16 juin 2025

Sujet 144 - Les participants

 


Les points sur les i 
par Jill Bill

Le choix d'un jour 
par Ghislaine 

LES VALISES DE CAROLE : UN HÉRITAGE SILENCIEUX 
par Marie Sylvie 

Retrouver les mots
par K

ACCESSOIRE DE MODE
par J.Libert

Départ or not départ
par L'Entille

J'ai mis dans ma valise
par la Licorne

Quelle valise ?
par An'Maï


14 juin 2025

Sujet 144 - semaine du 14 au 21 juin

 





Voyage par procuration / Pierre Lpc

 


Voyage par procuration :

Je ne peux quitter mon logement

Alors je consomme tonne d'ouvrages.

Vos enquêtes ouvrent mes yeux largement

Autant que vos pas, aux pôles, aux steppes, aux nuages.


Encyclopédies, journaux, romans

Je dévore tout ce qui transporte mes sens.

Vos jungles foulées, j'en sens l'humide verdure.

Les rues peuplées, j'y vois les regards effrayés.

Instants furtifs immortalisés sur papier.


J'ai tout de même un rêve fou.

Tenir en mes mains un document

Qui ne contiendrait rien

Avec pour seul titre

Pages blanches pour esprits libres.

Balade matinale/Lilou

 Balade matinale


Il n’a échappé à tous ceux qui me connaissent que ma chienne Neige pose pour la photo. Souvenir car elle est partie à l’âge vénérable de 19 ans. Mais en voyant toutes ce puzzle, les souvenirs affluent ! Un particulièrement ! Un matin alors que je venais de me presseur mon citron quotidien et ajouter de l’eau tiède, il parait qu’il y a plein de vitamines et que cela nettoie le foie, j’ai vu les chaussons de danse de ma petite Jeanne. Lors de sa dernière visite, elle avait dû oublier de les remettre dans son sac. Heureusement comme une bonne danseuse, elle en a plusieurs et je lui avais même montrer la photo de la tombe de Serge de Diaghilev, prise à Venise. Elle s’était montrée très intéressée par les photos de l’album et avait pris le temps de compulsé d’autres albums de mes voyages. Le masque inca l’avait fortement impressionnée tout en jade matière précieuse pour ce peuple disparu et le petit tuk tuk guatémaltèque rouge ; nous avions pris un mémorable fou- rire quand j’avais prononcé le mot : trimballe couillon !

Mon jus de citron bu, et je me dépêchais car Neige se manifestait pour sa sortie matinale. Attrapant la laisse non sans jeter un coup d’œil au tableau accroché la veille un bord de mer dégotté dans le vide grenier du village, je suis sortie de la maison. De suite la chienne, se précipita vers le portail qui comme d’habitude n’était pas fermé ; elle courut immédiatement vers le champ voisin dans le but certain de « lire son journal canin » alors que moi je m’arrêtais pour contempler mes belles ancolies et les molènes de Phénicie mauve qui se balançaient dans la brise légère de cette belle matinée. Au loin Neige aboyait, elle m’appelait ; je sortis de ma rêverie et la rejoignis. Elle était à l’arrêt devant un objet bizarre. Probablement oublié par un vendeur la veille, je reconnus un engin qui servait à tricoter des chaussettes. Je l’ai ramassé et tout le long de la balade je me suis demandé ce que j’allais en faire. Finalement dans la vitrine des curiosités, il serait du plus bel effet.  

DÉTENTE ET SÉRÉNITÉ / François

 



DÉTENTE ET SÉRÉNITÉ

 

 

Plutôt que se détendre avec un waterphone,

Un gadget aux effets incertains.

Il vaut mieux prendre sa vespa, le chien,

Pour aller près des vagues qui fredonnent.

 

On ne peut pas toujours chausser des demi-pointes,

En regardant un masque à la maison,

A penser près du chien, à des courtepointes,

Il faut savoir changer d’horizon.

 

 

Un thermos frais de citronnade,

Une serviette, un moyen de transport,

Vers la calanque, passe muscade.

Après, la rocaille, arrive à bon port.

 

Solitude et nature,

Détente et sérénité.,

Valent mieux qu'un waterphone.

 

Au milieu de cette verdure,

La plage s'étend devant l'eau bleutée,

Tout n'est que détente qui impressionne.

