient leur cabas à la main contemplant les vitrines qui à cette heure du jour commençaient à s’allumer. Lui, il ne voyait rien. Il était pris par la musique ; il la vivait au point d’oublier qu’il était installé devant un bistrot, qu’il faisait la manche pour gagner trois sous. Il jouait jouait jouait malgré l’humidité de son blouson malgré ce piano droit qui n’avait rien à voir avec son piano de concert.

Ah ! les concerts, il se souvenait de son rêve. Il s’était vu à Pleyel ou Berlin ou Carnagy Hall. Il se souvenait de Diane, violoniste avec qui il voulait monter un duo et en attendant ils s’étaient mariés et très vite Alicia était venue au monde, un bébé qu’il adorait. Mais rien de tout cela. Alors qu’il était promis à un avenir de concertiste brillant, un stupide accident, un bras brisé et le pouce broyé avait mis fin à sa carrière. Il s’imposa une rééducation longue et difficile pour récupérer de la dextérité, rééducation durant laquelle Diane le quitta emmenant Alicia avec elle, pour s’installer en Suisse, auprès de ses propres parents pendant qu’elle parcourait le monde avec les plus prestigieux orchestres.

Malgré son courage jamais il ne put revenir à un niveau international.

Maintenant il vivotait de quelques cours de musique et pour assurer un petit complément il était là le soir et essayait de faire connaître la musique, la grande musique.

Et puis un jour, Diane, revenue s’installer dans cette grande ville, l’avait aperçu. Elle en  avait été bouleversée et les remords se réveillèrent. Elle avait alors confié à Alicia que cet homme était son père. Bien sûr elle lui avait racontée quelques histoires à propos de lui mais les mots étaient un peu évasifs. Diane ne put empêcher sa fille de se rendre chaque jour rencontrer ce père qu’elle ne connaissait pas encore.

Voilà pourquoi Alicia calée comme le tronc d’un platane, venait l’écouter, l’entendre subjuguée par ses mains qui couraient qui caressaient les touches comme le souffle de la  brise.

Elle sait qu’il la voit. Sait-il qui elle est ? Osera-t-elle lui parler ? Moi je crois que oui.