31 mai 2025

ÉCHOS DE L' ULTIME JEU - Marie Sylvie

 



ÉCHOS DE L' ULTIME JEU

Eau grise, miroir lourd de chagrins oubliés,
Étendue sans fin, où l'âme se noie parfois,
Sans soleil tel un adieu des jours inachevés 
Qui marquent le chemin d'anciens désarrois.

Sur le ponton de bois usé par les marées, 
Deux ombres s'élèvent,  fragments d'un même souffle. 
Un silence profond d'où montent les pensées
Que nul n'ose briser, même pas un pantouflage.

L'une pose au bord des pieds des chaussures prêtes au départ, 
Le cuir ciré appel d'un ailleurs qui attend. 
L'esprit tisse des routes au-delà du brouillard,
Un espoir incertain mais libre et consentant. 
La fugue est un murmure, une soif d'horizons neufs,
Loin des murs clos, des ombres et des étreintes,
Un envol fragile, un test de toutes épreuves, 
Ce jeu de l'inconnu, pour renaître enfin purifiée des craintes. 


L'autre, un fardeau sur l'épaule, le regard délavé, 
Des chaussures aussi mais le poids du renoncement. 
L'eau l'appelle en secret, voix douce et enclavée,
Promesse d'un oubli, d'un profond apaisement. 
Le suicide est un cri, une fin démesurée
Quand le corps, las d'espoir, ne sait plus où s'accrocher. 
Une paix illusoire à jamais espérée 
Pour que l'âme meurtrie cesse enfin de pencher.


Deux choix face à l'abîme, deux issues révélées 
Lorsque l'indicible pèse et tord les jeunes cœurs. 
L'évasion s'offre alors, dans ses formes voilées, 
Un déchirement muet, écho de tant de pleurs.  

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