8-1-10 ou huit indices ? / K


 

Les indices s’accumulaient.
Tendant l’oreille, le chien perçut l’odeur du citron.
Le waterphone ne trompait personne et peinait à se faire passer pour un interphone sous-marin.    
Le code 142 06, organisé en convoi de voiturettes, prenait le chemin de la consigne de la gare. 
Ce qui expliquait le regard surpris du masque mexicain, déjà passablement intrigué que personne ne réponde à la question « Pourquoi Delphine fait-elle pousser du delphinium ? ». 
Il ne fallait pas compter sur le portrait-robot du père des danseuses pour lâcher la moindre information.
Décidément, il n’y avait plus l’ombre d’un doute.
La mer ne cessait d'aller et venir. 

Petits éclats de joie / La Licorne

 


Petits éclats de joie


Ce soir, Monsieur Mozaïc, prénommé Alain,

se remémore tous les moments doux et sereins

qui ont "émaillé" son quotidien:

le thé au citron du matin,

les premières fleurs dans le jardin,

la promenade, sur la plage déserte, avec le chien,

le spectacle de danse classique, un peu plus loin,

devant les vagues turquoises et les rochers bruns,

au son d'un carillon cristallin...

La petite danseuse qui lui avait donné son 06, enfin...

un clin d'oeil du destin ?

La fin du chagrin ?

On verrait bien demain...

Puzzle / An'Maï

 


Puzzle
 
Petit puzzle en huit images
C'est un rébus bien compliqué !
Sur un plat rond, citron pelé,
Chien blanc couché  à l'air très sage...
Suit un grand lustre théatral !
Tout ça m'intrigue et me questionne
Je me triture les neurones
Devant ce rébus peu banal !
 
 
Où vont ces rouges voiturettes
Avec leur jaune numéro ?
Et sur la cinquième photo
D'où vient ce masque qui nous guette ?
Nous voici à présent au jardin
Avec cette sixième image.
Un peu fouilli, un peu sauvage
Où poussent de mauves lupins.
 
Sur  les galets des chaussons roses
Faits pour la danse, assurément
Posé dessus en noir et blanc,
Un vieux portrait. L'homme en impose !
Enfin ces ombres dessinées
Sur le sable blond d'une plage
Terminent l'étrange voyage
 Qui laisse les questions posées.
 

DÉBUT D’INCENDIE / J.Libert

 



DÉBUT  D’INCENDIE



    Rex, le chien de la maison, fatigué de sa promenade matinale, s’allongea sur la terrasse pour entamer une longue sieste, protégé du soleil par le masque Africain en céramique bleue rapporté d’un lointain voyage.


    Sur le chemin du douanier, il avait eu tout le loisir de gambader, humant l’air parfumé des citrons prêts à mûrir, des fleurs mélangées aux herbes folles souvent agitées par les vents marins et des embruns salés venant du grand large.


    C’était l’heure la plus chaude de la journée. Après s’être exercées plusieurs heures, les fillettes de l’école de danse située en contrebas de la maison avaient ôté leurs petits chaussons et se détendaient ou dormaient sur des lits d’appoint en toile installés dans leur salle. Un grand calme succéda à la musique des répétitions avec, seulement, le chant lancinant des grillons.


    Mais l’air transparent et bleu vibrant de chaleur fut bientôt obscurci par une brume épaisse et piquante. Au loin, les citronniers se consumaient. Des flammes commencèrent à lécher les broussailles, tandis que les pompiers s’activaient pour éteindre les premiers brasiers.

Multi-culturel / L'Entille

 



Multi-culturel.

 

« Mes amis, Merci d’avoir répondu si nombreux à notre invitation. C’est vrai que le buffet offert par les commerçants de la ville est impressionnant et appétissant. Ils ont mis en œuvre tous leurs talents pour nous donner le meilleur. Un grand merci à eux.

Si nous vous avons réuni ici ce soir, c’est tout d’abord pour nous excuser de ces travaux bruyants et gênants qui ont pourri la vie de la cité pendant plusieurs mois. Nous vous remercions aussi de ne pas avoir noyer la municipalité de vos griefs et de vos doléances pendant cette période. Mais vous verrez, c’était pour la bonne cause !

Nous vivons un évènement exceptionnel comme vous l’imaginez. Il ne faut pas être grand clerc pour comprendre que la qualité des cartons d’invitation pouvait annoncer autre chose qu’un apéro dînatoire pour mon anniversaire. Même si c’est important ……… surtout pour moi.

