08 avril 2025

Sujet 134 - les participants

 




Viens par Jill Bill

Quête de sérénité par Marie Sylvie

Jeunesse par J.Libert 

05 avril 2025

Sujet 134 - semaine du 5 au 12 avril




 

Hors jeu / L'Entille

 

Hors jeu.

Personne ne voulait rester sur le banc de touche. La partie n’était pas gagnée d’avance mais au jeu du qui perd gagne, ils avaient plus d’un atout dans leur manche. Vaillamment chacun avait retroussé ses manches et activé l’esprit d’équipe qui les caractérisait. L’enjeu les galvanisait. Le chemin tout aussi bien que le but les enthousiasmaient. Le leader les avait chauffé à blanc, remontés comme des coucous suisses. « À cœur vaillant rien d’impossible », et, « tous pour un, un pour tous » étaient leurs devises. La qualification était à ce prix. Pourtant, ils savaient qu’un seul sortirait du lot, un seul serait appelé à un grand destin, mais pas question de croc en jambe ou de : « pousse-toi d' là que j' m'y mette ». Ils tenaient tous la solidarité comme vertu cardinale et pas un n’y dérogerait !

Enfin, tout ça c’était avant. Avant que la justice y mette son grain de sable qui fit tout dérailler. On cria au déni de justice, à la chasse aux sorcières, à la mise à mort. Mais rien n’y fit. Le courage les abandonna et chacun tira sur ses compagnons de naguère. « C’est pas moi, c’est lui » fût leur nouveau credo.

À l’impossible nul n’est tenu. Accepter de combattre pour une cause perdue n’est pas un choix opportun pour les jeunes loups aux dents longues, ni même pour les vieux. Ils repartirent pour des terres plus sereines où l’échec n’est pas une option.



Petit-Pont / La Licorne

 



"Petit-Pont"


Dans le village de mon enfance

Au pied des montagnes douces

Chaque dimanche avait son importance :

C'était à chaque fois “nous” contre “tous”

 

Sur ce terrain vallonné de cambrousse

Se jouait chaque semaine un match vital

Et, s'il vous plaît, que personne ne glousse :

Au milieu des moutons, c'était un festival

 

Pas d'autres spectateurs dans ce trou perdu,

A “Petit-Pont”, nous jouions pour la gloire

Mais chaque passe ratée était un drame absolu

Et chaque but marqué une éclatante victoire

 

Le gardien portait la casquette du Pépé

L'arbitre sifflait entre ses deux doigts

Y'avait ni Platini, ni Zidane, ni Mbappé

Mais mon Dieu, on était pleins de joie

 

Maintenant que ces années ont disparu

Doucement dans les brumes de la mémoire

Je me rends compte qu'elles étaient bien plus

Que des années transitoires

 

Alors, pour leur donner une dernière chance

Je les dessine à l'encre douce

En essayant d'en rendre l'ambiance

Et puis je referme ma trousse

 

Car aujourd'hui ma qualification

C'est celle de dessinateur de BD

Je ne tire plus dans le ballon

Je tire des traits sur le papier...

 


Progrès / K

 



Alors qu’ils cherchaient à s’approcher des Andes, non loin de Mendoza, l’explorateur Diaz de Solis et son expédition tombèrent sur un spectacle étrange.

Des hommes curieusement vêtus, non armés, couraient dans tous les sens dans un pré plein de creux et de bosses sur lequel des lignes étaient tracées. Quelques moutons observaient cet étrange ballet avec circonspection.

Etudiant de loin à la longue-vue ce qu’ils prirent pour une coutume ancestrale, Diaz et ses hommes comprirent rapidement qu'un objet semblait être l’enjeu de leurs courses folles.

Plutôt informe, il ressemblait cependant de loin à un sac de jute rempli de chiffons et l’on remarquait vite qu’il était particulièrement difficile à attraper en raison de la configuration du terrain.

L’objet sacré -qualification purement hypothétique- roulait dans tous les sens, au point que peu nombreux étaient ceux qui parvenaient à s’en saisir, du moins à l’utiliser.

Les explorateurs ne comprenaient pas pourquoi les autochtones n’utilisaient pas leurs mains, mais leurs pieds, ce qui ne facilitait pas du tout la pratique. Ils songèrent à une possible pénitence prévue dans cette liturgie dont les règles leur étaient inconnues. De plus, la peuplade prise par ce rituel paraissait ne pas s’en plaindre.

