Samedi 3 janvier 2026 nous pourrons lire
Folle de lui Jill Bill
Nous allons respecter la trêve des confiseurs. Vous avez été super toute la saison et m'avez réservé un bel accueil pour la reprise de l'atelier ; la succession de K n'est pas aisée et je vous en remercie. N'hésitez surtout pas à me faire part de vos remarques, de vos choix ou même de vos propositions.
Vous aurez donc jusqu'au 3 janvier pour peaufiner vos textes. Je vous propose un logorallye avec quelques mots obsolètes. Je ne vous donne pas les définitions. soit vous pouvez les chercher, soit vous lui donner la définition que vous voulez mais tous doivent être utiliser.
Le potentiel érotique du boulanger
Comme la pâte sous la paume,
mais jamais sans douceur.
Il y a chez le boulanger
ce pouvoir discret :
des mains qui savent attendre,
presser sans brutalité,
sentir le moment juste
où la matière cède.
Il se lève avant le désir des autres,
réveille la chaleur,
fait gonfler ce qui semblait inerte.
Dans la farine, il blanchit le monde,
dans le four, il provoque la métamorphose.
Son corps penché parle d’effort,
son tablier cache mal
la lente chorégraphie du quotidien.
Rien n’est montré, tout est suggéré :
le croustillant promis,
la mie encore tiède,
l’odeur qui reste sur les doigts.
Érotisme modeste,
à hauteur de comptoir.
Pas celui qui brûle —
celui qui nourrit.
Pas facile d'être boulanger
Pas facile d'être boulanger,
Je suis debout quand tout le monde dort.
Je me lève sans déranger
Ma femme qui s'endort.
Ma pâte préalablement travaillée,
Je la façonne sans arrêt pour faire,
Votre pain, s'il vous plaît.
Il mérite d'être bien préparé.
Parfois, des clients veulent me rouler dans la farine,
Pain trop cuit ou pas assez,
Avec toutes les réflexions qu'on imagine,
Ils me cherchent des miches et j'en ai assez.
Les idées noires fermentent en moi comme la levure,
Je ne suis pas un bâtard que l'on emmure,
Toutes les nuits de chaleur, je ruisselle.
Pour me consoler, je pense à ma belle.
Je ne veux pas être cet artisan mené à la baguette,
Toutes les ficelles, je les connais.
Aux râleurs je dis flûte et j'arrête.
Auprès de ma belle, je retourne me coucher.
Sa femme pour calmer ses suppliques,
Lui offrit une fin de nuit érotique.
PAIN AU MIEL
Résistance
Y a du pain sur la planche ! Jill Bill
Résistance JLibert
Pain au miel Marie Sylvie
Pas facile d'être boulanger François
Le potentiel érotique du boulanger Lilou
Le pacte des cinq
Poison royal
Les visages sont d’une pâleur extrême, penchés attentivement sur ce que leur reine tient en main. Le jour se lève à peine ; celle ci leur a donné rendez vous dans son boudoir attenant à la chambre royale. Il faut que l’heure soit grave pour qu’elle convoque, si tôt et en même temps, le petit monde qui gravite autour d’elle : ses deux demoiselles de compagnie, l’une à sa droite, munie de son éventail géant, l’autre, à sa gauche, la chevelure enturbannée sagement dans un bandeau grenat sombre, et ses deux chambellans vêtus, respectivement, de noir et d’or.
Ce matin, la reine est coiffée d’une sorte de hennin sans voile. Des manches de son ample cape de doux velours rubis émerge un fin poignet prolongé par une main gantée aux longs doigts déliés.
Son air mystérieux en dit long sur ses intentions dont elle va faire part à ses quatre complices. À partir d’un violent poison : une mixture de pattes et de venin d’araignée broyés, il s’agira d’expédier dans l’autre monde, le religieux qui a reçu ses confidences sur sa liaison avec le frère du roi ; depuis peu, elle doute de sa fiabilité. La reine ne veut prendre aucun risque.
Un grand silence règne encore dans les appartements royaux quand, soudain, à l’étage, une porte claque... Des pas se font entendre... les visages se figent.
Trahison et poison
Les
intrigues sont légions autour de la reine,
Elle suscite
l’amour chez son peuple,
Mais aussi
envie et haine de la part de ses courtisans.
Dans cette
pièce secrète, se trame un odieux dessein,
La première
dame de la reine veut la couronne,
Elle sait
qu’elle plaît au roi,
Et entourée
de certains amis peu scrupuleux,
Elle se
prépare à empoisonner la reine.
Le poison
lui a été apporté par l’apothicaire,
Aussi
sorcier à ses heures,
Ces
personnages au teint pâle passent leur temps à fomenter des stratégies
mortelles,
Afin de parvenir
à leurs fins et obtenir des faveurs de la future reine.
Mais
peut-être devraient-ils faire attention,
La première
dame n’a aucuns scrupules,
Et
n’hésitera pas à faire disparaître les témoins de sa vile action.
La trahison
est de mise à la cour,
Et la
méfiance est omniprésente.
Tout est
apparence, manipulations, pouvoir.
L’expérience n’avait pas eu l’effet escompté.
- Quel gâchis ! En voilà une demi-douzaine de perdue.