Non, ce qui nous relie aujourd’hui c’est le lien justement. Le lien que nous voulons créer dans cet espace.

Située au cœur de la cité dans un quartier classé, la caserne des pompiers de la commune était obsolète et vétuste. Le nombre de véhicules a beaucoup progressé et la circulation intra-muros était devenue un casse-tête pour tout le monde, sans compter les bureaux du SDIS trop à l’étroit. Avec le concours des services de la préfecture, nous avons pu leur trouver un site en périphérie qui répond au mieux à leurs besoins.

Les locaux désaffectés devaient retrouver une utilité. Nous avons donc procédé à un appel à projet. Ce fût un moment très intéressant que le dépouillement, presque plus que celui des élections de la Reine de la foire aux célibataires. L’imagination fertile de nos concitoyens n’a eu de cesse de nous surprendre et au passage nous amuser. Merci à vous d’avoir répondu avec tant de dynamisme.

Une commission s’est réunie après une première sélection et celle-ci a retenu le projet que vous allez découvrir dans quelques instants. Je vous sens impatients, c’est normal.

Maintenant, je vais demander à Mme Dupont responsable de la culture, des affaires sociales et scolaires de venir vous expliquer……………. »

- Mais qu’est ce vous faîtes ?

- On est pas venus là pour vos blablas pendant des plombes. On va se désaltérer et se sustenter avant que les élus rivés au buffet aient tout englouti. Mais vous pouvez continuer à causer, on vous écoute d’une oreille.

Madame Dupont se saisit du micro et lit son speech au pas de course.

« Nous avons créé ce lieu en pensant qu’il devait être un incontournable dans la vie de tout un chacun des administrés au sein de la commune. Vous trouverez au rez-de-chaussée la médiathèque ainsi que la ludothèque. Au premier étage, différentes salles pour des arts créatifs. Il y aura des salles prévues pour la poterie, le dessin et la peinture, la musique, la photo, etc... Mais nous avons aussi recruté un botaniste, un dresseur de chien, une prof de danse. »

- Vous avez gardé la barre de pompier ?

- Euh, non, je ne crois pas.

- Dommage, il y aurait pu avoir des cours de pole dance !

 


LES VAGUES DE LA RÉSILIENCE / Marie Sylvie

 



LES VAGUES DE LA RÉSILIENCE 


Le soleil du matin, pâle et incertain, jouait avec l'ombre d'un citron posé sur sa petite assiette en étain. Pour Éléonore, c'était le goût amer des mots non dits, des vérités qu'elle avait dû ravaler. Chaque jour, le souvenir de cette trahison, de cette gentillesse exploitée, lui brûlait la gorge comme un reflux acide. Elle se voyait dans le miroir de son passé, ce chien blanc au pelage doux, si confiant, si désireux d'aimer, mais dont la pureté avait été salie par la perfidie des autres. Elle portait encore les cicatrices invisibles de ces coups portés à son cœur,  ces rumeurs qui s'étaient propagées, fines et coupantes comme les lames d'un ciseau dans une symphonie de moqueries. On l'avait blessée,  oui, on l'avait instrumentalisée, mais jamais elle n'avait perdu sa foi en elle-même.

Pourtant, au plus profond d'elle,  une flamme brûlait, inextinguible. Elle s'était juré de ne jamais laisser ces ombres l'engloutir. Comme le tuk-tuk rouge vif, parfois bancal mais toujours vaillant, Éléonore avait décidé de tracé sa propre route. Peu importait le  " qu'en dira-t-on ", les chuchotements venimeux du masque de jade vert, symbole de la duplicité et des fausses apparences. Sa conscience était son seul guide, un phare inébranlable dans la tempête des calomnies. Sa force, elle la puisait dans sa fleur violette, solidement enracinée. On avait voulu l'arracher, la couper à sa terre nourricière, par jalousie,  par petitesse. Mais elle restait là, droite, belle, résiliente. Ses racines plongeaient profond dans la terre de sa propre vérité, lui offrant une force inattendue. Elle était cette fleur qui,  malgré les tentatives de destruction, continuait de s'épanouir, inébranlable, à l'image de son âme persévérante.