Il y eut même un moment extrêmement perturbant où l’un des hommes tout près de l’objet s’en débarrassa inexplicablement illico d’un coup de tatane monumental pour l’envoyer juste au -dessus de la tête du surveillant des filets de poisson. Ce qui procura une grande joie à certains d'entre eux seulement. Bizarre.

Prudents, mais pragmatiques, Diaz et ses hommes décidèrent de camper à distance sans se manifester. Ils se contentèrent le moment venu d’aller déposer nuitamment, à peu près au milieu du pré déserté, un billot de bois retaillé en cube, comme une offrande anonyme, premier apport de la civilisation du progrès à cette bande de sauvages. 

UN REVE DE GOSSE / J.Libert

 




                                                    

 

    C’est un petit village niché au fond d’une vallée verdoyante, protégé du monde extérieur par d’immenses arbres et rochers sombres érodés par les vents et les pluies. Le temps s’y déroule au ralenti, rythmé au son des cloches de l’église. Elles égrènent les heures tout au long de l’année, s’envolent joyeusement pour célébrer les fêtes religieuses et appeler les croyants aux offices. Quand décède un habitant du village, le glas mélancolique résonne par delà les feuillages, la dureté des pierres et la mousse des prairies.
 
 
    Dans cet endroit protégé mais très à l’écart de la ville la plus proche, il reste peu de jeunes. Ils ont préféré un travail moins fatigant et plus rémunérateur. Les anciens, eux, toujours attachés à leur terre, à leurs traditions, continuent de cultiver leur terre ou d’élever quelques vaches dont le lait sert à la fabrication du fromage de montagnes.
 
 
    Les vacances, Adrien, âgé d’une dizaine d’années, les passe chez son grand-père. Jusque là, il se faisait un plaisir de le suivre dans les divers travaux, mais, ces derniers jours, il boude, refuse de participer. Il s’ennuie. Même le petit copain d’à côté n’a plus la cote. Et pour cause ! Avec son père, il a suivi, à la télé le championnat de football de 1998. La qualification de Zinédine Zidane occupe maintenant toutes ses pensées. Depuis, lui aussi, se rêve en grand champion… Les champs du grand-père feraient sûrement un merveilleux terrain...D’ailleurs, il a déjà le ballon !
 

                                                                                                                                        


LA FRANCE EN VERT / Marie Sylvie

 



LA FRANCE EN VERT 


Grâce à leur passion pour le football,  
Les stades fleurissent, l'herbe reste idéale.
Ils rêvent de * qualifications dans la fête, 
Pendant que le gazon évite la bétonnette .


Oh, merci aux goûts des français, 
Le vert n'a pas dit son dernier mot !
Entre stades, vignes et vallées, 
La grisaille perd son château. 


Grâce à leur amour pour le vin divin,
Les vignobles dessinent des jardins sans fin.
Chaque bouteille raconte une tradition 
Qui résiste aux autoroutes et aux avions. 


Oh, merci aux goûts des français, 
Le vert n'a pas dit son dernier mot !
Entre stades, vignes et vallées, 
La grisaille perd son château. 


Grâce au fromage et à ses pâturages,
Les troupeaux paissent loin des rivages. 
Ces prairies chantent l'identité d'autant, 
Face aux HLM,  elles tiennent bon contre le temps. 

Si un jour tout ça disparaît, 
Les tours grises s'élèvent, un ciel serré. 
Mais tant qu'on chérit nos passions ancrées, 
La verdure trouvera moyen de naître et briller  ! 


Oh, merci aux goûts des français, 
Le vert n'a pas dit son dernier mot !
Entre stades, vignes et vallées, 
La grisaille perd son château. 

Tout fout l'camp / Jill Bill

 


 

Tout fout l'camp


Autrefois, les moutons étaient bien gardés
Aujourd'hui...
Quel manque de qualification !!!

Ouais, la jeune génération
Le jeu dans le sang !! L'eau a coulé sous les ponts !

Tu vas me dire Panurge
Que les moutons ont fait leur job, eux
Tondre le terrain......

Ouais !

Et l'autre qui court avec son chien
Ca doit être l'arbitre ça !

Ouais !
A devenir chèvre...

Je retourne à ma cueillette
De pied de mouton, droit au but !!!

Ah tu files doux comme un agneau toi...

Je ne tiens jamais tête à ma femme !!