LES VAGUES DE LA RÉSILIENCE
Le soleil du matin, pâle et incertain, jouait avec l'ombre d'un citron posé sur sa petite assiette en étain. Pour Éléonore, c'était le goût amer des mots non dits, des vérités qu'elle avait dû ravaler. Chaque jour, le souvenir de cette trahison, de cette gentillesse exploitée, lui brûlait la gorge comme un reflux acide. Elle se voyait dans le miroir de son passé, ce chien blanc au pelage doux, si confiant, si désireux d'aimer, mais dont la pureté avait été salie par la perfidie des autres. Elle portait encore les cicatrices invisibles de ces coups portés à son cœur, ces rumeurs qui s'étaient propagées, fines et coupantes comme les lames d'un ciseau dans une symphonie de moqueries. On l'avait blessée, oui, on l'avait instrumentalisée, mais jamais elle n'avait perdu sa foi en elle-même.
Pourtant, au plus profond d'elle, une flamme brûlait, inextinguible. Elle s'était juré de ne jamais laisser ces ombres l'engloutir. Comme le tuk-tuk rouge vif, parfois bancal mais toujours vaillant, Éléonore avait décidé de tracé sa propre route. Peu importait le " qu'en dira-t-on ", les chuchotements venimeux du masque de jade vert, symbole de la duplicité et des fausses apparences. Sa conscience était son seul guide, un phare inébranlable dans la tempête des calomnies. Sa force, elle la puisait dans sa fleur violette, solidement enracinée. On avait voulu l'arracher, la couper à sa terre nourricière, par jalousie, par petitesse. Mais elle restait là, droite, belle, résiliente. Ses racines plongeaient profond dans la terre de sa propre vérité, lui offrant une force inattendue. Elle était cette fleur qui, malgré les tentatives de destruction, continuait de s'épanouir, inébranlable, à l'image de son âme persévérante.
Chaque pas qu'elle faisait était une affirmation. Ses ballerines usées, posées près d'une photographie qui témoignait d'un passé à la fois tendre et douloureux, racontaient son histoire. Elle avait foulé tant de chemins, essuyé tant de larmes, mais chaque pas l'avait rendue plus forte. " J'userai toutes les chaussures s'il le faut ", se disait-elle, " mais je ne m'arrêterai jamais ". Sa danse était celle de sa vie, un mouvement perpétuel vers l'avant, malgré les entorses et les chutes.
Aujourd'hui, Éléonore sentait le sable sous ses pieds. La plage de sable fin, balayée par les vagues douces, était devenue son sanctuaire. Les rochers, majestueux et immuables, veillaient sur cet espace de paix. C'était sa destination, la sérénité qu'elle avait tant cherchée. Après les tempêtes, les trahisons, les bras de fer invisibles, elle avait trouvé son havre. Le bruit des vagues emportait les derniers échos des rumeurs, laissant place à la quiétude. Éléonore respirait enfin, libre, ancrée, et infiniment sereine. Son voyage avait été long, mais il l'avait menée là où elle devait être : En paix avec elle-même, prête à embrasser l'horizon infini de son avenir.
Peut-on tout pardonner et tout oublier ?
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