Chaque pas qu'elle faisait était une affirmation. Ses ballerines usées, posées près d'une photographie qui témoignait d'un passé à la fois tendre et douloureux, racontaient son histoire. Elle avait foulé tant de chemins, essuyé tant de larmes, mais chaque pas l'avait rendue plus forte. " J'userai toutes les chaussures s'il le faut ", se disait-elle, " mais je ne m'arrêterai jamais ". Sa danse était celle de sa vie, un mouvement perpétuel vers l'avant, malgré les entorses et les chutes. 

Aujourd'hui, Éléonore sentait le sable sous ses pieds. La plage de sable fin, balayée par les vagues douces, était devenue son sanctuaire. Les rochers, majestueux et immuables, veillaient sur cet espace de paix. C'était sa destination, la sérénité qu'elle avait tant cherchée. Après les tempêtes, les trahisons, les bras de fer invisibles, elle avait trouvé son havre. Le bruit des vagues emportait les derniers échos des rumeurs, laissant place à la quiétude.  Éléonore respirait enfin, libre, ancrée, et infiniment sereine. Son voyage avait été long, mais il l'avait menée là où elle devait être : En paix avec elle-même, prête à embrasser l'horizon infini de son avenir. 

                 

C'était hier / Galet

 



C'ETAIT HIER

Il y a celles qui laissent filer un chapelet entre leurs doigts secs et qui psalmodient sans y penser jusqu’à ce que leurs yeux se ferment et que leur bouche s’ouvre, et il y a celle-ci qui regarde la mer en égrenant ses souvenirs et qui leur trouve un goût amer et irritant, comme ce quartier de citron posé sur votre tranche de saumon, que vous ne pouvez vous empêcher de sucer, qui vous agace les dents et assèche votre bouche…C’était il y a longtemps, et pourtant chaque soir il lui semble voir sur le sable leurs ombres enlacées, quand elle jouait à l’aimer et qu’il y croyait… Eloïse avait dix-huit ans, lui le double et belle prestance. C’était l’ami du Maître de ballet et l’un des principaux actionnaires du Grand Théâtre. Elle était coryphée, aspirait à devenir sujet, était gracieuse et souriante. Son professeur lui avait présenté Romain qui, subjugué, avait déposé son cœur à ses pieds meurtris et lui avait offert de le piétiner du bout de ses chaussons. Il était attachant, avec son regard de chien fidèle et son indulgence sans bornes, elle l’avait entraîné dans son sillage, flattée d’être à son bras. Son rire cristallin était pour lui la plus belle des musiques, elle lui ouvrait son monde, il lui ouvrait le monde et ses beautés, des rustiques tuk-tuk de Thaïlande et des trésors mayas à la parfaite simplicité d’une hampe de digitale. Elle s’imprégnait, prenait, mais donnait peu, réservant toute son ardeur à son art, gravissant les échelons, sans vouloir remarquer qu’il se laissait lentement distancer. Elle était devenue l’étoile qui le rejetait dans l’ombre, il disparut de sa vie, sans laisser de trace, comme gommé. 
Alors elle a réalisé qu’elle l’aimait, vraiment. Mais c’était trop tard, et aujourd’hui elle est là qui regarde la mer en égrenant ses souvenirs jusqu’à ce que ses larmes sèchent et que ses yeux se ferment…

Vestiges d'une autre vie / Ghislaine

 



Vestiges d'une autre vie

Plus de soixante années que je ne suis pas revenue dans ce village.

Je marche sur les sentiers familiers qui ont beaucoup changé, je reconnais à peine les lieux. Plusieurs boutiques ont fermé. Des immeubles sont construits. La vie a continué en fait.

Le jardin de ma grand-mère, autrefois débordant de soucis et de lavandes, n’est plus qu’un fouillis de fleurs sauvages. Je m'y arrête pourtant, caressant les tiges hautes comme on touche un fantôme.

Sur le chemin, dans un fossé, une paire de chaussons de danse et une photo, mouillées par la rosée, posées là comme une offrande mais oubliées, comme sorties d'un autre temps. Encore plus flétrie qu'une pomme qui se meurt.
Je la ramasse, et mon cœur se serre. Je me vois enfant, dans les bras de ma mère, un sourire immense fendu jusqu’aux joues. Les larmes me montent aux yeux car je n'ai aucun souvenir de cette image, mais je sais de suite que c’était réel.

