30 juillet 2024

RAYONS DE SOLEIL / J.Libert

 




    Pauvres gueules noircies
    Couleur de charbon.
    Dans le noir des galeries
    Sont les mineurs de fond.
 
    Dans cette vie sous terre,
    Ils sont mille, ils sont cent
    Dans le nuées de poussières
    Et parfois dans le sang.
 
    Les jours sont des nuits.
    Au fond des noires entrailles
    Le temps au goût de suie
    Use les corps au travail.
 
    Souvent montent leurs pensées,
    Là haut, vers le soleil
    Et leurs bras fatigués
    Dansent aux rayons vermeils.
    
 

27 juillet 2024

J'écris ton nom / L'Entille

 




Longtemps après, peut-être des semaines, des mois, voire des années, il en avait perdu le compte, il y avait enfin une issue. Une brèche de lumière s’était glissée dans sa nuit. Tout d’abord ce fût un soupçon, une étincelle fragile, fugace. Puis à force de scruter l’épaisseur du noir autour de lui, il avait trouver la source. Sans doute après ces mois d’errance, cet infime rayon de lumière lui indiquait une direction. Laquelle ? Qu’importe ! Il avait tant cherché qu’il n’y avait plus ni nord ni d’autre chemin qui prévalait. Le premier ferait l’affaire. Pourvu qu’il sorte de là enfin. Qu’il se retrouve à l’air libre, c’est tout ce qu’il voulait. Tout ce temps il s’était récité les mots d’Eluard à n’en plus finir, à s’en rendre fou. Il avait tout l’espace du vide pour les dire encore et encore. Pour ne pas se perdre.



Et par le pouvoir d’un mot

Je recommence ma vie

Je suis né pour te connaître

Pour te nommer

Liberté.




(en guest star: Paul Eluard)

Première / K


 


Après tant de coups de piolets
Il aperçut un soleil violet
Il sentit qu’il progressait

Il poursuivit un peu plus haut
Il observa un soleil indigo
Inconnus des spéléos

Remontant encore un peu
Il vit bien ce qu’il appelait de ses vœux :
Le soleil était bleu

Avisant un passage entrouvert
Il s’engouffra jusqu’à une carrière  
Le soleil était vert

Il se savait dans la bonne zone
Il était son propre cicérone
Le soleil, oui, était jaune

Ses pensées bleues aux anges
Il grimpa il tenait son challenge
Et le soleil était orange

L’ultime effort, il était dans le rouge   
C’était là, plus rien qui bouge
Et le soleil était rouge
 
Loin des neiges éternelles
Il avait réalisé sans échelle
Sur sept paliers colorés irréels
La première d’un arc-en-ciel

La grotte / Tarval

 



Loïc  marchait depuis des heures dans les ténèbres,

Il n’arrivait pas à retrouver son chemin.

Il était entré dans cette grotte,

Et il avait pris une galerie,

Sans prendre de repères pour pouvoir revenir,

Et quand il s’est rendu compte qu’il s’était perdu, il avait paniqué,

Heureusement la torche de son téléphone fonctionnait,

Et lui permettait de ne pas être dans le noir complet.

Il ne pouvait même pas appeler du secours,

Il n’y avait pas de réseau,

Alors il continuait à avancer,

Sans savoir où il allait,

Quand d’un seul coup,

Il entraperçut une lueur devant lui,

Et il décida de la suivre,

Et plus il avançait, plus la lumière augmentait,

Et d’un coup, il se retrouva devant un soleil rouge,

Flamboyant et qui se couchait derrière les montagnes,

Il prit la direction du soleil,

En espérant retrouver sa voiture,

Avant les derniers rayons du soleil,

Et là il s’aperçut qu’il avait tourné en rond dans la grotte,

Car sa voiture se trouvait là où il l’avait laissé.

Il prit sa voiture, et se jura de ne plus visiter les grottes seul,

Et de prendre une carte de la région,

Et de prévenir ses proches quand il partirait visiter les grottes.


Faillir / Jill Bill

 



Aveuglant soleil, oeil diabolique,

Comme une malédiction

M'empêchant d'avancer ;

Je suis cloué sur place

Ne sais plus quelle direction prendre,

Bordel, un vrai cauchemar........


J'entends qu'on me dit « on le perd »...

Suis pétrifié ;

Qu'une envie, revenir dans mon corps,

Rendez-moi ma vie terrestre......... !!


