Fratilette, 1852 : nom féminin, de fras ( fras, sens inconnu) et de thile (thile, sens incertain).
N.f. petit objet commercialisé qui se caractérise principalement par son inutilité.
Ce mot d’origine inconnue apparut selon des sources concordantes aux alentours de 1845 avant d’être popularisé.
L’objet en lui-même était de forme variée, son nom de fratilette le réduisant à sa seule fonction (être vendu) tout en n’étant pas standardisé.
La fratilette tailla des croupières en son temps aux colifichets, babioles, breloques, se posant en quelque sorte en ancêtre du gadget, terme par lequel il fut supplanté.
Son pionnier et son héraut en fut Jean-Antoine Lefloquet-Tandelec, industriel du Dauphiné. Après des déboires dans le gratin, il se lança dans la production en masse de fratilettes © dès 1853, après quelques essais avec des marchands ambulants, dans quelques rares boutiques ou encore sur les marchés.
Inutile de dire que les caisses de petits objets qui partaient dans toute la France étaient remplies avec n’importe quoi. Inexplicablement ce fut un succès.
Les méthodes brutales de Lefloquet-Tandelec lui valurent deux grèves ouvrières -sévèrement réprimées- qui toutefois n’entachèrent pas son envol et son influence dans la bourgeoisie industrielle de la seconde moitié du XIXe siècle.
Dans le Capital,1867, Karl Marx s’avéra un visionnaire hors-pair dès l’incipit :
La richesse des sociétés dans lesquelles règne le mode de production capitaliste s'annonce comme une immense accumulation de fratilettes.
Je n'aurais mieux dit sur notre société !
RépondreSupprimerMerci Jill Bill !
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