Des éclats d’avant me reviennent en mémoire. Des choses oubliées par les autres, mais pas pour moi. Des choses si mauvaises que je voulais oublier pour toujours mais ce retour aux sources à tout réveillé !
Je ne pleure pas. Je remets doucement la photo sur le chemin d'avant, là où vivait ceux qui n'ont rien fait, rien dit alors qu'ils savaient tous !

Tout est de nouveau là, inscrit dans les silences du lieu et dans les recoins du plus profond de mes tripes.
Je vais remettre mon masque de l'oubli, celui qui me protège.
Mon totem de vie, celui qui soulage ma vie.
Je vais laisser au bord du chemin les vestiges d'un passé, ne pas rester comme un citron pressé d'agrémenter la sauce des regrets !
Je vais m'enfuir dans mes montagnes et de nouveau parcourir dans mon véhicule motorisé la route qui mène à la mer et je vais y larguer tous mes désespoirs, y jeté toutes mes souffrances de l'enfance, celles que je confie à chacun de mes chiens , sure que jamais personne ne saurait.
Soixante années sont passées… Je ne retournerai plus jamais là où j'ai laissé mon enfance perdue dans la perversité des grands...

Voyage de noces / Jill Bill

 


Voyage de noces

Ah la gueule de cette poterie
Pas mieux que celle du citron...
Et ce jardin de, bouddhiste, y a quelqu'un
Diable non !!!

Si, regarde, là, un vieux chien.......

Ben, pas une lumière !

Un tour en tuk-tuk, partante.... !?
Faut juste ôter tes ballerines !
Il nous emmènera au bord de la vague.
Il te reste à goûter à leur cuisine de rue......

Ce voyage de noces en Thaïlande
Que dire, oui une surprise, mon chéri
Comparée à Venise,
Si seulement tu m'avais demandé.......

Ta mère et ses bons conseils aussi !!

09 juin 2025

Sujet 143 - les participants

 



Voyage de noces par Jill Bill
Vestiges d'une autre vie par Ghislaine
C'était hier par Galet
Les vagues de la résilience par Marie Sylvie
Multi-culturel par L'Entille
DÉBUT  D’INCENDIE par J.Libert
Puzzle par An'Maï
Petits éclats de joie par La Licorne 
8-1-10 ou huit indices ? par K
Détente et sérénité par François
Balade matinale par Lilou
Voyage par procuration par Pierre Lpc

08 juin 2025

QUELQUES INFOS en prévision de l'été


Bonjour à tous

Merci tout d'abord pour vos participations, vos textes variés, vos commentaires, votre fidélité !

L'été, venons-y ! 

Le rythme hebdomadaire de Mil et Une se poursuivra comme habituellement jusqu'au sujet 147 (semaine du 5 au 12 juillet).

  • Nous passerons en quinzaine pour le sujet 148 ( du 12 au 26 juillet).
  • Ensuite, une pause - sans sujets proposés donc- du 26 juillet au 9 août.
  • Nous repasserons en quinzaine pour le sujet 149 (du 9 au 23 août).

Pendant les deux quinzaines, la publication des textes reçus pourra se faire au fil de l'eau, à mesure, plutôt que groupée le samedi, et le nombre de textes que chacun pourra adresser ne sera pas limité.   

Nous retrouverons notre rythme hebdomadaire pour le sujet 150 à partir du 23 août qui sera en quelque sorte notre sujet de rentrée !

 Bon été à tous, à bientôt !  

07 juin 2025

Sujet 143 - semaine du 7 au 14 juin

 



Le tableau primordial / Pierre Lpc

 


Le tableau primordial :


Notre planète sur une grande toile noire

La plus belle des œuvres d'art.

Vu d'ici, le cancer que nous sommes

N'est pas visible.

Elle subit pourtant nos assauts, la pomme.


Dans une vision utopique il existe des tropiques

De grandes étendues immaculées de l'homme.

Personnes pour en témoigner la beauté

Rien que des espèces non-humaines

Reprenant leur trône, souveraines.


Si je suis là pour rêver

Si je suis là pour encrer

C'est que notre fin est proche.

À ignorer les avertissements

Nous précipitons la fin de la roche.

LE COSMONAUTE / François

 



LE COSMONAUTE

 

Rentrer dans une lecture,

S’identifier à un cosmonaute,

Partir en villégiature,

En restant dans son fauteuil sans faute,

Est-ce de là de l’uchronie

A moins que ce soit de l’utopie.

 

C’est un rêve qui vous transporte,

Vous voilà en habit de spationaute,

Et votre imaginaire vous transporte,

Dans la stratosphère la plus haute.