- Nous aurions peut-être dû faire l’essai avec un seul pour commencer.
- Regardez-moi ça, il n’y a plus un seul qui bouge.
- Pourtant, j’ai surveillé la température.
- Et moi l’humidité !
- Moi, j’ai veillé à ne pas dépasser la puissance conseillée.
- Il va falloir recommencer. Heureusement qu’on nous les fournit gratuitement.
Moi, je veillais derrière eux ; ils ne me voyaient pas vraiment, trop occupés à leur expérience, trop centrés sur eux-mêmes. Leur suffisance était un poison qui rongeait leurs âmes. Quand ils auraient fini de se lamenter, ils les jetteraient et recommenceraient sans même se douter que j’avais modifié la formule. Ils les voulaient vivants pour les exploiter, je les voulais morts pour les dévorer.
Conciliabule
Nous acceptons les excuses de François qui fut victime d'une panne d'internet et qui nous confie son texte avec un peu de retard.
Un groupuscule de comploteurs
Les voilà rassemblés,
Dans une pièce obscure,
En toute complicité,
Entretenant des haines qui durent.
Le regard est posé sur un étrange objet,
Sur lequel ils ont prêté serment,
Ils veulent pouvoir désormais s'engager
Dans des attitudes qui créent des tourments.
L'intrigue est omniprésente,
Les regards sont ambigus,
L'ambiance est lourde et pesante,
Le mystère nait dans ce lieu exigu.
Ce petit monde veut user du poison,
Pour en venir au bout du pouvoir.
Ténébreuses sont leurs raisons,
Il ne semble qu'ils ne peuvent plus surseoir.
Il est là, le poids du secret,
Derrière ces bouches fermées,
Et ces visages pâles.
Se feront-ils prendre dans leurs dédales ?
Je précise que cette toile est de Marie-Paule Benoit-Basset est une artiste peintre française née en 1946 à Innsbruck, en Autriche.
Conciliabule Jill Bill
Expérience Fredaine
Poison royal J.Libert
Trahison et poison Tarval
Le pacte des cinq Marie Sylvie
Le groupuscule des comploteurs François
Par ce jour de printemps,
Où poussent les pâquerettes,
On vit courir dans l'herbe, un instant,
Deux corneilles venues faire leurs emplettes.
Par l'hiver, affamées
Elles avaient besoin de reprendre des forces,
Bien plus qu’à l'accoutumée,
Sans chercher à se nourrir d’écorces.
Elles se posent dans ce champ,
Une d'entre elle, a vu des aliments,
Elle s'avance à pas vaillant,
Pour les charger dans son bec, goulûment.
En oubliant de partager,
La nourriture à manger,
Sa compagne devient enragée.
Comme un corbeau, elle va le dénoncer.
A la conquête de frites
Il faut dire que les deux compères avaient flairé la bonne affaire : un promeneur s’était installé un peu plus loin pour grignoter, et les corbeaux, experts en stratégie, avaient repéré l’occasion. Ils avaient attendu le moment parfait et… hop ! un petit vol plané, une récupération aussi discrète qu’efficace, et les frites avaient atterri sur la pelouse comme un trésor fraîchement conquis.
Il faut dire que les deux compères avaient flairé la bonne affaire : un promeneur s’était installé un peu plus loin pour grignoter, et les corbeaux, experts en stratégie, avaient repéré l’occasion. Ils avaient attendu le moment parfait et… hop ! un petit vol plané, une récupération aussi discrète qu’efficace, et les frites avaient atterri sur la pelouse comme un trésor fraîchement conquis.
LES CORBEAUX
Les corbeaux se sont donnés rendez vous sur les branches les plus hautes des grands chênes.
Les uns après les autres, ils arrivent à tire d’ailes et s’installent en douceur, toute voilure repliée. Dès que le soleil sort des nuages, ils commencent à croasser, à voleter d’un rameau à l’autre cherchant leur équilibre. Ils n’ont guère d’égards pour les couples de tourterelles cendrées qui y avaient élu domicile, pas plus que pour l’écureuil pensionnaire dans une échancrure d’arbre feuillu. Ceux ci, effarouchés, n’ont pas l’air d’apprécier cette arrivée bruyante et vont se réfugier sur les branches voisines.
Il est difficile de savoir leur nombre tant ils vont et viennent, claquent des ailes pour indiquer leur présence. L’habitant, indisposé, a bien essayé de les déloger mais, ils s’enhardissent jour après jour, envahissant tous les jardins des alentours. De leur démarche un peu pataude et maladroite, ils arpentent, souvent à plusieurs en même temps, prairies et pâturages, picorent insectes, vers de terre. Ils se disputent, parfois, quelques déchets dont ils s’en barbouillent bec et plumage. Vite effrayés par les bruits environnants, ils retournent dans les hauteurs d’un coup d’ailes.
Tout l’hiver, ils ne cessent leur bavardage puissant et rauque. Il n’y a plus guère de place que pour eux. Pour saisir le chant des autres oiseaux, il faut prêter l’oreille. Et puis, un matin, se fait un silence impressionnant. Les corbeaux se sont envolés croasser ailleurs. À nouveau, on entend roucouler les tourterelles. Le printemps est revenu!
Bredouille… ou pas…