LE LOUVRE TRAVERSÉ
Il y avait du Plaisir dans l'effraction du silence, une ivresse douce à effleurer l'invisible.
Le Partage n'était plus celui des regards mais celui d'un souffle suspendu entre deux mondes.
Quelque chose du Passé s'est mis à vibrer telle une mémoire qui refuse l'oubli.
L' Avenir s'est glissé dans le vide laissé par l'éclat disparu, prêt à réinventer la lumière.
Un Sourire s'est dessiné sur les murs, discret, presque complice de l'absence.
Il y avait un Devoir étrange à ne pas nommer le manquement, à le laisser parler seul.
Faut-il encore Croire que l'art peut être volé lorsqu'il ne cesse de renaître ?
On ne fait que Traverser les lieux, jamais les retenir, jamais les posséder.
La Vie elle-même semble s'être arrêtée un instant, suspendue à l'écho d'un geste.
Et pourtant, il fallait Oser ce vol ... non pour détruire mais pour déplacer les regards.

c'est collé à l'actualité
RépondreSupprimerLes murs ont tout vu et en ont tant vu qu'ils ne diront rien.
RépondreSupprimerMarie Sylvie, belle description d’un fait actuel en dix phrases où les mots imposés coulent vraiment de source. J’aime beaucoup.
RépondreSupprimerEt si les murs du Louvre ne peuvent parler, certains murs eux savent encore dire,
comme dans cet haïku que j’avais griffonné jadis :
"Chambre vide"
Les cadres ont marqué
Sur tous les murs dénudés
Nos amours passées.
PL
Un autre Louvre traversé avec Belphégor, oú iraient bien aussi tes mots.
Petit synopsis parallèle :
Dans le Paris nocturne des années 60, le Louvre devient un théâtre d’ombres. Un fantôme drapé de noir hante les salles égyptiennes, déclenchant la panique. L’inspecteur Ménardier enquête, tandis qu’un jeune archéologue et une mystérieuse femme croisent leurs destins dans la poussière des sarcophages. Mais derrière les vols et les effractions se cache autre chose : une quête du sens, du sacré, du lien entre l’art et la mémoire. Belphégor ne vole pas : il révèle.
Donc si on suit tes mots aussi :
La silhouette noire qui se glisse entre les sarcophages, effleure « l’invisible » : un plaisir presque interdit. Le “souffle suspendu”, entre deux mondes, c’est celui du veilleur de nuit qui croit entendre une ombre. Belphégor, c’est littéralement le passé qui refuse tout net de rester mort. Le fantôme ouvre alors une brèche et réinvente ce regard neuf porté sur l’art et le mystère. Le sourire de la Joconde devient ici, qui celui de Juliette, invisible, qui du spectre qui se moque des gardiens.
En valse-hésitation, le devoir du Louvre est de ne pas effrayer Paris. Belphégor ne vole pas, il révèle, car l’art est immortel, même hanté. Le Louvre est un passage en théâtre éternel. La caméra qui fixe un sarcophage, un rideau qui bouge, et le cœur s’arrête. Même la vie paraît suspendue à ce geste spectral. C’est tout Belphégor : un vol métaphysique, poétique. Déplacer le regard, réveiller l’imaginaire endormi du public des années 60, public qui ne se connaît pas encore.
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