 

Mais voilà une turbulence,

Il y a quelqu’un qui sonne à la porte,

C’est le facteur qui vous apporte,

Cette note de discordance.

 

Vous n’êtes pas en scaphandre,

Voyageant entre les étoiles,

Il ne faut pas vous méprendre,

L’irréel se déchirant comme un voile.

 

COUAC / Galet

 


COUAC


J’ai l’air cool, comme ça, mais ça a pris un temps fou pour trouver la bonne position, avec ces poches et ces tuyaux entre la dernière couche et ma peau et les sondes de toutes sortes intégrées à mon accoutrement, toujours connectées à l’ordinateur, qu’il faut éviter de malmener. Ils s’y sont mis à quatre pour me coincer là, sans pouvoir me dire quand ils reviendront me chercher mais en me conseillant de ne pas relever ma visière. Pourquoi ? Pas d’explication.

Dire que c’était mon dernier vol avant la retraite, un truc de routine, un aller-retour banal Terre-station orbitale pour leur livrer du bœuf mironton en tube, du Chardonnet en paillettes, des rillettes déshydratées et d’autres trucs tout aussi goûteux, de quoi patienter jusqu’à la relève…

Décollage sans accroc, voyage et arrimage parfaits et rentrée de même. C’est quand on nous a récupéré en mer que ça a foiré : mon coéquipier a été débarrassé de son casque en deux temps-trois mouvements, et tout naturellement on l’a aidés à sortir de sa combinaison. Mais quand mon tour est arrivé, impossible de tourner les ailettes des vis de mon casque, et à force d’insister, elles se sont cassées ! Dès lors, tout étant solidaire, impossible de m’enlever ma tenue. En dehors des vols, je peux vous assurer que le costume est loin d’être idéal ! 

Lorsque nous avons réintégré la base, les ingénieurs avaient eu le temps de mener leur enquête et de découvrir que, dans un souci d’économie, ces maudites vis ont été commandées par internet sur un site chinois et que ce matériel n’est pas garanti. Ces mêmes ingénieurs sont actuellement réunis pour chercher le meilleur moyen de me sortir de là sans ciseaux, sans pied-de-biche et sans chalumeau, sans rien endommager – toujours par économie.

Mon énervement, qui monte d’heure en heure, augmentant ma pression sanguine et la température interne de mon tout-en-un, est maintenant porté à son comble par les réflexions des collègues qui viennent à tour de rôle lancer des vannes qui n’amusent qu’eux, du style : « Ne le dérangez pas, il est dans sa bulle », « il est un peu renfermé en ce moment », ou « il a attrapé la grosse tête ». Il y en a même un qui m’a demandé : « Y a de l’eau, au moins, dans ton aquarium ? »

S’il y en a un qui m’appelle Némo, je lui fous un coup de boule et croyez-moi, le matériel, c’est du lourd !

Cette histoire est loin d’être glorieuse pour le programme, mais penser qu’elle ne va pas fuiter relève de l’utopie…


Exil / An'Maï

 


Exil


De là-haut j'ai appris en lisant le journal

De la Terre flétrie, l'effondrement fatal

Je croyais un beau jour pouvoir y redescendre

Et respirer enfin sans ce maudit scaphandre !


Atterrée je feuillette au fond  mon fauteuil

Un livre d'autrefois et mon cœur est en deuil.

Humains, qu'avons nous-fait ? Mon Dieu qu'elle était belle

Avant de devenir cette immense poubelle !


Ce livre me décrit les arbres , l'eau, les fleurs

Et de chaque saison les subtiles senteurs.

J'y vois océans bleus, rivières et montagnes

Vallons paisibles, lacs, champs et vertes campagnes.


 J'y vois aussi hélas, des plages polluées

Le désert qui avance, les forêts brulées

Les fleuves asséchés, la guerre, le saccage...

La laideur peu à peu, remplit toutes les pages.


C'était la perle bleue de notre galaxie

Rêver de la rejoindre  était une utopie.

En exil, éperdue sur ma boule lointaine

Je sais que plus jamais je ne serai terrienne.


Je me reveille en pleurs. C'était un cauchemar

Souffle court je me dis :"Est-il vraiment trop tard ?"

La Terre est un joyaux, il nous faut la défendre

Pour n'avoir pas besoin d'y survivre en scaphandre.