08 février 2025

L'intrus / L'Entille

 



L’intrus


Fatigué !

Fatigué, épuisé je suis !

Je ne pourrai pas faire un pas de plus.

Je n’aspire qu’à rentrer et me plonger dans le canapé.

Allez, un dernier escalier, une dernière marche, la clé dans la serrure, appuyer sur la poignée, ouvrir la porte. L’appartement plongé dans le noir. Mumm, il fait bon, frais juste comme il faut. Je crois quand même que je vais passer par la cuisine. Une bonne bière ! Non, trop loin, direct vers le canap’. Ligne droite, la girafe Sophie couine sous mon pied. Je croyais que les enfants étaient chez ma mère. Pas d’autre bruit. Les voitures dans la rue, le voisin qui joue du violon plutôt bien, des enfants dans l’escalier. Un glougloutement d’eau quelque part dans l’immeuble. Rien de plus, rien de désagréable, un fond sonore ordinaire et rassurant.

Le canapé est là qui me fait signe de le rejoindre. Je me déchausse, j’enlève ma veste, puis mon pull ainsi que mon pantalon. A l'aise!

Et enfin, je me laisse tomber lourdement et goulument dans la douce quiétude du sofa défoncé, là où mes siestes ont été les meilleures.

Et puis un cri. Une griffure. Une bosse.

Je me relève comme un ressort de son fourreau. Un feulement accompagne ce geste. C’est quoi ça ? Un chat ! Je dirais même un chaton ! Mais d’où il sort ?

Ah ! C’est vrai. J’ai donné mon accord après des mois de négociations. Et te voilà là ! Au pire endroit qu’il soit. C’est mon canap’ et je ne suis pas supposé le partager. C’était pas dans nos accords.

Oust ! Va faire la sieste là où on t’accepte, la chambre des enfants. Et laisse-nous tranquille mon canapé et moi. Sinon, c’est la porte !

 


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