MON MOT PREFERE / Laura

 

Mon mot préféré, c’est « paysage. » C’est plutôt la réalité ou l’irréalité derrière le mot qui me plait, plus que le mot lui-même que j’ai choisi comme titre pour 11 de mes 14 livres. Il est représentation
du réel, morceau de pays, tel que nous le voyions et non tel qu’il est. D’ailleurs, il n’est que par nous, spectateurs. Je le préfère urbain mais je n’ai rien contre la nature qui est beaucoup plus présente qu’on ne le croit et l’inverse est beaucoup moins vrai. Il est infini comme le monde. Grâce à sa représentation, il est pictural, sculptural, architectural, littéraire, poétique, musical etc. Toujours le même et toujours différent. Toujours là, fidèles au poste de nos souvenirs et s’inventant au fur et à mesure de nos marches ou voyages en trains, avions. En voiture, il vaut mieux être passager. Plus fidèle et sûr qu’un visage, il rime avec lui. Il réconforte, éblouit, effraie, excite comme un corps à embrasser.