Des formes étranges tournoient,

Me font de la pub,

M'invitent, aux enfers, chez l'ange déchu !

Une musique tourne, sans fin,

La salsa du démon...


J'émerge, lentement,

Après un troma, un coma...

Un visage d'ange se penche sur moi, en blouse blanche...


Monsieur Lachance, vous êtes tiré d'affaire... !!


Aaaah, je n'en demandais pas moins....

20 juillet 2024

Sujet 102 - les participants

 



   Faillir par Jill Bill
         La grotte par Tarval
Première par K
                          J'écris ton nom par L'Entille 





Sujet n°102 -Semaines du 20 juillet au 3 août

 C'est reparti, deuxième quinzaine d'été : 

l'image 



(c) Virassamy, 
Illustration pour la pochette du vinyle Flicker Zone d’Alec Falconer -2019


Le mot facultatif   direction 

 

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  • Au plaisir de vous lire, bonne quinzaine,  merci.

;-)


16 juillet 2024

La ligne simple / Jill Bill

 





Hergé et sa ligne simple ;

Vous n'avez rien inventé madame la girafe !


T ribulation d'un reporter résolu
I l posa même le pied sur la lune
N ombre d'années avant Adam... !
T ournesol, Haddock, les Dupont/d et Milou
I ssus de la même veine, la ligne simple,
N on madame la girafe, vous n'avez rien inventé !

13 juillet 2024

BRIN DE PHILOSOPHIE / J.Libert

 


Tout ne serait-il qu’une question

de point de vue ?

Ainsi chacun visionnerait à sa façon

les choses, les situations, les objets,

de là où il les perçoit ou les observe.

Donc pas de monolithe

mais un immense kaléidoscope

aux faces multiples et colorées

toutes aussi riches les unes que les autres ;

Avec la permission d’être plus sensible

à certains reflets, sans que les autres

en soient ternies pour autant.

Se laissant toutefois le loisir d’évoluer

ou d’en changer à tout moment.

 


Abstrait / L'Entille

 



- Dessine-moi un mouton.


- Ça va avec les moutons ! On peut passer à autre chose ? Je ne 


sais pas moi, un poisson, un lama, un opossum, une girafe ou  


même un monolithe si on sort du registre du bestiaire.


- Bon, ben dessine-moi ce que tu veux.


- Ah ça c’est facile. Toujours la même chose. À toi la demande, 


à moi les méninges.


- J’aimerais que tu me dessines une chanson. 


- Je vais te dessiner un mouton finalement.


Le colibri et le monolithe / K

 





Le colibri et le monolithe – Robert Dodine –
1966- collection privée

 

« Monolithe », tel qu’il est souvent nommé en raccourci par les initiés, est le premier tableau d’une série de cinq (dont les quatre autres sont perdus) que l’artiste Robert Dodine a thématisée sous le label «constructivo-conceptuelo-abstracto-postmoderno-contemporain».
Cette œuvre se veut dans son épure décalée une dénonciation implacable de la société de consommation.
Au premier plan au centre la mer penche symbole des fractures et des déchaînements d’un monde agité.  
Une ligne invisible nous relie -coin droit en haut- au flibustier qui n’apparaît pas mais que l’on devine en une sorte de présence-absence, un lointain-proche angoissant.
Cette figure étrange est convoquée avec gourmandise par l’artiste qui fait ici référence très explicitement aux prédateurs qui préfigurent la globalisation et la mondialisation. 
Inévitable dans la vision du peintre, l’horreur atteint son climax dans l’empilement à la gauche du "carré bleu" figurant en haut à droite de petits rectangles (à moins que ce ne soient des briques –la question mérite d’être posée) qui n'en finissent pas de se fondre dans un néant ascendant.
Etrange inversion de la chute – ascensionnelle donc- qui vient en écho de… l’espoir. Et le colibri y a toute sa place.
Oui, où trouver et maintenir l’espoir dans le message, comment dépasser la seule dénonciation, pourrait-on se questionner ?
La pleine maîtrise de l’artiste lui permet de le mettre en scène allusivement avec l’ingénue – ou bien ne serait-ce que son ombre ? - qui se tient sur la plus basse des deux lignes courbes, prête à fendre le tableau en son centre et qui désigne le précipice qui attend l’humain dans sa condition avec la perte (la fin ?) de l’innocence, la chute faisant passer d’un rouge à un noir quasi-infernal.  La frêle flamme de l’espoir n’aura guère duré. 
On note bien sûr l’absence totale du monolithe, car l’hypothèse d’une allusion au(x) monolithe(s) a été rejetée dans la partie « briques » en une réponse cinglante qui convoque la complexité, loin de tout simplisme.
 
