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- On est tranquille ici !
- Ouais, tranquille !
- Peut-être un peu trop.
- Ouais, un peu trop.
- Depuis trop longtemps aussi.
- Ouais, trop longtemps.
- …….
- …….
- Tu ne sais plus parler ?
- Ouais, possible.
- L’art de la conversation c’est pas ton truc ?
- Ouais.
- Je te dérange ?
- Non !
- ……
- ……
- Non parce qu’on est ensemble depuis quelques années.
- Ouais, pas faux !
- Et qu’on peut pas se séparer comme ça.
- Ouais, on peut pas.
- On pourrait pas divorcer.
- Non !
- ……
- ……
- Tu sais que tu es has been ?
- Quoi ?!
- Ben oui, du super, plus personne n’en veut.
- Ah !
- ça tombe bien, y a plus de voiture.
- Ouais, y a plus de route non plus au cas où t’aurais pas remarqué.
- ……
- ……
- Tu crois qu’on nous a oubliés ?
- Ouais, J’sais pas !
- Je me sens parfois abandonnée.
- Ouais, possible.
- Tu crois que c’est ça « donner du sens à sa vie » ?
- A défaut d’essence !
- Je me sens vide ...
- Moi je trouve ça super. Tu es toujours un soupçon dépressif.
- Je pète un plomb, même sans en avoir.
- 95/98 en force
- Ça existe pas 98
- Tu me pompes, on est libre !
Que font ces deux pompes à essence,
Abandonnées au milieu d’herbes en friche ?
L’une d’elle demande à l’autre :
Tu crois qu’ils vont revenir tous ces humains ?
Il y a maintenant un an que plus personne ne vient nous voir,
Ils nous ont délaissés et nous voilà plein de rouille,
Répond l’autre pompe, avec beaucoup d’amertume dans la voix,
Nous ne servons plus à rien, plus personne n’a besoin de nous,
C’est trop triste, poursuivit-il, ils ont dû construire un autre site,
Avec plein de pompes flambant neuf,
Regarde-nous, qui voudrait s’arrêter ici,
C’est une vraie forêt vierge,
Et plus personne ne nous a livré d’essence depuis longtemps,
La première reprend la parole :
Nous allons mourir, la rouille va finir par nous avoir,
Et nous n’y pouvons rien,
Il faut accepter notre sort,
Et nous soutenir l’un l’autre,
Jusqu’à la fin.
C’est ok, répondit l’autre pompe,
Il se fait tard, la nuit est tombée,
Essayons de rêver d’un monde meilleur,
Et demain cela ira mieux.
La station, ils nous l'ont désinfectée
Ils ont remis les compteurs à zéro
Les herbes là -juste devant- bizarre non ?
Les vélos nous confondent parfois, c'est pour leurs chambres à air
Ah ça met le soupçon à l’oreille
Je ne sais pas le prix au litre
Vous voulez un tuyau ?
Le plan de sauvegarde de l’emploi n’a jamais rien sauvé
Même en grandes pompes
Tu chausses du combien ?
Vous pouvez vous servir
Vous pouvez vous brosser
Super !
Ils sont passés à l'électrique
Plus écologique,
Pour nous...
Bonjour les pompes funèbres hein... !
Eh oui Diesel,
Eh oui Essence... soupir !
On a fait les beaux jours
Des bords de route
Sans un soupçon côté devenir...
Ils ont dégainé nos pistolets
On ne sait combien de fois,
Comme dans un western...
Estime-toi heureux
D'être encore debout Essence,
On finira dans une vente aux enchères
Comme souvenir d'un passé...
Et puis la rouille est à la mode
Si tu le dis Diesel !
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Le mot facultatif : soupçon
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Louis partait à la pêche de bonne heure,
Il aimait être tranquille,
Et à 6h du matin,
Il n’y avait personne.
Il allait toujours sur le même ponton,
Il considérait que c’était le sien,
Quand ce jour-là il vit une personne qui pêchait à sa place.
C’était un gringalet, tout chétif et tout maigre,
Louis l’interpella, lui demanda de descendre du ponton,
Mais le jeune homme n’avait aucunement l’intention de descendre,
Et il lui répondit d’aller s’installer ailleurs.
Louis était fou de rage,
Comment ce freluquet pouvait-il lui prendre sa place,
Il venait là tous les jours,
C’était sa place !
Il monta sur le ponton pour faire fuir cet avorton plein d’acné,
Qui prit peur et rassembla ses affaires,
Louis était quelqu’un de trapu, très musclé,
Qui était impressionnant quand il était en colère,
Il traita le jeune efflanqué de mauviette et de demi-portion,
Et attendit que le jeune homme descende
Avant d’installer son matériel de pêche,
Il regarda le maigrichon partir,
Sa colère s’était calmée,
Et quand tout fut prêt pour la pêche,
Il sortit de son sac sa baguette de pain,
Son saucisson sec avec une bouteille de vin rouge,
Et là, il était heureux,
Comme un poisson dans l’eau.