C’est dans cette exigence implacable et lucide que Dodine est d’autant plus précieux.   

Bête ou pas bête / Jill Bill

 






Simplifions et faisons fortune

Avec l'art dit moderne...

De quoi m'offrir du monolithe entre autres !

Par ici les pigeons, par ici...


Si ça va se vendre... !??? Vous plaisantez....

Mais il y aura une clientèle, oui monsieur, oui madame !


Voyez par vous-même, je résume tout en un...


Plus besoin d'encombrer vos murs

Pour un demi million de dollars, je vous le cède, bon placement...

Certes pas sans un pincement au coeur

Mais je vis avec le côté portefeuille..... !


Si vous n'aimez pas la girafe stylisée

Je peux vous faire votre chat, votre chien,

Votre femme, votre belle-mère, votre banquier...


Seize tableaux en un, l'Achat de votre vie,

Même si pas encore connu, je le deviendrai... mon pinceau au feu !!!


Aaah les paysans, ils ont préféré un Rosa Bonheur...

06 juillet 2024

Sujet 101 - Les participants

 









Sujet n°101 - Semaines du 6 au 20 juillet

 Mil et Une prend ses quartiers d'été !

Voici le sujet de la quinzaine  ! 

Les sujets resteront toutefois publiés chaque samedi. 


l'image 



Le mot facultatif   monolithe

 

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L'été meurtrier / La Licorne

 



En mille-neuf-cent-quatre-vingt-trois,

dans “L'été meurtrier”,

Isab-“Elle” s'en allait mettre

la famille de Pin Pon

sens dessus dessous,

et petit à petit, sans en avoir l'air,

dans une histoire qui sent le soufre,

tout le village à feu et à sang.

Puanteur / K


 


-Tu sens Samson ?

-Oh ça sent, c’est insensé, bon sang !  

-Ça peut pas être tes cheveux.

-Sans blague, celle-là si je ne l’ai pas entendue plus de cent fois…

-Aïe, c’en est fait de moi et de mon air innocent.

-Cette odeur va quand même falloir s’en défaire.

-En laissant ouvert, ça ira, pas la peine de s’en faire.


Un lieu mystérieux / J.Libert

 



Dans le voisinage, bien d’autres propriétaires sont parvenus à une conclusion allant dans le même sens : il faut absolument savoir ce qu’il dissimule dans ce réduit situé en sous pente de son habitation et dans lequel on peut le surprendre entrer et sortir à des heures irrégulières. IL n’y reste pas très longtemps, en général, mais cet endroit est le lieu de toutes les rumeurs, de tous les fantasmes., d’autant que Gaspard vit seul et ne fréquente aucun voisin. Quand on le croise, c’est à peine s’il répond au bonjour. On le voit nourrir cent chats et chiens de passage puis ceux ci disparaissent.
 
    Au week end, il s’en va à la chasse, revient souvent bredouille, sans la moindre prise, mais, quelquefois, des traces de sang séché laissent supposer qu’il a abattu quelques volatiles. Ces jours là, on ne le voit pas ressortir de son cagibi.
    Ce samedi des Rameaux, il a beaucoup plu. C’en est trop. Depuis plusieurs semaines déjà, le ciel est plombé. Une grisaille à faire mourir d’ennui un régiment, un temps à ne pas mettre le nez dehors hormis celui du facteur qui se dépêche de terminer sa tournée pour se mettre au sec. Quand celui ci remarque une traînée liquide rouge violacé s’écouler lentement jusqu’à l’entrée, près de la boite aux lettres. Intrigué, il remonte la trace vers la sous pente. La porte est légèrement entrouverte. À l’intérieur,  un tonneau de vin rouge éventré perd ses dernières gouttes. Gaspard gît sur le sol, face contre terre et sent l’alcool à plein nez. Les plumes colorées d’un faisan  sortent encore de sa besace.

Envolé l'oiseau bagué / Jill Bill

 


SANS prévenir
Là C'EN est trop,
CENT jours après nos noces
Monsieur S'EN est allé... Monsieur a déserté,
Bon SANG
Et dans quel SENS,
Ca SENT la maîtresse...

Une collègue se fit un plaisir
De me le colporter !!